Un design innovant inspiré de l’origami révolutionne la construction
Et si l'art ancestral de l'origami pouvait révolutionner la manière dont nous construisons nos bâtiments ? C'est le pari réussi de Lotte Scheder-Bieschin, une doctorante en architecture à l'ETH Zurich en Suisse. Son invention baptisée Unfold Form promet de transformer radicalement l'industrie de la construction en réduisant drastiquement l'utilisation de béton et d'acier, deux matériaux particulièrement énergivores et polluants.
L'origami comme source d'inspiration pour repenser la construction
L'origami, cet art japonais du pliage de papier, repose sur des principes de géométrie et de résistance des matériaux qui ont interpellé Lotte Scheder-Bieschin. En s'inspirant des techniques de pliage, elle a conçu un coffrage réutilisable baptisé Unfold Form permettant de réaliser des planchers voûtés en béton avec une quantité de matériaux réduite.
L'astuce réside dans la forme en zigzag des bandes de contreplaqué qui composent le coffrage. Une fois dépliées en éventail et assemblées, elles créent une structure alvéolée d'une grande robustesse malgré sa légèreté. Seulement 24 kg de coffrage suffisent pour supporter 1 tonne de béton !
Un procédé accessible et duplicable
L'un des grands atouts de l'Unfold Form est sa simplicité de mise en œuvre. Pas besoin d'équipements high-tech ou de connaissances spécialisées pour l'assembler. Il suffit de suivre le patron, d'avoir une agrafeuse et le tour est joué ! Cela en fait une solution particulièrement adaptée pour les pays en développement où les constructions doivent souvent se faire rapidement et à moindre coût.
Le coffrage Unfold Form peut être produit et assemblé sans connaissances spécialisées ni équipement high-tech. Les seuls éléments nécessaires en plus des matériaux sont un modèle pour la forme et une agrafeuse.
– Lotte Scheder-Bieschin, créatrice de l'Unfold Form
Déjà deux réalisations concrètes et des perspectives prometteuses
Deux planchers de démonstration ont déjà été construits avec succès grâce à l'Unfold Form. Le premier sur le campus de l'ETH Zurich, et son jumeau au Cap en Afrique du Sud, ce dernier utilisant même du bio-béton intégrant de la végétation invasive broyée ! Fort de ces premières expériences positives, Lotte Scheder-Bieschin envisage de commercialiser son invention une fois son doctorat terminé.
Parmi ses projets, la construction d'une halle de marché au Cap mettant en œuvre son système Unfold Form. L'entreprise locale Noncrete, spécialisée dans la construction durable, compte également utiliser ce coffrage novateur pour bâtir des logements de qualité et abordables dans les townships sud-africains.
Vers une construction plus sobre et durable
Au-delà de la prouesse technique, c'est tout le potentiel écologique de l'Unfold Form qu'il faut saluer. Sachant que la production de béton génère 7 à 8% des émissions mondiales de CO2, toute innovation permettant d'en réduire l'usage est la bienvenue. Avec 60% de béton et 90% d'acier en moins par rapport aux méthodes traditionnelles, cette invention s'inscrit pleinement dans la transition vers une construction plus responsable et durable.
D'autres projets innovants vont dans ce sens, comme ce concept de briques creuses ultra-résistantes qui pourraient aussi contribuer à diminuer notre consommation de béton. Autant d'initiatives à suivre de près pour construire le monde de demain !
- Réduction de 60% de l'utilisation du béton par rapport aux méthodes classiques
- Diminution de 90% de l'usage d'acier dans la construction des planchers voûtés
- Un coffrage léger (24 kg) pouvant supporter 1 tonne de béton
- Deux projets pilotes déjà réalisés avec succès en Suisse et en Afrique du Sud
L'approche de Lotte Scheder-Bieschin, alliant créativité et rigueur scientifique, ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour l'architecture de demain. En s'inspirant de techniques ancestrales comme l'origami, elle montre qu'il est possible d'innover tout en réduisant notre impact environnemental. Une démarche inspirante qui, espérons-le, fera des émules et accélérera la nécessaire transformation de nos modes de construction.