Un drone solaire de BAE Systems atteint la stratosphère
L'avenir de la surveillance aérienne se profile-t-il à l'horizon ? Le spécialiste britannique de l'aérospatial BAE Systems vient en tout cas de franchir une étape majeure dans ce domaine. Son drone solaire Phasa-35 a en effet réussi un vol continu de 24 heures en atteignant l'impressionnante altitude de plus de 20 000 mètres, dans la stratosphère. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives pour les missions de renseignement de très longue durée.
Un vol d'essai concluant pour le Phasa-35
C'est depuis le Nouveau-Mexique, aux États-Unis, que l'aéronef sans pilote a décollé pour ce vol test il y a quelques semaines. Pendant toute une journée, il a ainsi évolué à très haute altitude, emmagasinant l'énergie solaire dans ses batteries le jour pour continuer à voler la nuit. Une prouesse rendue possible par son envergure de 35 mètres, contre seulement 150kg sur la balance.
Au terme de cette performance, l'appareil s'est posé avec succès et dans un état permettant de le faire revoler 48h plus tard, s'est félicité BAE Systems. De quoi valider la pertinence de ce modèle de drone HALE (Haute Altitude Longue Endurance), dont la mise en service opérationnelle est espérée d'ici 2026.
Une nouvelle version déjà développée
Mais les ingénieurs de la filiale Prismatic de BAE, basés à Alton au Royaume-Uni, ne comptent pas s'arrêter là. Un second prototype de Phasa-35 a d'ores et déjà été assemblé. Ses capacités de production et stockage d'énergie solaire ont été plus que doublées.
Ces modifications devraient lui permettre de réaliser des missions stratosphériques de durée et de complexité croissantes à partir de l'année prochaine.
Prismatic, filiale de BAE Systems
La course au drone solaire stratosphérique
BAE Systems n'est cependant pas seul sur ce créneau porteur des drones solaires à très haute altitude. Son rival européen Airbus Defence & Space avait fait sensation dès 2018 avec son modèle Zephyr. Celui-ci avait volé près de 26 jours d'affilée, devenant le premier drone solaire à atteindre officiellement la stratosphère, à 21 000 mètres.
La compétition s'annonce donc féroce pour s'imposer sur le marché de la surveillance aérienne de très longue durée. Avec à la clé, de juteux contrats militaires et de renseignement en perspective pour ces futures sentinelles solaires de la stratosphère.