Un implant en “bio-papier” pour traiter la maladie de Parkinson
Imaginez un simple pansement, aussi fin et flexible qu'une feuille de papier, capable de délivrer une stimulation électrique au cerveau de manière ciblée et personnalisée pour traiter des maladies comme Parkinson ou Alzheimer. C'est la prouesse réalisée par une équipe de chercheurs sud-coréens qui a mis au point un implant cérébral biodégradable et sans fil, véritable révolution dans le domaine des neurosciences.
Un "bio-papier" aux propriétés uniques
Le matériau développé par les scientifiques de l'Université nationale des sciences et technologies d'Ulsan (UNIST) est constitué de nanoparticules magnétoélectriques intégrées dans des nanofibres biodégradables. Cet assemblage forme une feuille poreuse, légère et flexible comme du papier, capable d'adhérer à la surface du cerveau.
Mais au-delà de son aspect, ce "bio-papier" possède des propriétés remarquables :
- Il peut générer un champ électrique lorsqu'il est soumis à un champ magnétique externe, grâce à ses nanoparticules magnétoélectriques.
- Sa porosité permet le passage de petites molécules comme l'oxygène et les nutriments, essentiels au bon fonctionnement du cerveau.
- Il est biodégradable et se décompose presque entièrement en l'espace de deux mois.
Une flexibilité adaptée à chaque patient
Grâce à sa flexibilité, ce "bio-papier" peut épouser parfaitement les courbes et les reliefs du cerveau. Il peut être découpé, enroulé ou plié à volonté tout en conservant ses fonctionnalités. Les chercheurs ont même pu créer un cylindre de 400 µm de rayon capable d'entourer un nerf pour stimuler sa régénération.
Le papier bioélectrique peut en principe être simplement personnalisé à l'échelle de plusieurs dizaines de centimètres ou miniaturisé à des échelles sub-micrométriques pour des opérations peu invasives.
– Jiyun Kim, co-auteur de l'étude
Vers une stimulation cérébrale profonde sans fil
Actuellement, les thérapies par stimulation cérébrale profonde nécessitent l'implantation d'électrodes dans le cerveau, reliées par des fils à un boîtier implanté sous la peau. Avec ce nouveau matériau, plus besoin de fils ni de chirurgie invasive. L'implant pourra être activé à distance par un champ magnétique, de manière ciblée et ajustée aux besoins de chaque patient.
Selon les chercheurs, cette technologie ouvre la voie à une nouvelle génération d'implants bioélectroniques sans fil, miniaturisés et biodégradables. Des perspectives très prometteuses pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies neurodégénératives.
L'étude a été publiée dans la revue Advanced Materials. Les prochaines étapes consisteront à tester ce dispositif innovant sur des modèles animaux, avant d'envisager des essais cliniques chez l'homme. Une avancée technologique et médicale qui suscite beaucoup d'espoir pour les millions de patients concernés à travers le monde.