Unacademy, Géant Indien de l’EdTech, Licencie 250 Employés
Le géant indien de l'edtech Unacademy procède à une nouvelle vague de licenciements touchant environ 250 employés, dans un contexte post-pandémique qui s'avère difficile pour le secteur de l'éducation en ligne en Inde. Valorisée à 3,4 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds en 2021, la startup basée à Bengalore a déjà supprimé près de 2000 postes depuis la seconde moitié de 2022.
Selon une source proche du dossier, ces nouvelles coupes concernent une centaine de postes dans les équipes cœur (marketing, business et produit) ainsi qu'environ 150 postes dans les ventes. Un porte-parole d'Unacademy a confirmé cette restructuration, la jugeant "nécessaire" pour rester sur la voie de la rentabilité, objectif clé de la startup soutenue par des investisseurs de renom tels que General Atlantic, SoftBank et Peak XV.
Un secteur en pleine mutation depuis la réouverture des écoles
Ces licenciements interviennent alors qu'Unacademy discute d'une possible fusion avec K12 Techno, maison mère de la chaîne scolaire Orchid International. Une information révélée par deux sources proches des négociations, qui témoigne des bouleversements traversés par l'edtech indienne depuis la fin des confinements.
Portées par l'essor des cours en ligne pendant la crise sanitaire, les startups de l'edtech font désormais face à une baisse des inscriptions avec le retour des élèves en présentiel. En Inde, le secteur subit un coup dur supplémentaire avec l'effondrement soudain de Byju's, ancienne licorne la plus valorisée du pays.
La débâcle de Byju's, un électrochoc pour l'écosystème
Prosus, premier investisseur externe de Byju's, a annoncé le mois dernier avoir déprécié à zéro sa participation de 9,6% dans la société, sur fond de difficultés croissantes et de problèmes de gouvernance. Un véritable séisme qui pousse les acteurs du secteur à revoir leurs modèles et prioriser la rentabilité.
Unacademy mise sur l'expansion offline et l'expérientiel
Spécialisée dans la préparation en ligne aux examens les plus compétitifs en Inde, Unacademy s'efforce de réduire ses coûts depuis deux ans, tout en se diversifiant avec l'ouverture de centres physiques et le développement d'expériences utilisateurs innovantes.
Selon Gaurav Munjal, co-fondateur et PDG, miser sur "l'offline" est indispensable pour les entreprises visant le marché indien. Il estime par ailleurs que les valorisations atteintes par les startups en 2021 étaient "exagérées" :
Il ne s'agit pas d'une correction du marché. C'est la réalité. 2021 n'était pas réaliste.
– Gaurav Munjal, PDG d'Unacademy
Les leçons de l'échec de Byju's selon Munjal
Concernant la chute de Byju's, Munjal pointe du doigt l'attitude de son fondateur qui "n'écoutait personne" :
Il s'est placé sur un piédestal et a cessé d'écouter. Ne faites jamais ça. Entourez-vous de personnes capables de vous donner un feedback direct et honnête.
– Gaurav Munjal, PDG d'Unacademy
Dans un contexte post-pandémie qui redistribue les cartes, les géants indiens de l'edtech comme Unacademy sont contraints de se réinventer en misant sur de nouveaux relais de croissance et en tirant les leçons des récents bouleversements. Une mutation profonde qui passe par des arbitrages difficiles comme ces vagues de licenciements, mais qui semble inévitable pour s'adapter aux nouvelles réalités du marché.
Le secteur de l'éducation en ligne garde un fort potentiel en Inde vue la taille du marché et les besoins immenses, mais les acteurs doivent trouver le bon équilibre entre expansion offline et innovation digitale, entre croissance et rentabilité. Un défi XXL pour cette industrie en pleine redéfinition, dont Unacademy entend bien rester un leader malgré la tourmente.
