Une filière de recyclage innovante pour la céramique
Saviez-vous que les emballages en céramique, malgré leurs nombreux atouts, ne disposent pas encore de filière de recyclage dédiée ? C'est tout l'enjeu du projet fédérateur lancé par plusieurs éco-organismes et industriels. Un beau défi d'économie circulaire et d'innovation !
Un matériau d'exception mais sans solution en fin de vie
La céramique présente de nombreux avantages pour les emballages alimentaires : inerte, inépuisable, stable chimiquement, elle garantit une sécurité sanitaire optimale. Pourtant, faute de filière adaptée, ce matériau 100% recyclable risquait de disparaître avec la loi Agec, malgré une exemption du règlement européen sur les emballages (PPWR).
Un comble pour un secteur pesant 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont la moitié pour les seuls contenants alimentaires (terrines, cassolettes, pots…). Il était urgent d'agir !
Une mobilisation inédite des acteurs
Sous l'impulsion d'Ecomaison, les éco-organismes Citeo (emballages ménagers), Écominéro (produits minéraux), Ecomaison (objets de la maison) et Léko (emballages) se sont associés. Leur mission : fédérer les associations professionnelles concernées (CICF, FICT, FMD, jardineries, PME de l'alimentaire) pour expérimenter une collecte séparée et identifier des débouchés innovants.
Une expérimentation grandeur nature
De octobre 2024 à juin 2025, 3 collectivités locales testeront une collecte en déchetteries publiques pour quantifier et tracer les gisements, mais aussi définir les meilleures solutions de recyclage, en synergie avec les filières existantes pour les matériaux inertes.
En parallèle, des opérations de communication sur le réemploi seront menées en magasins et ressourceries, ciblant notamment les pots horticoles. L'objectif : transformer ces déchets en ressources à forte valeur ajoutée et diversifier les usages de la céramique recyclée (poudres minérales pour différents secteurs).
Le défi des écocontributions
Revers de la médaille, les industriels dénoncent la hausse « disproportionnée et injustifiée » de leurs écocontributions, dans le cadre de la REP (Responsabilité élargie du producteur). En 2025, l'écotaxe devrait atteindre 93 centimes/kg pour la céramique, le grès et la porcelaine, soit +35% en un an ! Bien loin des 21 centimes pour le liège...
Rappelant que leur part n'est que de 0,013% du total des déchets d'emballages dans l'UE, ils plaident pour des contributions revues nettement à la baisse. La survie de certaines entreprises serait en jeu. Une demande pour l'heure restée sans réponse...
Vers un nouvel élan pour le réemploi ?
Au-delà du recyclage, l'expérimentation vise aussi à dynamiser le réemploi des emballages en céramique, à commencer par les pots de jardinage. Une piste intéressante pour allonger leur durée de vie et réduire les déchets à la source.
Les magasins partenaires joueront un rôle clé de sensibilisation des consommateurs via des opérations de collecte et de communication ciblées. De quoi susciter de nouvelles habitudes d'achat et de consommation plus durables ?
Les clés du succès
La création d'une filière céramique performante passera par :
- Une collaboration étroite et pérenne entre tous les acteurs
- Des débouchés fiables et rentables pour les matériaux recyclés
- Une sensibilisation du grand public au tri et au réemploi
- Un soutien des pouvoirs publics (fiscalité, réglementation)
Malgré les obstacles, cette démarche proactive et collective ouvre de nouvelles perspectives pour les emballages en céramique. Un bel exemple d'économie circulaire et d'innovation au service de la préservation des ressources et de l'environnement. Affaire à suivre !