Une nouvelle nanothérapie minceur révolutionnaire
Et si le secret d'une perte de poids durable se cachait au cœur de nos intestins ? C'est le pari audacieux que font des chercheurs avec le développement d'une nouvelle nanothérapie orale ciblant directement l'absorption des graisses. Une approche révolutionnaire qui pourrait bien changer la donne dans la lutte contre l'obésité.
Une épidémie mondiale d'obésité
L'obésité est devenue un véritable fléau à l'échelle mondiale. En 2022, pas moins de 43% des adultes dans le monde étaient en surpoids, dont 16% souffraient d'obésité. Des chiffres alarmants quand on sait que le surpoids et l'obésité augmentent significativement les risques de développer un diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires ou encore certains cancers.
Malgré des années de recherche ayant permis de mieux comprendre le métabolisme des graisses, trouver un moyen efficace de bloquer leur absorption dans l'intestin restait un défi. C'est désormais chose faite grâce à une équipe de chercheurs de l'Université Tongji de Shanghai.
Une nanothérapie orale novatrice
Leur innovation ? Une nanothérapie orale agissant directement sur l'intestin grêle pour réduire la production d'une enzyme clé dans l'absorption des graisses, la Sterol O-acyltransferase 2 (SOAT2). Présente uniquement dans les cellules du foie et de la paroi intestinale, cette enzyme a été largement étudiée pour son rôle dans le développement de l'athérosclérose.
Les chercheurs ont utilisé des nanoparticules contenant de petits ARN interférents (ARNsi) qui, une fois ingérées, sont délivrées dans l'intestin grêle. Là, elles réduisent l'expression de SOAT2 par les entérocytes, inhibant ainsi l'absorption des graisses. Testée sur des souris, cette nanothérapie a permis de diminuer l'absorption des lipides, même avec un régime riche en graisses, évitant ainsi la prise de poids.
Cette approche présente plusieurs avantages. Elle est non-invasive, peu toxique et offre un meilleur potentiel d'observance par les patients comparée aux traitements actuels de l'obésité, souvent invasifs ou difficiles à maintenir sur le long terme.
– Dr Wentao Shao, Université Tongji de Shanghai
Un mécanisme d'action unique
L'équipe a également pu identifier le mécanisme sous-jacent à la régulation de l'absorption des graisses par SOAT2. L'inhibition de cette enzyme dans l'intestin grêle déclenche la dégradation d'une protéine responsable du transport des lipides, la protéine CD36. Ce processus engendre un stress cellulaire qui entraîne le recrutement d'une enzyme, la ligase E3 RNF3, amplifiant la dégradation de CD36.
Contrairement aux études précédentes montrant qu'un blocage de SOAT2 dans le foie pouvait provoquer une accumulation de graisse hépatique, l'approche des chercheurs, spécifique à l'intestin, évite cet écueil.
L'un des aspects les plus enthousiasmants de cette thérapie est sa capacité à cibler l'absorption des graisses dans l'intestin sans affecter le foie. C'est crucial car des études antérieures ont montré que bloquer SOAT2 dans le foie peut y entraîner une accumulation de graisse - un risque que notre traitement évite en se concentrant uniquement sur SOAT2 intestinal.
– Pr Zhaoyan Jiang, Université Tongji de Shanghai
Un potentiel immense pour l'avenir
Si les résultats sont pour l'instant prometteurs chez la souris, les chercheurs vont poursuivre les tests d'efficacité et d'innocuité sur de plus grands modèles animaux avant d'envisager des essais chez l'humain. Mais si cette nanothérapie fait ses preuves, elle pourrait bien révolutionner la prise en charge de l'obésité.
En s'attaquant directement à l'absorption des graisses, cette approche offre une alternative novatrice et moins contraignante que les traitements actuels comme la chirurgie bariatrique. Une lueur d'espoir dans la lutte contre ce fléau mondial qu'est l'obésité.
Alors, la clé d'une silhouette de rêve se trouverait-elle dans une simple gélule ? L'avenir nous le dira, mais une chose est sûre : cette nanothérapie intestinale a de quoi faire saliver les chercheurs... et fondre nos kilos superflus !
