Une Start-up Innove dans la Capture du CO2 à Grandpuits
Au cœur de la Seine-et-Marne, sur le site de Grandpuits, un projet ambitieux est en train de voir le jour. Les start-ups RepAir et C-Questra unissent leurs forces pour développer une solution innovante de captage du CO2 directement dans l'air. Leur objectif ? Capter pas moins de 100 000 tonnes de CO2 par an dès 2030 !
Une technologie révolutionnaire pour capter le CO2
La particularité de RepAir réside dans son procédé de capture du carbone. Contrairement aux techniques classiques qui utilisent des solvants liquides ou solides, la jeune pousse mise sur un procédé électrochimique. Des cellules composées de deux électrodes en nickel et d'une membrane permettent de capter le CO2 en continu, à température ambiante et avec un courant de faible intensité.
Ce qui différencie cette technologie, c'est son efficacité énergétique. Comme l'explique Jean-Philippe Hiegel, directeur stratégie et développement de RepAir :
Notre technologie affiche une consommation d'énergie de l'ordre de 600 kWh par tonne de CO2, contre environ 2,5 MWh pour d'autres technologies, soit 70 % de moins.
– Jean-Philippe Hiegel, RepAir
Des performances déjà prouvées
Avec une première levée de fonds de 10 millions de dollars en 2022, RepAir a pu construire une unité pilote d'une tonne de CO2 captée par an. Installée en octobre 2023, elle a permis de valider la performance du procédé en cumulant les données de 5000 heures de capture.
L'équipe travaille maintenant à optimiser chaque composant pour réduire encore les coûts et l'empreinte carbone. L'objectif est de proposer un procédé qui n'émette que 5% du CO2 capté sur son cycle de vie et d'afficher un prix de capture inférieur à 100 euros la tonne.
Un site de stockage souterrain idéal à Grandpuits
Pour séquestrer durablement le CO2 capté, un stockage géologique est indispensable. C'est là qu'intervient C-Questra. Cette start-up néerlandaise, spécialiste de la logistique du CO2, a identifié le sous-sol de Grandpuits comme un site favorable.
Selon une étude du BRGM, des aquifères salins situés à 1800m de profondeur pourraient accueillir de grandes quantités de CO2. C-Questra a d'ailleurs déposé une demande de permis d'exploration pour :
- Forer un puits d'injection
- Réaliser des tests de séquestration
- Préparer un stockage permanent du CO2
Un projet intégré dans la stratégie française de décarbonation
Ce projet s'inscrit parfaitement dans la stratégie nationale de développement du captage et stockage de carbone (CSC). La France veut en effet développer la séquestration géologique du CO2, en plus du stockage en mer déjà envisagé.
Grandpuits pourrait ainsi devenir un des premiers sites intégrés de capture et stockage de CO2 atmosphérique en France. RepAir et C-Questra ambitionnent d'y capter et séquestrer 1 million de tonnes de CO2 par an à l'horizon 2030, soit l'équivalent des émissions annuelles de 200 000 voitures.
De quoi contribuer significativement aux objectifs de neutralité carbone de la France. Et prouver qu'avec de l'innovation et de l'audace entrepreneuriale, des solutions existent pour relever le défi climatique. Un bel exemple de ce que les start-ups peuvent apporter à la transition écologique.
