Vol 6 du SpaceX Starship: Sans capture mais avec banane
Le sixième vol d'essai du Starship de SpaceX s'est déroulé aujourd'hui avec une nouveauté fruité à son bord, même s'il n'a pas permis la capture en vol du premier étage Super Heavy par la tour "Mechzilla". Ce vol a néanmoins offert le spectacle inédit de l'atterrissage propulsé en plein jour du deuxième étage Starship dans les eaux de l'océan Indien.
Un compte à rebours étonnamment fluide
La particularité notable de ce sixième vol expérimental aura été son compte à rebours étonnamment fluide pour un système encore en développement. La pause finale a même été annulée lorsque la plus grande fusée du monde a décollé à 16h00 heure locale depuis la base Starbase de SpaceX à Boca Chica au Texas.
L'ascension s'est déroulée sans incident notable, passant le moment critique des contraintes aérodynamiques maximales environ une minute après le décollage. Deux minutes et 32 secondes après le lancement, tous les moteurs Raptor du premier étage Super Heavy se sont éteints à l'exception de ceux du cœur.
Séparation à chaud des étages
Sept secondes plus tard, la séparation à chaud du deuxième étage Starship a été déclenchée. Dans cette manœuvre délicate, le Super Heavy garde ses moteurs en fonctionnement pendant que le Starship allume les siens. Pendant que le Starship s'élevait sur une trajectoire suborbitale, le Super Heavy a entamé une manœuvre désormais habituelle de retour propulsé vers la base de lancement.
Cependant, il n'a pas été capturé à l'atterrissage par le système de tour "Mechzilla" comme prévu initialement. Les vérifications automatiques de l'état des systèmes et la décision humaine finale ont privilégié la sécurité et commandé un atterrissage dans le Golfe du Mexique à la place.
Atterrissage propulsé historique de jour
Pendant ce temps, le Starship poursuivait sa route jusqu'à son point d'atterrissage prévu dans l'océan Indien. Durant le vol, il a rallumé l'un de ses moteurs Raptor. Une manœuvre non indispensable pour cette mission mais qui servait de répétition au futur freinage de rentrée atmosphérique qui sera nécessaire lorsque le Starship deviendra opérationnel et réutilisable.
47 minutes environ après le décollage, le Starship a pénétré l'atmosphère, s'est retourné pour pointer ses moteurs vers le sol et a réalisé un atterrissage propulsé une heure et cinq minutes après le lancement. Une grande première pour SpaceX, la manœuvre ayant été réalisée en plein jour. Au-delà du spectacle, cela a permis de collecter des données visuelles précieuses pour les ingénieurs.
Un passager fruité surprise
Le vol 6 marquait l'achèvement du développement du Starship Block 1, le vol 7 devant inaugurer le Block 2 amélioré qui pourra emporter deux fois plus de charge utile. À ce propos, le vol 6 embarquait, pour la première fois, une véritable charge utile dans la baie du Starship. Pas un satellite cependant, mais une simple banane suspendue dans la soute pour servir d'indicateur visuel du passage en apesanteur.
Objectifs techniques multiples
Au-delà de ce clin d'œil fruité, ce vol avait de sérieux objectifs techniques comme tester les nouveaux systèmes de propulsion redondants, le renforcement de la structure, de nouveaux logiciels de contrôle ainsi qu'une nouvelle configuration de bouclier thermique.
Cette dernière permettra l'installation de futurs systèmes d'amarrage nécessaires pour le ravitaillement en carburant depuis des dépôts orbitaux. Le nouveau bouclier rapproche également le Starship de sa configuration finale qui devra encaisser des angles de rentrée atmosphérique plus prononcés pour réaliser de véritables atterrissages de précision.
Avec le passage au Starship Block 2, la préparation de la mission 7 prendra plus de temps que l'intervalle entre les vols 5 et 6.
Elon Musk, PDG de SpaceX
Selon Elon Musk, le PDG de SpaceX, en raison du passage à la nouvelle version Block 2 du Starship, la mission 7 mettra plus de temps à être mise sur pied comparé à l'intervalle réduit qu'il y a eu entre les vols 5 et 6.
Quel fruit frais se cachera dans la soute lors de ce prochain vol ? Le suspense reste entier. Une chose est sûre, les équipes techniques de la firme spatiale ne vont pas chômer ces prochains mois pour faire progresser leur lanceur révolutionnaire et le rapprocher de sa configuration opérationnelle, un pas de géant à chaque lancement.