Volocopter, Startup Pionnière des Taxis Volants, Dépose le Bilan
Le rêve de la mobilité aérienne urbaine vient de subir un sérieux revers. Volocopter, startup allemande pionnière dans le développement de taxis volants électriques, a annoncé avoir déposé le bilan. Une nouvelle qui ébranle tout un secteur porteur de promesses futuristes, mais confronté à d'immenses défis technologiques et réglementaires.
Volocopter, un précurseur au bord du gouffre
Fondée en 2011, Volocopter faisait figure de précurseur dans la course aux taxis volants électriques, ces appareils à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) censés révolutionner nos déplacements urbains. Forte du soutien financier de poids lourds comme le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz et le géant chinois Geely, la startup semblait bien partie pour dominer ce marché émergent.
Las, malgré des progrès technologiques indéniables et des essais en vol prometteurs, Volocopter n'a pas réussi à convertir son avance en succès commercial. Faute d'investisseurs prêts à remettre au pot, la société n'a eu d'autre choix que de se placer sous la protection de la loi sur les faillites, dans l'espoir de trouver un repreneur.
Un coup dur pour l'industrie des eVTOL
Les déboires de Volocopter illustrent les immenses défis auxquels est confrontée l'industrie naissante des taxis volants électriques. Si les progrès technologiques sont au rendez-vous, avec des appareils de plus en plus performants et sûrs, la certification de ces engins volants d'un nouveau genre s'avère un chemin de croix réglementaire.
Nous sommes en avance sur nos pairs de l'industrie en termes de technologie, de tests en vol et de progrès vers la certification. Cela fait de nous une entreprise attrayante pour investir.
Dirk Hoke, PDG de Volocopter
Malgré son optimisme affiché, le patron de Volocopter n'a pas réussi à convaincre les investisseurs de continuer l'aventure. Un constat amer partagé par d'autres acteurs du secteur, à l'image de la startup allemande Lilium, elle aussi au bord du gouffre financier avant d'être apparemment sauvée in extremis par un consortium d'investisseurs.
Quel avenir pour la mobilité aérienne urbaine ?
Au-delà des déboires individuels, c'est tout le concept de mobilité aérienne urbaine qui semble vaciller. Entre les coûts faramineux de développement, les obstacles réglementaires et l'acceptation sociale incertaine de ces engins volants en ville, les taxis volants ont encore un long chemin à parcourir avant de décoller.
Pourtant, l'idée de révolutionner nos déplacements urbains avec des appareils électriques verticaux reste séduisante. Décongestionner les villes, réduire la pollution, gagner en rapidité... Les promesses sont alléchantes. Mais pour les tenir, l'industrie des eVTOL va devoir redoubler d'efforts et de créativité.
Cela passera sans doute par une consolidation du secteur, avec le rachat des acteurs les plus prometteurs par de grands groupes industriels. Airbus, Boeing, Uber... Nombreux sont les mastodontes à lorgner sur ce marché d'avenir. La faillite de Volocopter pourrait paradoxalement accélérer cette recomposition, en offrant une opportunité de rachat à prix cassé.
Les leçons à tirer pour les startups
Au-delà du cas particulier des eVTOL, la mésaventure de Volocopter offre des enseignements précieux pour toutes les startups engagées sur des projets technologiques de rupture :
- Sécuriser les financements sur le long terme, au-delà du simple stade des prototypes et démonstrateurs.
- Anticiper les obstacles réglementaires et travailler main dans la main avec les autorités pour définir des standards adaptés.
- Ne pas sous-estimer les enjeux d'acceptation sociale pour les innovations de rupture.
Autant de leçons à méditer pour les entrepreneurs du futur qui rêvent de révolutionner nos modes de vie avec des technologies audacieuses. La route est longue et semée d'embûches, de l'idée de génie à son adoption par le plus grand nombre. Les taxis volants électriques n'y échapperont pas, malgré leurs promesses célestes.