
Volume lève des fonds pour révolutionner les paiements en ligne
Imaginez pouvoir payer en ligne en un clic, sans intermédiaire et à moindre coût. C'est la promesse de Volume, une startup italienne qui vient de lever 6 millions de dollars pour démocratiser les paiements de compte à compte (A2A). Son objectif : faire descendre les frais de transaction en dessous de 1%, contre 2 à 8% prélevés actuellement par les géants du paiement comme PayPal, Apple Pay ou Stripe.
Un défi technologique et ergonomique
Si la théorie est séduisante, la mise en pratique des paiements A2A se heurte à de nombreux obstacles. La clé, selon Simone Martinelli, fondateur et PDG de Volume, c'est l'expérience utilisateur. Là où les solutions existantes imposent de renseigner son numéro de compte (IBAN), Volume a mis au point un widget à intégrer en un clic, aussi simple que PayPal.
Côté technologie, Volume s'appuie sur l'infrastructure de son partenaire Yapily, tandis que l'authentification est réalisée via l'application bancaire de l'utilisateur. Un modèle qui lui permet de proposer une tarification plate, sans les 2 à 8% prélevés par les intermédiaires traditionnels sur chaque transaction en ligne.
Un secteur en pleine recomposition
Volume compte bien profiter des déboires de certains de ses concurrents sur le marché naissant mais prometteur des paiements A2A. La startup Fast a mis la clé sous la porte malgré 150 millions levés auprès de Stripe. Et le britannique Kevin, qui avait séduit pour 65 millions de dollars d'investisseurs, a été déclaré en faillite.
Imagine une entreprise de paiement traditionnelle comme MasterCard, Visa, Stripe ou Checkout.com. Elles facturent entre 2 et 8% sur tout ce que nous achetons en ligne. Nous voulons changer cela.
– Simone Martinelli, PDG de Volume
6 millions de dollars pour accélérer
Fort d'un tour de table de 6 millions de dollars mené par United Ventures, après un premier tour de 2,4 millions en 2022, Volume entend maintenant obtenir l'agrément d'établissement de paiement au Royaume-Uni et se lancer à l'international. La startup a étoffé son équipe avec des pointures de la Fintech comme Justin Sebok (ex-Curve), Richard Frenken (ex-iZettle) ou Shannon Krishna (ex-WorldRemit).
De quoi convaincre ses investisseurs, comme Paolo Gesess, de United Ventures:
La capacité de Volume à multiplier par 163 sa valeur marchande brute (GMV) au cours de l'année écoulée valide l'énorme opportunité qui s'offre à elle.
Quel potentiel pour les paiements A2A?
Selon une étude de McKinsey, les paiements account-to-account pourraient représenter jusqu'à 10% des transactions en ligne en Europe d'ici 2030, portés par l'entrée en vigueur de la directive européenne sur les services de paiement (DSP2) et l'essor de l'open banking. Reste à savoir si Volume parviendra à s'imposer sur ce marché en pleine ébullition, face à des acteurs installés et des nouveaux entrants toujours plus nombreux.
Une chose est sûre, les paiements en ligne n'ont pas fini de se réinventer pour offrir toujours plus de simplicité et d'économies aux commerçants et à leurs clients. Et les startups européennes comme Volume entendent bien jouer un rôle moteur dans cette révolution en marche.