Wall Street attend des indicateurs clés, l’Europe craint les taxes de Trump
Les marchés financiers internationaux sont en ébullition ce mercredi, tiraillés entre l'attente fébrile d'indicateurs économiques majeurs à Wall Street et les craintes persistantes liées aux velléités protectionnistes de Donald Trump en Europe. Plongée au cœur d'une journée boursière sous haute tension.
Wall Street retient son souffle avant une salve de données clés
C'est une journée charnière qui s'annonce à la Bourse de New York. Les opérateurs scruteront en effet une série d'indicateurs macroéconomiques de premier plan, à commencer par la deuxième estimation du PIB américain pour le troisième trimestre. Également très attendues, les statistiques sur les revenus et dépenses des ménages, qui incluent l'indice d'inflation PCE, boussole de la Réserve fédérale en matière de politique monétaire.
Dans ce contexte, les contrats à terme suggèrent une ouverture prudente des principaux indices new-yorkais :
- -0,10% attendu pour le Dow Jones
- -0,21% pour le S&P 500
- -0,39% pour le Nasdaq, à forte coloration technologique
Les investisseurs espèrent que ces indicateurs apporteront un éclairage bienvenu sur la trajectoire de la première économie mondiale, et permettront d'affiner les anticipations quant au rythme du resserrement monétaire de la Fed dans les prochains mois. Des données rassurantes pourraient ainsi favoriser un rebond des actions.
L'Europe pénalisée par le spectre des droits de douane
De l'autre côté de l'Atlantique, c'est la menace protectionniste brandie par le président élu américain Donald Trump qui continue de jeter une ombre sur les Bourses du Vieux Continent. Les valeurs les plus exposées au marché américain sont particulièrement affectées, à l'image du secteur automobile qui abandonne 1,1%.
Reflet de ce climat délétère, les principaux indices européens évoluent dans le rouge vif à la mi-journée :
- -1,31% pour le CAC 40 parisien, à 7.100,52 points
- -0,74% pour le Dax francfortois
- -0,03% pour le FTSE londonien
Les investisseurs restent préoccupés par l'évolution politique en France, notamment en raison des difficultés du gouvernement à approuver le budget de l'année prochaine.
Analystes d'UniCredit
À cela s'ajoute la volatilité sur le marché obligataire, avec un écart de rendement (spread) entre les emprunts d'État français et allemands à dix ans qui a atteint mardi son plus haut niveau depuis 12 ans, signe d'une défiance des investisseurs envers la dette tricolore dans un contexte politique tendu.
Le dollar plie mais ne rompt pas, le pétrole se reprend
Du côté des devises, le dollar américain cède du terrain face à un panier de référence, les cambistes se montrant plus circonspects sur la capacité de Trump à mettre en œuvre ses promesses de campagne potentiellement inflationnistes. Mais le billet vert limite son repli, conservant une bonne partie de ses gains engrangés depuis la victoire surprise du candidat républicain le 6 novembre.
Dans le même temps, les cours du pétrole repartent de l'avant après avoir souffert du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Le Brent gagne 0,49% à 73,11 dollars le baril et le brut léger américain (WTI) 0,45% à 69,07 dollars, l'accent des opérateurs se déplaçant vers la réunion de l'Opep+ de dimanche qui devrait entériner le statu quo sur les quotas de production.
En définitive, les places financières naviguent en eaux troubles et volatiles, ballotées au gré des développements politiques et économiques. Dans ce contexte des plus incertains, la prudence reste de mise à l'approche de la fin d'année, propice aux ajustements de portefeuille. Une chose est sûre : les prochaines séances s'annoncent palpitantes !