Wall Street plonge face aux craintes de récession
Serait-ce le début de la fin pour Wall Street ? Ce vendredi noir, les principaux indices boursiers américains ont dégringolé, entraînés par les craintes grandissantes d'une récession économique. Le Dow Jones a cédé 1,61%, le S&P 500 a perdu 1,90% tandis que le Nasdaq Composite a chuté de 2,53%, confirmant son entrée en territoire de correction.
Un marché de l'emploi en berne, catalyseur des inquiétudes
Le rapport sur l'emploi américain publié vendredi a joué le rôle de détonateur. Avec moins de créations de postes qu'attendu et une hausse du chômage plus importante que prévu, il a renforcé les craintes d'un ralentissement économique plus rapide qu'anticipé. De quoi faire douter les investisseurs sur la pertinence de la stratégie de la Réserve Fédérale qui a maintenu ses taux directeurs inchangés lors de sa dernière réunion.
Il semble que nous soyons officiellement entrés dans un monde où les mauvaises nouvelles économiques sont considérées comme mauvaises. La Fed va réduire ses taux et nous nous y sommes tous adaptés. Maintenant, on se demande si elle n'a pas attendu trop longtemps. Avons-nous une récession sur les bras ?
Lamar Villere, gestionnaire de portefeuille chez Villere & Co
La tech à la peine après des résultats décevants
Comme si cela ne suffisait pas, les résultats trimestriels en demi-teinte publiés par les poids lourds technologiques Amazon et Intel ont enfoncé le clou, faisant chuter le Nasdaq de plus de 10% par rapport à son record de juillet. Une correction qui traduit l'inquiétude des marchés vis-à-vis des valorisations des géants de la tech dans un contexte économique détérioré.
La "jauge de la peur" s'affole
Signe de la nervosité ambiante, l'indice de volatilité VIX, aussi appelé "jauge de la peur", a bondi à 29,66 points, son plus haut niveau depuis mars 2023. Le S&P 500 et le Dow Jones ont pour leur part enregistré leur plus fort repli sur deux séances depuis près de deux ans. Même son de cloche du côté des petites capitalisations avec un Russell 2000 au plus bas depuis un mois.
Apple, rare rescapé
Dans ce marasme, Apple tire son épingle du jeu. Le géant à la pomme a progressé de 0,69% après avoir fait état de ventes d'iPhone supérieures aux attentes et d'un optimisme renouvelé grâce à l'IA. Mais cette éclaircie ne suffira pas à rassurer des marchés désormais obnubilés par le spectre de la récession. Les prochaines semaines s'annoncent déterminantes pour jauger de la résilience de l'économie américaine et de la pertinence de la politique monétaire de la Fed. En attendant, c'est la prudence qui domine à Wall Street.
Face à ces vents contraires, quelles stratégies les investisseurs peuvent-ils adopter pour limiter les dégâts et profiter d'éventuels rebonds ? Faut-il miser sur des valeurs défensives, attendre une accalmie ou au contraire profiter de la baisse pour renforcer ses positions ? Les prochains mois promettent en tout cas leur lot de volatilité et d'opportunités sur des marchés en quête de direction. Une seule certitude : la vigilance reste plus que jamais de mise en cette période troublée.