Walmart se retire de JD.com pour se recentrer sur la Chine
Dans un revirement stratégique majeur, le géant américain de la distribution Walmart a annoncé la vente de l'intégralité de sa participation dans JD.com, l'un des leaders du commerce électronique en Chine. Cette décision marque la fin d'un partenariat de longue date initié en 2016 et témoigne du ralentissement du secteur de l'e-commerce chinois.
Un placement d'actions à 3,74 milliards de dollars
Selon une source proche du dossier, le placement des 144,5 millions d'actions détenues par Walmart a été entièrement souscrit. Au prix le plus élevé de la fourchette proposée, entre 24,85 et 25,85 dollars par action, la transaction pourrait atteindre 3,74 milliards de dollars (3,36 milliards d'euros). Une opération d'envergure pilotée par la banque d'affaires Morgan Stanley.
Recentrage sur Walmart China et Sam's Club
Dans un communiqué, Walmart a justifié ce retrait par sa volonté de se concentrer sur ses activités en Chine, notamment via sa filiale Walmart China et les magasins d'entreposage Sam's Club. Implantée dans l'Empire du Milieu depuis 1996, l'enseigne américaine y exploite plus de 400 hypermarchés et une centaine de magasins Sam's Club.
Cette décision nous permettra de nous concentrer sur les activités de Walmart China, ainsi que sur celles de l'unité chinoise de Sam's Club.
Walmart dans son communiqué
L'action JD.com chute en Bourse
L'annonce de cette vente a fait l'effet d'une bombe sur les marchés financiers. L'action JD.com a chuté de plus de 10% à la Bourse de Hong Kong mercredi, tandis que le titre coté aux États-Unis a également perdu 10% dans les échanges d'après-Bourse mardi. Walmart détenait jusqu'à présent 5,19% du capital de JD.com.
Un partenariat prometteur qui tourne court
Lorsque Walmart avait pris une participation dans JD.com en 2016, l'objectif était de bénéficier de la croissance fulgurante de l'e-commerce en Chine. Les deux groupes avaient noué des liens étroits, Walmart vendant des produits sur la plateforme de JD.com et ce dernier assurant la livraison des commandes passées dans les hypermarchés Walmart.
Mais le ralentissement économique en Chine, exacerbé par les restrictions sanitaires liées au Covid-19, a durement impacté le secteur du commerce en ligne. Dans ce contexte morose, Walmart a choisi de battre en retraite pour se recentrer sur ses fondamentaux : ses magasins physiques et son offre Sam's Club ciblant une clientèle aisée.
Vers une nouvelle ère pour le e-commerce chinois ?
Le désengagement de Walmart illustre les défis auxquels sont confrontés les géants chinois du e-commerce comme JD.com ou Alibaba. Après des années de croissance effrénée, le marché arrive à maturité et doit composer avec une concurrence accrue et des consommateurs plus regardants.
Pour s'adapter, les acteurs explorent de nouvelles pistes comme le commerce transfrontalier, le livestream shopping ou la vente via les réseaux sociaux. L'enjeu : réinventer l'expérience d'achat en ligne pour séduire une clientèle en quête de nouveauté. La fin du partenariat entre Walmart et JD.com pourrait ainsi marquer l'aube d'une nouvelle ère pour le e-commerce chinois, obligé de se réinventer pour retrouver le chemin de la croissance.
Dans cette période charnière, une chose est sûre : en dépit des turbulences, la Chine demeure un marché incontournable pour les géants mondiaux du commerce et de la distribution. Et même si les stratégies évoluent, l'Empire du Milieu restera durablement au cœur de leur développement. Le retrait de Walmart apparaît finalement comme une péripétie dans la vaste saga du commerce moderne en Chine.
