Waymo Capture des Images de Vandalisme sur ses Robotaxis
Waymo, filiale d'Alphabet et leader mondial des véhicules autonomes, se retrouve confronté à une vague de mécontentement à San Francisco. Ses fameux robotaxis, déployés depuis plusieurs mois dans les rues de la ville, sont devenus la cible d'actes de vandalisme répétés. Un phénomène préoccupant qui soulève des questions sur l'acceptation de cette technologie par les populations locales.
Des caméras embarquées comme preuves
L'entreprise vient de porter plainte contre un résident de Castro Valley qui aurait crevé les pneus de 17 robotaxis Waymo entre le 24 et le 26 juin dernier dans le quartier de Tenderloin. L'individu a pu être identifié grâce aux images captées par les caméras extérieures des véhicules.
Selon Waymo, ces enregistrements ont été transmis à la police de San Francisco qui a pu remonter jusqu'au suspect. Les dégâts sont estimés à plus de 400$ par véhicule. Le procureur a décidé de maintenir le prévenu en détention sans caution en attendant son procès, invoquant un "risque pour la sécurité publique".
Des actes de vandalisme à répétition
Cet incident n'est malheureusement pas isolé. Depuis le lancement de son service de robotaxis à San Francisco fin 2022, Waymo doit faire face à une opposition grandissante d'une partie de la population. En février dernier, un groupe de personnes avait mis le feu à l'un de ses véhicules dans le quartier de Chinatown.
Quelques mois plus tôt, des détracteurs avaient eu l'idée de poser des cônes de signalisation sur le toit des robotaxis, les empêchant ainsi de circuler. Une technique de sabotage simple mais redoutablement efficace. Résultat, plus d'une dizaine de véhicules autonomes immobilisés pendant plusieurs heures.
Débat sur la place des véhicules autonomes en ville
Pour Katherine Barna, porte-parole de Waymo, ces agissements sont inacceptables. L'entreprise dit prendre très au sérieux la sécurité de ses passagers et entend bien faire condamner le ou les coupables. Elle réfléchit également à des moyens de mieux protéger sa flotte à l'avenir.
"Nous pouvons confirmer que des poursuites ont été engagées contre la personne qui a agressivement vandalisé un certain nombre de véhicules Waymo, certains avec des passagers à bord. Waymo prend également des mesures pour récupérer les dommages subis et atténuer les risques d'incidents futurs."
Katherine Barna, porte-parole de Waymo
Ces événements mettent en lumière les défis d'acceptation sociale auxquels font face les entreprises développant des robotaxis. Malgré leurs promesses de réduire les accidents, fluidifier le trafic et diminuer la pollution, ces véhicules suscitent encore beaucoup de méfiance, voire d'hostilité.
La crainte de voir des algorithmes remplacer les humains au volant, les risques de piratage des systèmes ou encore l'incertitude sur la responsabilité en cas d'accident, sont autant de freins. Sans parler de l'impact potentiel sur l'emploi des chauffeurs de taxi ou VTC.
La nécessité d'un débat public
Au-delà des actes de malveillance, ces incidents mettent en évidence le besoin d'un vrai débat de société autour du déploiement des véhicules autonomes en milieu urbain. Les villes, premières concernées, doivent être parties prenantes des discussions avec les entreprises, les régulateurs mais aussi les citoyens.
Il est essentiel de prendre en compte les craintes et attentes légitimes des populations locales. Cela passe par plus de pédagogie et de transparence sur le fonctionnement de ces technologies, leurs bénéfices et leurs limites. Mais aussi par des garde-fous pour encadrer leurs usages et responsabilités.
La mobilité autonome ne pourra réellement s'imposer que si elle fait l'objet d'une large appropriation sociale. C'est tout l'enjeu pour des entreprises comme Waymo qui ont beaucoup investi dans ces technologies. Au-delà des prouesses techniques, elles doivent maintenant relever le défi de l'acceptabilité. Un accident est si vite arrivé.