Workorb : l’IA au service de l’architecture et de la construction
Et si l'intelligence artificielle venait bousculer le monde de l'architecture et du BTP ? C'est le pari de la startup torontoise Workorb qui vient de boucler une levée de fonds de 2,6 millions de dollars canadiens pour propulser ses outils d'automatisation basés sur l'IA au cœur des workflows des cabinets d'architectes et sociétés d'ingénierie. Un tour de table mené par le fonds grec Metavallon Ventures, épaulé par Freedom of Innovation Ventures et quelques business angels.
L'IA pour dépoussiérer un secteur à la traîne du numérique
L'architecture, l'ingénierie et la construction, regroupés sous l'acronyme AEC, restent des domaines encore peu digitalisés, encore moins "IA-isés". La faute à des workflows complexes, une faible tolérance à l'erreur, mais aussi beaucoup de données non structurées, hétérogènes, qui rendent l'adoption des nouvelles technologies laborieuses. Mais pour les deux fondateurs de Workorb, Nick Koudas et Nilesh Bansal, c'est justement là que réside l'opportunité :
Historiquement, le secteur AEC a été lent à adopter les technologies digitales, principalement à cause du manque de solutions capables de gérer ses workflows complexes avec une tolérance minimale aux erreurs ou omissions. Workorb s'attaque directement à ce défi avec une plateforme qui nettoie les données et les prépare pour des solutions basées sur l'IA.
Nick Koudas et Nilesh Bansal, co-fondateurs de Workorb
La force de Workorb : exploiter les montagnes de données du BTP
Les cabinets d'architectes et sociétés d'ingénierie génèrent et stockent des quantités astronomiques de données : plans, schémas, devis, dossiers techniques, documents réglementaires, correspondances clients... Autant de données peu ou mal structurées qui restent inexploitées. L'équipe de Workorb a développé des algorithmes de machine learning capables de :
- Ingérer et organiser automatiquement ces masses de données.
- Extraire les informations clés de documents volumineux comme les dossiers d'appels d'offres.
- Générer des premières versions de devis, de réponses à appels d'offres.
- Détecter des irrégularités ou non-conformités dans les plans et schémas techniques.
L'objectif : libérer les ingénieurs et architectes des tâches chronophages et non facturables pour qu'ils se concentrent sur la conception, le conseil, la relation client. Un gain de productivité et d'efficacité qui pourrait s'avérer décisif dans un secteur en tension, qui peine à recruter.
Des fondateurs qui ont déjà prouvé leur expertise en IA
Nick Koudas et Nilesh Bansal ne sont pas des nouveaux venus dans l'univers de l'IA. Leur histoire commune a commencé avec des recherches sur les données non structurées, le text mining, le traitement du langage naturel et le machine learning. Recherches qui les ont amenés à lancer Sysomos en 2008, une startup spécialisée dans l'analyse des données textuelles et le machine learning, rachetée en 2010 par Marketwire.
Leur deuxième projet entrepreneurial, Aislelabs, utilisait le machine learning pour aider des grands noms comme IKEA ou les Dallas Mavericks à automatiser leur marketing. Forts de ces succès, les deux compères s'attaquent avec Workorb à un nouveau secteur, bien décidés à le faire entrer dans l'ère de l'IA.
Un marché de plusieurs milliards séduit par la promesse de l'IA
Le secteur AEC mondial pèse des milliards de dollars mais souffre de marges réduites. La promesse de gains de productivité grâce à l'IA séduit de plus en plus d'acteurs. Comme en témoigne l'intérêt de "clients design partners", des cabinets renommés qui ont adopté la solution de Workorb pour accélérer leurs réponses à appels d'offres.
Après ce premier tour de table, 2025 sera une année charnière pour Workorb qui compte bien surfer sur l'appétit croissant du BTP pour l'IA. Au programme : étoffer l'équipe commerciale, peaufiner le produit et convertir de nouveaux clients. De quoi tracer une belle feuille de route pour révolutionner un secteur bien décidé à construire son avenir avec l'intelligence artificielle.