Wormsensing Révolutionne la Surveillance Industrielle

Et si une petite start-up française pouvait changer la manière dont les usines surveillent leurs machines ? À Grenoble, dans l’Isère, une entreprise nommée Wormsensing fait parler d’elle avec une innovation qui pourrait bien redéfinir les standards de l’industrie moderne. Imaginez un capteur si précis qu’il détecte les moindres vibrations d’une machine, permettant non seulement d’anticiper les pannes, mais aussi de garantir la qualité des pièces produites. Cette semaine, du 11 au 14 mars 2025, cette pépite technologique sera sous les projecteurs au salon Global Industrie à Lyon, où elle recevra un prix pour son audace et sa vision.

Une Innovation au Service de l’Industrie

Née en 2020 sous l’aile du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Wormsensing n’est pas une start-up ordinaire. Son produit phare, le capteur piézoélectrique **Dragonfly**, était initialement conçu pour les laboratoires de recherche et de métrologie. Mais aujourd’hui, elle franchit un cap décisif en dévoilant une version repensée, taillée sur mesure pour les environnements industriels exigeants. Ce n’est pas juste une mise à jour technique : c’est une réponse concrète à un besoin criant dans le secteur manufacturier.

De la Recherche à l’Usine : Une Transition Ambitionnée

Quand Jean-Sébastien Moulet, cofondateur de Wormsensing, évoque les débuts de l’aventure, on sent une conviction profonde. Dès le lancement, l’équipe savait que l’industrie réclamait des outils plus performants pour analyser vibrations et déformations. Leur rencontre avec IFM, un acteur clé des solutions pour l’**Industrie 4.0**, a été un déclic. “Ils ont vu le potentiel de notre capteur, mais ils nous ont challengés : rendez-le plus robuste, adapté aux usines”, confie-t-il. Ce défi a donné naissance à une version qui résiste à tout : humidité, poussière, projections d’huile ou de métal.

“On a toujours su qu’il y avait un vide à combler dans l’industrie pour des capteurs plus précis.”

– Jean-Sébastien Moulet, cofondateur de Wormsensing

Cette transformation n’a pas été un simple coup de baguette magique. Elle a nécessité entre six et neuf mois de développement intense, sans compter une refonte de leur ligne de production, opérationnelle depuis janvier 2024. Le résultat ? Un capteur doté d’un nouveau revêtement, d’un boîtier étanche et d’une connectique M12, la norme industrielle par excellence. Wormsensing ne se contente pas de suivre les tendances : elle les devance.

Pourquoi ce Capteur Change la Donne

Alors, qu’est-ce qui rend ce capteur si spécial ? Sa sensibilité, tout simplement hors norme. Selon Jean-Sébastien Moulet, il surpasse de mille fois les accéléromètres classiques utilisés pour surveiller les machines. Là où ces derniers se limitent à un diagnostic grossier, le **Dragonfly industriel** capte chaque nuance mécanique. Vibrations, déformations, signaux subtils : rien ne lui échappe. Cette précision ouvre la porte à une **maintenance prédictive** digne de ce nom, mais aussi à un contrôle des procédés en temps réel.

Imaginez une usine où chaque machine raconte son histoire. Grâce à ce capteur, les industriels peuvent suivre l’état de santé de leurs équipements avec une finesse inégalée. Une pièce qui vibre trop ? Une usure qui s’accélère ? Le système alerte avant que le problème ne devienne critique. C’est une révolution silencieuse, mais puissante, qui pourrait réduire les temps d’arrêt et les coûts imprévus.

Des Applications Concrètes dans les Usines

Ce n’est pas de la science-fiction : une dizaine d’industriels testent déjà cette technologie. Wormsensing travaille sur cinq cas d’usage distincts, chacun démontrant la polyvalence du capteur. Prenons l’exemple d’un industriel qui perce du titane, un matériau notoirement difficile. Jusqu’ici, il changeait ses outils selon des statistiques d’usure approximatives. Aujourd’hui, le capteur lui permet de suivre l’évolution réelle de l’outil, optimisant ainsi son remplacement – parfois plus tôt, parfois plus tard, selon les données.

Pendant ces phases de test, Wormsensing ne se contente pas de livrer un produit. L’équipe accompagne les industriels pour décrypter les signaux captés, définir les bonnes métriques et fixer des seuils d’alerte pertinents. Le logiciel peut être celui du client ou fourni par IFM, leur partenaire. Cette approche collaborative séduit déjà des géants de l’aéronautique, de l’automobile, de l’agroalimentaire et de l’industrie de précision.

Au-delà de la Maintenance : le Contrôle Qualité

Mais Wormsensing voit plus loin. Au-delà de la **surveillance des machines**, ce capteur pourrait transformer le contrôle qualité. Comment ? En analysant le comportement de la machine pendant la fabrication d’une pièce. Trop de vibrations ? Une déformation anormale ? Ces indices révèlent si le produit final sera conforme ou non. “On sait comment la machine a travaillé, donc on sait si la pièce est bonne”, explique Jean-Sébastien Moulet. Une promesse qui pourrait révolutionner les standards de production.

Cette capacité à anticiper la qualité dès la fabrication est un atout majeur. Fini les contrôles a posteriori coûteux et chronophages : avec ce capteur, les défauts sont détectés en amont. Pour les industriels, cela signifie moins de rebuts, une meilleure efficacité et, in fine, des marges optimisées. Wormsensing ne vend pas seulement un outil : elle propose une nouvelle façon de penser la production.

Un Prix Mérité au Salon Global Industrie

Le salon Global Industrie, qui se tient à Lyon du 11 au 14 mars 2025, ne s’y est pas trompé. Parmi les huit innovations récompensées cette année, celle de Wormsensing brille par son pragmatisme et son ambition. Cet événement, dédié au manufacturing, est l’occasion parfaite pour la start-up de présenter son capteur au grand jour. Et ce n’est qu’un début : l’objectif est clair, déployer cette technologie sur des parcs entiers de machines dès 2025.

Ce prix n’est pas juste une tape dans le dos. Il valide une vision : celle d’une industrie plus intelligente, plus durable, portée par des outils de pointe. Pour Wormsensing, c’est aussi une vitrine pour attirer de nouveaux partenaires et clients, dans un secteur où la concurrence est rude mais où les besoins sont immenses.

Les Défis d’une Start-up en Pleine Croissance

Passer du laboratoire à l’usine, c’est un pari audacieux. Et Wormsensing ne cache pas les défis rencontrés. Adapter le **Dragonfly** aux conditions industrielles a demandé des ajustements techniques majeurs : un nouveau design, un packaging résistant, une production repensée. Sans oublier les coûts : la ligne de production, inaugurée il y a un an, a dû être modernisée pour répondre à la demande croissante.

Et pourtant, le jeu en vaut la chandelle. Avec une commercialisation lancée en décembre 2024, la start-up est déjà en discussion avec des grands comptes. Son secret ? Une équipe passionnée et une technologie unique, fruit d’années de recherche au CEA. Mais pour scaler, Wormsensing devra aussi convaincre les industriels de revoir leurs habitudes, un défi culturel autant que technique.

Une Technologie aux Multiples Horizons

Si l’industrie est le cœur de cible, les applications du capteur ne s’arrêtent pas là. Dans l’aéronautique, il pourrait surveiller les structures des avions. Dans l’automobile, optimiser les chaînes de montage. Dans l’agroalimentaire, garantir la fiabilité des machines de transformation. Chaque secteur y trouve son compte, grâce à une flexibilité rare pour un outil aussi pointu.

Et pourquoi pas demain dans nos maisons ? Bien que ce ne soit pas l’objectif immédiat, la technologie de Wormsensing pourrait inspirer des usages grand public, comme des capteurs domestiques pour détecter des fuites ou des anomalies. Une perspective encore lointaine, mais qui montre l’ampleur du potentiel de cette innovation.

Wormsensing et l’Industrie 4.0 : Un Duo Gagnant

L’**Industrie 4.0**, avec ses promesses d’usines connectées et intelligentes, trouve en Wormsensing un allié de poids. Ce capteur s’inscrit parfaitement dans cette vague de transformation numérique, où les données deviennent le nerf de la guerre. Couplé à des logiciels d’analyse avancés, il transforme les vibrations en informations exploitables, un atout stratégique pour les entreprises.

Le partenariat avec IFM n’est pas anodin. Spécialiste des solutions connectées, cette entreprise apporte une brique essentielle : l’intégration logicielle. Ensemble, ils proposent une offre complète, du capteur à l’interface utilisateur, rendant la technologie accessible même aux industriels les moins familiers avec le numérique.

Un Avenir Prometteur pour Wormsensing

Alors, où va Wormsensing ? Vers les sommets, si l’on en croit ses ambitions. Avec des déploiements prévus dès 2025, la start-up veut s’imposer comme une référence mondiale dans la surveillance industrielle. Mais elle ne s’arrête pas là : de nouveaux développements sont déjà en cours, pour affiner encore la technologie et explorer d’autres marchés.

Ce qui frappe, c’est la simplicité apparente de l’idée – un capteur qui écoute les machines – et la complexité de ses implications. En rendant l’invisible visible, Wormsensing redonne le contrôle aux industriels, tout en posant les bases d’une production plus durable et efficace. Une success story française qui ne fait que commencer.

Les Clés du Succès en Quelques Points

Pour mieux comprendre pourquoi Wormsensing fait tant parler d’elle, voici un récapitulatif de ses atouts :

• Sensibilité exceptionnelle : une précision mille fois supérieure à la concurrence.
• Robustesse : adapté aux environnements industriels les plus rudes.
• Polyvalence : maintenance prédictive et contrôle qualité en un seul outil.
• Collaboration : un accompagnement sur mesure pour chaque client.

Ces forces, combinées à une vision claire, font de Wormsensing une start-up à suivre de près. Et vous, que pensez-vous de cette innovation ? L’industrie de demain est peut-être déjà là, dans un petit capteur made in Grenoble.