
X, le réseau social d’Elon Musk, peine à convaincre Wall Street
Dans les couloirs feutrés de Wall Street, une rumeur enfle : les grandes banques s'apprêteraient à vendre la dette contractée par Elon Musk pour financer le rachat de Twitter, rebaptisé X, avec une décote non négligeable. Morgan Stanley mènerait la danse, avec l'objectif de céder ces créances senior entre 90 et 95 cents pour un dollar, selon le Wall Street Journal. Cette opération illustre les doutes persistants des investisseurs quant à la capacité du réseau social à redresser la barre sous la houlette du fantasque milliardaire.
X peine à rassurer malgré des signes encourageants
Pourtant, les derniers échos en provenance de la maison mère de X laissaient entrevoir quelques lueurs d'espoir. Des sources proches du dossier évoquaient une amélioration des performances financières, fruit des efforts drastiques de réduction des coûts menés tambour battant par Elon Musk. Mais dans le même temps, l'homme d'affaires reconnaissait lui-même dans un courriel interne que la croissance des utilisateurs stagnait et que les revenus publicitaires demeuraient décevants.
Le double discours d'Elon Musk
Ce grand écart entre communication interne et externe n'est pas sans rappeler le style si particulier d'Elon Musk, habitué des déclarations fracassantes et des revirements spectaculaires. Dans ce même mémo adressé à ses troupes, l'entrepreneur vantait pourtant le pouvoir d'influence de X, capable selon lui de « façonner les conversations nationales et leurs conséquences ». Une affirmation qui tranche avec la défiance des annonceurs, échaudés par les prises de position erratiques du patron et la prolifération des contenus toxiques.
Un geste polémique qui ne rassure pas les marques
Pour couronner le tout, le geste très controversé d'Elon Musk lors de la célébration inaugurale du président Trump - largement interprété comme un salut fasciste - risque de compliquer encore un peu plus l'équation avec les grandes marques. Celles-ci pourraient y voir un motif supplémentaire de se tenir à distance d'une plateforme perçue comme sulfureuse et imprévisible.
Cette vente de dette à prix bradé reflète la profonde incertitude qui entoure l'avenir de X. Malgré quelques signaux positifs, le réseau social peine à restaurer la confiance des annonceurs et des investisseurs.
- Un analyste financier anonyme
Face à ces vents contraires, les banques de Wall Street ont visiblement choisi de limiter leurs pertes en se délestant de leurs engagements, quitte à essuyer un manque à gagner. Une décision révélatrice de l'incertitude ambiante et des défis colossaux qui attendent encore X et son imprévisible capitaine. La partie de poker menteur entre Elon Musk et les marchés est loin d'être terminée, mais à ce stade, peu d'observateurs parieraient sur une victoire éclatante du milliardaire iconoclaste.
Au-delà du cas particulier de X, cette séquence pose la question plus large de la valorisation des géants technologiques à l'ère des réseaux sociaux omniprésents. Entre modèle économique fragile, risques réputationnels et pression réglementaire croissante, les GAFAM et autres licornes de la Silicon Valley n'ont peut-être jamais été aussi vulnérables. L'époque des chèques en blanc et de la croissance à tout prix semble révolue, laissant place à une ère nouvelle où la rentabilité et la responsabilité seront les maîtres-mots. Dans ce grand chambardement, certains géants vacilleront tandis que d'autres en sortiront renforcés. Une chose est sûre : le vent du changement souffle sur la Tech, et X en est l'incarnation la plus spectaculaire à ce jour.