X modifie sa politique de confidentialité pour permettre l’entraînement de l’IA
Dans un monde de plus en plus connecté, où nos données personnelles sont devenues une monnaie d'échange précieuse, un géant des réseaux sociaux vient de franchir un nouveau pas dans la monétisation de nos informations. X, anciennement connu sous le nom de Twitter, a récemment mis à jour sa politique de confidentialité pour permettre à des « collaborateurs tiers » d'entraîner leurs modèles d'Intelligence Artificielle (IA) sur les données des utilisateurs, à moins que ces derniers ne choisissent de se retirer.
X ouvre la porte à l'exploitation des données par des tiers
Bien qu'Elon Musk, propriétaire de X, ait déjà utilisé les données des utilisateurs pour entraîner le chatbot Grok AI de sa société xAI, ce qui a d'ailleurs conduit à une enquête du principal régulateur européen de la vie privée, l'entreprise n'avait pas encore modifié sa politique pour indiquer que les données pouvaient également être utilisées par des tiers. Cette nouvelle clause laisse entendre que X, à l'instar de Reddit et de divers médias, envisage d'accorder des licences d'exploitation de données à des entreprises d'IA comme une potentielle nouvelle source de revenus.
Un opt-out nébuleux pour les utilisateurs
Si les utilisateurs souhaitent empêcher que leurs données soient partagées avec des tiers à des fins d'entraînement de l'IA, ils doivent activement se retirer en modifiant leurs paramètres. Cependant, la politique mise à jour ne précise pas clairement où se trouve cette option dans les réglages. Actuellement, la section « Confidentialité et sécurité » permet aux utilisateurs d'activer ou de désactiver le partage de données avec Grok d'xAI et d'autres « partenaires commerciaux », mais ces derniers sont décrits comme des entreprises avec lesquelles X peut travailler pour « exécuter et améliorer ses produits », et non comme d'autres fournisseurs d'IA.
Une rétention des données plus opaque
En outre, X a supprimé un paragraphe qui indiquait qu'il conservait les « informations de profil et le contenu des utilisateurs pendant la durée de leur compte », et qu'il conservait les autres « données personnelles collectées lors de l'utilisation de ses produits et services pendant une durée maximale de 18 mois ». À la place, la nouvelle section explique que X conservera « différents types d'informations pendant des périodes différentes, en fonction du temps nécessaire pour les conserver afin de fournir ses produits et services, de se conformer à ses obligations légales et pour des raisons de sécurité ».
Des dommages et intérêts pour le scraping non autorisé
Parallèlement, X a ajouté une nouvelle section « Dommages et intérêts » à ses Conditions d'utilisation mises à jour, qui stipule que toute organisation effectuant du scraping de son contenu sera responsable des dommages. Plus précisément, « pour la demande, la visualisation ou l'accès à plus de 1 000 000 de publications (y compris les réponses, les vidéos, les images et toute autre publication) sur une période de 24 heures », X facturera à l'organisation 15 000 USD par tranche de 1 000 000 de publications.
Un besoin de nouvelles sources de revenus
Cette décision de monétiser les données de X intervient après le retrait et le boycott des annonceurs, ainsi que l'introduction d'une fonctionnalité d'abonnement qui n'a pas encore décollé, laissant l'entreprise dans le besoin de trouver de nouveaux moyens de payer ses factures.
La monétisation des données personnelles des utilisateurs est devenue un enjeu majeur pour les réseaux sociaux, qui cherchent constamment de nouvelles sources de revenus. Mais cela soulève de sérieuses questions sur le respect de la vie privée et le consentement éclairé des utilisateurs.
- Sarah Perez, Rédactrice en chef Consumer News chez TechCrunch
Il reste à voir comment les utilisateurs réagiront à ce changement de politique et si X parviendra à trouver le juste équilibre entre monétisation des données et respect de la vie privée. Une chose est sûre, dans l'ère de l'IA et des données massives, les géants de la tech devront faire preuve de transparence et de responsabilité s'ils ne veulent pas s'aliéner leur base d'utilisateurs.