Zillow Retire les Scores de Risque Climatique

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décembre 3, 2025

Zillow Retire les Scores de Risque Climatique

Imaginez : vous êtes sur le point d’acheter la maison de vos rêves en Californie. Soleil, palmiers, piscine… et soudain, une petite pastille rouge indique un risque « élevé » d’incendie ou d’inondation dans les trente prochaines années. Vous hésitez. Vous reposez votre téléphone. Et la vente tombe à l’eau. C’est exactement ce scénario que des milliers d’agents immobiliers ont décrit à Zillow ces derniers mois.

Résultat ? Le géant américain de l’immobilier en ligne a purement et simplement retiré, début décembre 2025, les scores de risque climatique de plus d’un million de fiches, principalement en Californie. Un revirement spectaculaire à peine un an après avoir fièrement lancé cette fonctionnalité.

Quand la transparence climat fait peur aux vendeurs

En septembre 2024, Zillow annonçait tambours battants l’arrivée des données fournies par First Street, une startup new-yorkaise spécialisée dans la modélisation des risques climatiques. L’argument était imparable : plus de 80 % des acheteurs déclarent prendre en compte le changement climatique dans leur décision, selon leurs propres sondages.

Chaque annonce affichait alors cinq indicateurs clairs : risque d’inondation, d’incendie, de chaleur extrême, de tempête et de sécheresse, avec une note sur dix et une projection à 15 et 30 ans. Transparence totale… ou presque.

« Afficher la probabilité qu’une maison spécifique soit inondée cette année ou dans les cinq ans peut avoir un impact considérable sur la désirabilité perçue de la propriété. »

– Art Carter, PDG de la California Regional Multiple Listing Service (CRMLS)

Cette phrase résume parfaitement la fronde qui a forcé Zillow à faire machine arrière. La puissante association californienne a menacé de bloquer l’accès de Zillow à ses données si les scores restaient visibles. Le géant n’a pas résisté longtemps.

First Street, le trublion que tout le monde utilise… en cachette

Créée en 2016, First Street a levé plus de 50 millions de dollars auprès de fonds comme General Catalyst ou Galvanize Climate Solutions. Sa force ? Des modèles open-source, validés scientifiquement et surtout beaucoup plus précis que les cartes officielles de l’État ou de la FEMA.

Pendant les incendies de Los Angeles en 2025, leurs cartes avaient identifié plus de 90 % des maisons finalement détruites comme étant à risque « sévère » ou « extrême ». Un score que les cartes officielles de CalFire avaient complètement raté.

« Quand les acheteurs n’ont pas accès à une information claire sur les risques climatiques, ils prennent la plus grande décision financière de leur vie les yeux fermés. Le risque ne disparaît pas, il passe simplement d’une décision avant achat à une responsabilité après achat. »

– Matthew Eby, porte-parole de First Street

Le paradoxe ? Les mêmes données restent visibles sur Redfin, Realtor.com et Homes.com. Seule Zillow a cédé.

Un précédent qui en dit long sur l’immobilier face au climat

Ce n’est pas la première fois que la transparence climatique dérange. En Floride, certains agents refusent déjà de remplir les nouveaux formulaires obligatoires sur les inondations passées. Au Texas, des lois tentent de limiter la divulgation des risques. En Europe, la directive CSRD commence à imposer aux promoteurs de publier l’exposition climatique de leurs actifs… mais on est encore loin d’une note visible par l’acheteur final.

Le message est clair : tant que l’information reste optionnelle et difficile d’accès, les vendeurs préfèrent le flou.

Et l’acheteur dans tout ça ?

Sur Zillow, il reste désormais un petit lien discret « Climate risks by First Street » tout en bas de page. Il faut cliquer, accepter les cookies, zoomer sur la carte… Autant dire que 99 % des visiteurs ne le feront jamais.

Conséquence directe : des familles vont acheter des maisons dans des zones à très haut risque sans le savoir. Et quand la catastrophe arrivera, elles découvriront que leur assurance habitation a été multipliée par dix… ou qu’elle n’existe tout simplement plus.

  • En 2024, le coût moyen des sinistres incendie en Californie a dépassé 300 000 dollars par maison.
  • Dans certaines zones de Miami, l’assurance inondation est déjà introuvable pour les nouveaux contrats.
  • Les primes d’assurance nationales ont augmenté de 54 % entre 2018 et 2025 selon Swiss Re.

Vers une segmentation inévitable du marché immobilier

À moyen terme, les experts prédisent l’émergence de deux marchés :

  • Les biens « climate-resilient » (hauteur surélevée, matériaux ignifugés, toitures solaires intégrées) qui se vendront avec prime.
  • Les biens à risque élevé qui deviendront invendables ou se négocieront avec des décotes de 30 à 50 %.

On voit déjà apparaître des labels comme « Fortified Home » aux États-Unis ou « Résilient Ready » en Australie. Les investisseurs institutionnels (BlackRock, Allianz) intègrent systématiquement les scores First Street ou ClimateCheck dans leurs due diligence.

Et demain ?

La décision de Zillow n’est probablement qu’un recul temporaire. Plusieurs scénarios sont possibles :

  • Une obligation légale de divulgation dans certains États (la Californie y réfléchit déjà pour 2027).
  • Le développement d’outils tiers indépendants (applications, extensions navigateur) qui réinjecteront les scores sur n’importe quelle annonce.
  • La montée en puissance de plateformes alternatives qui feront de la transparence climatique leur argument différenciant.

Ce qui est certain, c’est que le génie est sorti de la bouteille. Les données existent, elles sont fiables, et elles circulent. Tenter de les cacher revient à mettre un couvercle sur une cocotte-minute : la pression ne fait que monter.

En attendant, si vous cherchez une maison dans une zone à risque, faites comme les investisseurs pros : allez directement sur le site de First Street, tapez l’adresse, et regardez la vérité en face. Parce que demain, il sera peut-être trop tard.

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