
385 Start-ups Deeptech en 2024 : La France Innove
Imaginez un pays où, en une seule année, 385 nouvelles entreprises technologiques audacieuses voient le jour, portées par des idées révolutionnaires et une ambition sans limite. En 2024, la France a fait de ce rêve une réalité. Avec une hausse de 7 % par rapport à l’année précédente, les start-ups deeptech, ces jeunes pousses mêlant innovation scientifique et rupture technologique, redessinent le paysage économique hexagonal. Mais derrière cette vitalité, des défis subsistent : une baisse marquée des financements et une concurrence internationale féroce. Alors, que nous réserve l’avenir de cette vague d’innovation ? Plongeons dans cet écosystème fascinant.
L’Essor des Start-ups Deeptech en France
Depuis six ans, la France mise gros sur les deeptechs. Grâce au Plan deeptech lancé en 2018 avec une enveloppe initiale de 3 milliards d’euros, le pays a vu le nombre de ces entreprises doubler, passant de 168 créations en 2018 à 385 en 2024. Soutenu par Bpifrance, ce programme ne se contente pas de financer : il connecte chercheurs, entrepreneurs et industriels pour transformer des idées complexes en réalités concrètes. Aujourd’hui, ces start-ups représentent plus de 50 000 emplois et un chiffre d’affaires cumulé de 3,4 milliards d’euros. Un signal fort de leur rôle croissant dans l’économie.
Qu’est-ce qu’une Start-up Deeptech ?
Une deeptech, ce n’est pas une start-up classique. Selon Bpifrance, elle se définit par son lien avec la recherche scientifique, son usage de technologies innovantes et ses barrières élevées à l’entrée. Que ce soit une IA révolutionnaire ou une percée dans le quantique, ces entreprises demandent du temps et des ressources pour percer. Prenons l’exemple de Mistral AI, qui a levé 468 millions d’euros en 2024 : son succès illustre cette combinaison de vision ambitieuse et de complexité technique.
« Les deeptechs sont les pionnières d’un futur où la science devient un moteur économique. »
– Un responsable de Bpifrance
Santé et IA : Les Stars de 2024
Si on regarde de plus près, certains secteurs se démarquent. Les start-ups spécialisées dans la santé dominent avec 42 % des créations, portées par des avancées en biotechnologie. Les technologies d’intelligence artificielle et quantiques, elles, représentent 25 % du total. Cette répartition n’est pas un hasard : la France excelle dans ces domaines grâce à ses laboratoires de pointe et à une volonté politique de soutenir l’innovation. Poolside, avec sa levée de 454 millions d’euros pour un assistant IA au développement logiciel, incarne cette dynamique.
Une Croissance Boostée par les Pôles Universitaires
Un des moteurs de cet essor ? Les 29 pôles universitaires d’innovation (PUI), lancés en 2023 avec 165 millions d’euros. Ces hubs réunissent universités, start-ups et industriels pour accélérer les transferts technologiques. Résultat : 60 % des nouvelles deeptechs ne viennent plus forcément de profils académiques, preuve que l’entrepreneuriat s’ouvre à de nouveaux horizons. Cette diversification enrichit l’écosystème et attire des talents variés.
Les Défis Financiers : Une Baisse de 31 %
Mais tout n’est pas rose. En 2024, les levées de fonds des deeptechs françaises ont chuté de 31 %, tombant à 2,8 milliards d’euros. Pourquoi ? Les méga-levées, ces tours de table dépassant 100 millions d’euros, se font plus rares : seulement 6 en 2024 contre 10 l’année précédente. Cette contraction a fait perdre à la France sa place de leader européen, reléguée derrière le Royaume-Uni. Pourtant, des pépites comme H Company (203 millions d’euros) montrent que le potentiel reste intact.
Un Soutien en Amorçage qui Tient Bon
Face à cette baisse, une lueur d’espoir persiste. Les financements en phase d’amorçage (seed) restent stables, avec 436 millions d’euros investis, quasi identique à 2023. De nouveaux acteurs émergent dans ce segment, structurant un écosystème plus solide pour les jeunes pousses. Cette résilience est cruciale : elle garantit que les idées naissantes ne s’éteignent pas faute de moyens.
Exits : Un Record Historique
2024 marque aussi une année exceptionnelle pour les « exits », ces rachats ou introductions en bourse qui couronnent le parcours d’une start-up. Avec 24 opérations recensées, la France bat un record. Parmi elles, le rachat de Preligens par Safran pour 220 millions d’euros ou celui d’Amolyt Pharma par AstraZeneca pour 960 millions d’euros. Ces succès prouvent que les deeptechs françaises attirent les regards internationaux.
Quelques chiffres pour mieux saisir cette tendance :
- 58 % des acquisitions réalisées par des entreprises françaises.
- 75 % par des acteurs européens.
- Montant moyen d’une opération : 118 millions d’euros entre 2020 et 2024.
Vers l’Objectif de 2030 : 500 Start-ups par An
Bpifrance ne compte pas s’arrêter là. L’objectif ? Atteindre 500 créations annuelles d’ici 2030. Pour y parvenir, la banque publique mise sur une meilleure coordination entre recherche et industrie, ainsi qu’un renforcement des financements. Mais la concurrence mondiale, notamment avec la Chine et les États-Unis, impose de rester agile. La France a-t-elle les moyens de ses ambitions ?
Pourquoi les Deeptechs Fascinent-elles ?
Ce qui rend les deeptechs si captivantes, c’est leur capacité à repousser les limites. Elles ne se contentent pas d’améliorer l’existant : elles inventent l’avenir. Que ce soit dans la santé, avec des biotech comme Amolyt Pharma, ou dans l’IA, avec des acteurs comme Mistral AI, ces entreprises incarnent une promesse. Une promesse de progrès, mais aussi de défis, car leur succès dépend de ressources colossales et d’un écosystème robuste.
Un Écosystème en Mutation
L’évolution des profils entrepreneuriaux est un autre signe de maturité. Là où les deeptechs étaient autrefois l’apanage des chercheurs, elles attirent désormais des profils plus variés. Cette mixité enrichit les projets et les rend plus adaptables. Ajoutez à cela des initiatives comme les PUI, et vous obtenez un terreau fertile pour l’innovation.
Les Deeptechs Face à la Concurrence Mondiale
Sur la scène internationale, la France doit jouer des coudes. Si elle a perdu sa troisième place mondiale en levées de fonds, elle reste un acteur clé grâce à ses talents et ses infrastructures. Les États-Unis et la Chine dominent par leur capacité d’investissement, mais l’Europe, et la France en particulier, mise sur une approche collaborative et scientifique. Un pari risqué, mais potentiellement gagnant.
Et Après ? Les Enjeux de Demain
Les deeptechs françaises sont à un tournant. Leur croissance impressionnante en 2024, malgré une conjoncture difficile, témoigne de leur résilience. Mais pour atteindre l’objectif de 2030, il faudra relever plusieurs défis : stabiliser les financements, attirer plus d’investisseurs étrangers et accélérer les synergies entre recherche et marché. L’avenir dira si la France peut transformer cette vague en tsunami d’innovation.
En attendant, une chose est sûre : avec 385 nouvelles pépites en 2024, la France prouve qu’elle a sa place parmi les nations qui façonnent le futur. Et vous, que pensez-vous de cette révolution silencieuse ?