Le moral des investisseurs en berne : quel impact pour l’économie ?
En ce mois de décembre 2024, l'euphorie n'est pas au rendez-vous sur les marchés financiers européens. Selon la dernière enquête Sentix, le moral des investisseurs en zone euro a atteint son niveau le plus bas depuis plus d'un an. Mais quelles sont les raisons derrière ce pessimisme ambiant et quelles pourraient en être les répercussions sur l'économie du Vieux Continent ?
L'Allemagne, principale source d'inquiétude
Si l'indice Sentix pour la zone euro a chuté à -17,5 points en décembre contre -12,8 en novembre, c'est en grande partie à cause de la situation politique outre-Rhin. La perspective de nouvelles élections législatives anticipées en Allemagne pour février prochain n'incite guère à l'optimisme :
L'optimisme n'est pas de mise après l'annonce de nouvelles élections législatives en Allemagne.
– Enquête Sentix
L'instabilité politique dans la première économie européenne fait craindre une récession qui pourrait se propager à l'ensemble de la zone euro. Les perspectives s'assombrissent, l'indice les mesurant ayant reculé à -5,8 points en décembre contre -3,8 en novembre.
Dégradation de la situation actuelle
Mais les inquiétudes des investisseurs ne se limitent pas à l'avenir. Leur jugement sur la situation économique actuelle en zone euro s'est également fortement dégradé, tombant à son plus bas niveau depuis plus de deux ans :
- Indice de la situation actuelle en zone euro : -28,5 points en décembre (contre -21,5 en novembre)
- Moral des investisseurs en Allemagne : -33,2 points (contre -29,8 en novembre)
Cette perception négative de la conjoncture présente, couplée à des anticipations moroses, risque de peser sur les décisions d'investissement des entreprises et la confiance des ménages européens dans les mois à venir.
Quels risques pour l'économie européenne ?
Un tel pessimisme des investisseurs peut avoir des conséquences concrètes sur l'économie réelle. En effet, la dégradation des perspectives incite généralement les entreprises à la prudence en matière d'embauches et d'investissements, ce qui pèse sur la croissance :
- Gel des projets d'investissements
- Ralentissement des créations d'emplois
- Attentisme des ménages dans leurs achats
Si ce climat de défiance perdure, il pourrait donc conduire à un net ralentissement de l'activité économique en Europe, voire à une récession dans certains pays fragiles comme l'Italie. Les regards seront rivés sur les prochains indicateurs économiques pour savoir si ce pessimisme se matérialise dans les chiffres.
La BCE à la manœuvre
Face à ces vents contraires, la Banque Centrale Européenne devra redoubler de vigilance. Si l'inflation reste sa priorité, une dégradation trop brutale de la conjoncture pourrait l'obliger à temporiser sa politique de resserrement monétaire :
La BCE devra naviguer entre les risques inflationnistes et récessionnistes dans les prochains mois. Un exercice d'équilibriste périlleux en perspective.
- Un économiste
Une communication adroite et des décisions avisées seront essentielles pour rassurer des marchés financiers fébriles et soutenir une croissance économique chancelante sans pour autant relâcher la garde sur les prix.
La chute du moral des investisseurs en cette fin d'année 2024 constitue donc un signal préoccupant pour l'économie européenne. Si la situation politique allemande en est le principal déclencheur, elle révèle des fragilités plus profondes, après une année 2024 déjà compliquée. Les prochains mois s'annoncent déterminants pour savoir si l'Europe peut éviter une nouvelle crise économique majeure.