La Bourse de New York dopée par la politique commerciale de Trump
En ce début de second mandat, le président américain Donald Trump surprend les marchés financiers. Après avoir fait planer la menace de lourdes surtaxes douanières sur les importations, ses premiers décrets se révèlent plus mesurés que prévu. De quoi soulager Wall Street qui a terminé en nette hausse mardi.
Les taxes douanières attendues par les marchés
Durant sa campagne et son premier mandat, Donald Trump n'a eu de cesse de dénoncer les pratiques commerciales de certains partenaires des États-Unis, menaçant de rééquilibrer la situation à coups de taxes et de droits de douane. Sa réélection à la Maison Blanche en novembre dernier laissait donc présager une mise en application rapide de ces menaces.
Les investisseurs s'attendaient notamment à des mesures fortes dès l'investiture :
- Surtaxes de 25 à 30% sur de nombreux produits importés
- Ciblage des principaux partenaires commerciaux : Chine, Union européenne, Mexique...
- Remise en cause des accords de libre-échange existants
L'impact potentiellement très négatif d'une telle guerre commerciale sur l'économie mondiale a maintenu une épée de Damoclès au-dessus des marchés financiers.
L'administration Trump joue la prudence
C'est donc avec un certain soulagement que Wall Street a accueilli les premières décisions de Donald Trump. Si le président réaffirme sa volonté de défendre les intérêts économiques américains, les décrets signés lundi sont loin du choc frontal redouté.
Ainsi, aucune surtaxe n'a été activée dans l'immédiat. Donald Trump brandit toujours la menace de taxes de 25% sur les importations mexicaines et canadiennes à partir du 1er février, mais uniquement comme moyen de pression dans le cadre de futures négociations. Une approche plus subtile saluée par les marchés.
Il y a eu un soulagement certain et une petite surprise que les taxes douanières n'ont pas été demandées dans le premier train de décrets présidentiels
– Carol Schleif, stratégiste chez BMO Private Wealth
Selon certains analystes, l'administration Trump adopte une stratégie plus fine, utilisant la menace de sanctions comme un levier dans les futures tractations commerciales, plutôt qu'un durcissement tous azimuts.
Les indices au plus haut depuis décembre
Dans ce contexte, les principaux indices de la Bourse de New York ont tous fini dans le vert mardi :
- Le Dow Jones a gagné 1,24%, à 44 025,81 points
- Le S&P 500 a pris 0,88%, à 6 049,24 points
- Le Nasdaq a progressé de 0,64%, à 19 756,78 points
Le S&P 500 et le Dow Jones retrouvent ainsi leurs plus hauts niveaux depuis la mi-décembre, effaçant le décrochage lié aux craintes d'une guerre commerciale.
Les secteurs les plus sensibles aux tarifs douaniers, comme l'automobile, figurent parmi les plus fortes hausses. General Motors et Ford ont notamment été recherchés.
Des inquiétudes persistent sur l'inflation
Si le soulagement domine, certains acteurs de marché gardent toutefois la tête froide. Ils soulignent que Donald Trump n'a pas abandonné ses velléités protectionnistes et que le risque d'une escalade des tensions commerciales, avec son impact inflationniste, reste d'actualité.
D'autant que l'inflation sous-jacente aux États-Unis demeure supérieure à l'objectif de 2% de la Fed. Une situation qui pourrait compliquer la tâche de la banque centrale si la politique commerciale venait effectivement attiser la hausse des prix.
Le risque est que la Réserve fédérale soit contrainte de relever ses taux plus rapidement que prévu en réaction à une accélération de l'inflation importée.
– Franck Dixmier, Directeur des gestions obligataires d'Allianz GI
Malgré leur enthousiasme, les marchés restent donc prudents, scrutant les prochaines décisions de la Maison Blanche en matière commerciale. Le second mandat de Donald Trump réserve encore de nombreuses incertitudes aux investisseurs.
