Poursuite Contre Passes : Scandale de Contenus Illégaux
Imaginez une plateforme qui promet aux créateurs de monétiser leur contenu en toute simplicité, soutenue par des millions de dollars et des noms prestigieux. Maintenant, imaginez cette même plateforme plongée dans un scandale impliquant des contenus illégaux, avec des accusations graves qui secouent le monde des start-ups. C’est exactement ce qui arrive à Passes, une entreprise qui se voulait une alternative sûre aux géants comme OnlyFans, mais qui se retrouve aujourd’hui au cœur d’une controverse juridique explosive. Une créatrice, Alice Rosenblum, a intenté une action en justice, affirmant que des contenus explicites d’elle, réalisés alors qu’elle était mineure, auraient été exploités par Passes. Cette affaire soulève des questions brûlantes sur la responsabilité des plateformes numériques et leur capacité à protéger leurs utilisateurs.
Une Start-up Prometteuse Sous le Feu des Projecteurs
Lancée avec une levée de fonds impressionnante de 40 millions de dollars en Série A, Passes s’est rapidement imposée comme une plateforme de **monétisation directe** pour les créateurs. Contrairement à ses concurrents, elle mise sur une politique stricte : pas de nudité, pas de contenus explicites. Des célébrités comme Shaquille O’Neal ou Olivia Dunne ont rejoint ses rangs, renforçant son image de marque grand public. Mais derrière cette façade brillante, une tempête couvait, prête à éclater au grand jour.
Le 3 mars 2025, une plainte déposée par Alice Rosenblum a jeté une lumière crue sur les pratiques internes de Passes. Selon elle, la plateforme aurait non seulement hébergé des contenus illégaux la concernant, mais aurait aussi fermé les yeux sur leur nature, impliquant directement des figures clés de l’entreprise. Ce scandale dépasse le simple fait divers : il interroge la fiabilité des outils de modération et la moralité des acteurs du secteur.
Les Accusations : Un Récit Troublant
Au cœur de cette affaire, Alice Rosenblum, une jeune créatrice, raconte une histoire glaçante. Elle affirme avoir été approchée à l’âge de 17 ans par Alec Celestin, présenté comme un “agent” de Passes. Celui-ci l’aurait encouragée à produire des photos et vidéos explicites, promettant une campagne marketing pour ses 18 ans. Ces contenus, créés alors qu’elle était encore mineure, auraient ensuite été exploités par la plateforme, malgré ses prétendues mesures de sécurité.
La plainte va plus loin : elle vise aussi Lucy Guo, fondatrice et PDG de Passes, accusée d’avoir contourné les filtres de modération pour permettre la diffusion de ces contenus. Passes nie catégoriquement ces allégations, affirmant que Guo n’a jamais eu de contact avec Rosenblum et que l’entreprise respecte des standards stricts. Mais les faits troublants s’accumulent, et la défense de la start-up peine à convaincre.
Les allégations selon lesquelles Passes aurait sciemment cherché à diffuser du contenu inapproprié sont totalement fausses. S’il y a eu faute, elle vient du manager de la plaignante.
– Porte-parole de Passes
Une Plateforme Sous Surveillance
Passes se targue d’utiliser des outils avancés comme Microsoft PhotoDNA pour détecter le **CSAM** (Child Sexual Abuse Material). Selon l’entreprise, aucune alerte n’aurait été déclenchée concernant les contenus de Rosenblum. Pourtant, cette défense soulève des doutes : les systèmes automatisés sont-ils vraiment infaillibles ? Ou bien quelqu’un a-t-il volontairement désactivé ces garde-fous ?
La start-up insiste sur son positionnement “sans nudité” et affirme que Rosenblum et Celestin ont fini par migrer vers OnlyFans, leurs contenus étant systématiquement signalés sur Passes. Mais cette explication ne répond pas à une question cruciale : comment des images explicites d’une mineure ont-elles pu exister en premier lieu sous l’égide d’un prétendu “agent” lié à l’entreprise ?
Les Acteurs Clés dans la Tourmente
Outre Lucy Guo, deux autres individus sont visés par la plainte : Alec Celestin et Lani Ginoza, qualifiés d’“agents” dans le dossier. Celestin, en particulier, cristallise les soupçons. Ancien employé de Fanfix, une plateforme concurrente, il aurait joué un rôle clé dans le recrutement de Rosenblum. Passes minimise son implication, le décrivant comme un simple contractuel ayant exagéré ses liens avec l’entreprise. Pourtant, des photos Instagram le montrent aux côtés de Guo lors d’événements marquants pour la start-up.
Celestin reste silencieux face aux demandes de commentaires, mais son passé ajoute une couche de complexité. En 2024, Fanfix l’avait déjà poursuivi pour avoir partagé des secrets commerciaux avec Passes, une accusation que Guo avait alors réfutée. Ces antécédents jettent une ombre sur la crédibilité de la défense actuelle.
Les Enjeux pour l’Écosystème des Créateurs
Ce scandale ne concerne pas seulement Passes : il met en lumière les failles d’un secteur en pleine expansion. Les plateformes de **monétisation directe** promettent liberté et revenus aux créateurs, mais à quel prix ? La prolifération de contenus illégaux, même involontaire, pourrait pousser les régulateurs à durcir les lois, au risque de freiner l’innovation.
Pour mieux comprendre les implications, voici quelques points clés :
- Les créateurs mineurs sont particulièrement vulnérables aux abus.
- Les outils de modération, bien qu’avancés, ne remplacent pas une vigilance humaine.
- La responsabilité des dirigeants peut être engagée en cas de négligence.
Cette affaire pourrait redéfinir les normes de sécurité dans l’industrie, obligeant les start-ups à repenser leurs priorités.
Une Bataille Judiciaire aux Répercussions Larges
Rodney Villazor, avocat de Rosenblum, ne mâche pas ses mots : ses clients veulent justice, et pas seulement sur les réseaux sociaux. Chaque accusé devra répondre de ses actes devant un tribunal. De son côté, Passes promet de se défendre vigoureusement, qualifiant les accusations de diffamatoires et absurdes.
Quel que soit le verdict, l’impact sera durable. Si les allégations sont prouvées, Passes risque de perdre la confiance de ses utilisateurs et investisseurs. Sinon, c’est Rosenblum qui devra faire face aux conséquences d’une plainte controversée. Dans tous les cas, cette affaire marque un tournant pour une start-up qui rêvait de révolutionner le monde des créateurs.
Vers une Régulation Plus Stricte ?
Le cas de Passes n’est pas isolé. Partout dans le monde, les gouvernements scrutent les plateformes numériques, cherchant à enrayer la diffusion de contenus illicites. Aux États-Unis, le protocole du NCMEC (National Center for Missing & Exploited Children) impose aux entreprises de signaler tout CSAM détecté. Mais que se passe-t-il quand ces systèmes échouent ?
Certains experts appellent à une refonte complète des mécanismes de contrôle. Une régulation plus stricte pourrait inclure :
- Vérification d’identité obligatoire pour tous les créateurs.
- Audits réguliers par des tiers indépendants.
- Sanctions accrues pour les entreprises fautives.
Ces mesures, bien que nécessaires, pourraient compliquer la vie des petites start-ups, déjà sous pression pour rivaliser avec les géants.
Que Nous Enseigne Cette Affaire ?
L’histoire de Passes est un rappel brutal : la technologie, aussi prometteuse soit-elle, n’est pas exempte de failles humaines. Derrière les algorithmes et les levées de fonds se cachent des décisions, des responsabilités, et parfois des erreurs graves. Pour les créateurs, c’est une leçon de prudence : choisir une plateforme, c’est aussi faire confiance à ceux qui la dirigent.
Alors que le procès approche, une chose est sûre : cette affaire ne laissera personne indifférent. Elle pourrait bien redessiner les contours d’un secteur en pleine ébullition, entre innovation et éthique.