Quack : 500 000 $ pour Réinventer le Cold Calling

Saviez-vous qu’un représentant commercial peut passer des heures à composer des numéros pour n’obtenir qu’une poignée de réponses ? Cette réalité, bien connue dans le monde des ventes, a poussé deux anciens employés de Klue à créer une solution révolutionnaire. Basée à Calgary, la startup Quack vient de lever 500 000 dollars canadiens pour transformer le cold calling, une pratique aussi essentielle que chronophage, en un processus fluide et efficace.

Une idée née d’une frustration personnelle

Taylor Del Giudice et Jacob DiCarlo, les cerveaux derrière Quack, ne sont pas des novices dans le domaine des ventes. Avant de lancer leur projet, ils occupaient des postes de représentants au développement des ventes chez Klue, une entreprise spécialisée dans l’intelligence de marché à Vancouver. Là-bas, ils ont découvert à quel point le cold calling – ces appels à froid destinés à démarcher de nouveaux clients – pouvait être à la fois prometteur et épuisant.

Imaginez : sur 100 appels, seuls 10 aboutissent à une conversation, et un seul se transforme en rendez-vous. Le reste ? Des minutes perdues à attendre que la sonnerie s’arrête ou que le répondeur se déclenche. Cette frustration, ils l’ont vécue au quotidien, et elle est devenue le moteur de leur aventure entrepreneuriale.

« On a ressenti ce problème dans nos tripes, et on a voulu y apporter une solution. »

– Taylor Del Giudice, PDG de Quack

Quack : une plateforme taillée pour les PME

En 2023, Taylor et Jacob ont uni leurs forces avec Amin Safavi, un développeur chevronné qui a pris le rôle de directeur technique. Ensemble, ils ont imaginé Quack, une plateforme qui promet de faire gagner du temps aux équipes commerciales. Leur idée ? Automatiser et optimiser le processus d’appels à froid grâce à des fonctionnalités comme le dialling parallèle et la détection automatique des répondeurs.

Concrètement, Quack permet de contacter jusqu’à quatre prospects en même temps, réduisant drastiquement les temps d’attente. Mieux encore, elle met à jour automatiquement les systèmes de gestion de la relation client (CRM) comme HubSpot ou SalesLoft. Résultat : ce qui prenait des heures peut désormais se faire en quelques minutes.

Si le marché regorge déjà de solutions similaires, Quack se distingue par son orientation vers les petites et moyennes entreprises (PME). Là où d’autres outils visent les grandes corporations avec des prix prohibitifs, cette startup propose une alternative abordable et intuitive.

Un financement pour accélérer la croissance

Le mois dernier, Quack a bouclé une levée de fonds de 500 000 dollars canadiens en pré-amorçage, entièrement en capital primaire. Cette ronde a été menée par Metiquity Ventures, un fonds basé à Calgary qui a injecté 400 000 dollars, avec le soutien d’investisseurs providentiels non divulgués. Au total, l’entreprise a déjà récolté 600 000 dollars depuis sa création, grâce à des appuis comme FounderFuel ou encore Jim Texier, ancien dirigeant chez Lightspeed Commerce.

« Taylor et Jacob comprennent les besoins de leurs clients grâce à leur expérience terrain. Leur produit répond à un vrai problème. »

– Bryan Slauko, associé chez Metiquity Ventures

Cet argent frais servira à booster le développement de la plateforme. Parmi les priorités : intégrer l’intelligence artificielle pour affiner les analyses, améliorer l’expérience d’appel et obtenir la conformité SOC 2, un sésame pour séduire les grandes entreprises.

Un marché prêt à être conquis

Le cold calling reste une stratégie incontournable dans de nombreux secteurs, notamment le B2B (business-to-business). Pourtant, les outils actuels laissent souvent les équipes commerciales sur leur faim : trop complexes, trop chers ou mal adaptés. Quack veut changer la donne en s’adressant non seulement aux entreprises technologiques, mais aussi à tous ceux qui dépendent des appels à froid pour générer des affaires.

Déjà, des centaines de représentants utilisent la plateforme, et plus d’un million d’appels ont été passés via Quack. Parmi ses clients, on retrouve des noms comme Suzy, Moengage ou Ottimate, des acteurs du SaaS B2B qui témoignent de son efficacité.

Mais l’ambition de Quack ne s’arrête pas là. Taylor Del Giudice voit grand : devenir LA référence du cold calling, quel que soit le domaine. Un objectif audacieux qui repose sur une exécution sans faille et une adoption croissante.

Pourquoi ce nom, Quack ?

Si le nom de la startup intrigue, il n’est pas choisi au hasard. Jacob DiCarlo, le COO, a puisé dans l’humour pour refléter l’agacement que peut susciter le cold calling. Le mot anglais « quack » évoque le cri du canard, mais aussi une certaine légèreté dans un univers – celui des ventes – souvent trop sérieux.

Pour Taylor, ce choix reflète une philosophie : « Les ventes, c’est intense, mais ça peut aussi être amusant. On veut apporter un peu de fun dans ce métier. » Une approche qui séduit et qui tranche avec la rigidité habituelle du secteur.

Les défis à venir

Avec seulement trois employés pour l’instant, Quack prévoit de recruter deux nouvelles têtes pour soutenir ses ambitions. Le défi sera de maintenir la simplicité de l’outil tout en le rendant plus puissant grâce à des fonctionnalités avancées. L’intégration de l’IA, par exemple, pourrait permettre d’analyser les appels pour identifier les approches les plus efficaces.

Autre enjeu : convaincre les grandes entreprises. Si les PME adoptent déjà la plateforme, les corporations exigent des garanties comme la conformité SOC 2. Un investissement stratégique qui pourrait ouvrir de nouvelles portes.

Enfin, Quack devra se démarquer dans un marché concurrentiel où les géants du SaaS règnent en maîtres. Sa force ? Une compréhension intime des besoins des utilisateurs, forgée par l’expérience de ses fondateurs.

Une success story en devenir ?

Quack incarne ce que le Canada fait de mieux en matière d’innovation : une idée simple, née d’un problème réel, portée par des entrepreneurs passionnés. À Calgary, ville en pleine effervescence technologique, cette startup pourrait bien devenir un acteur incontournable du SaaS mondial.

Pour l’instant, l’équipe reste concentrée sur ses clients et sur l’amélioration continue de son produit. Mais une chose est sûre : avec un million d’appels à son actif et un financement solide, Quack a déjà pris son envol. Reste à voir jusqu’où elle ira.

Et vous, pensez-vous que le cold calling a encore un avenir ? Avec des outils comme Quack, il pourrait bien se réinventer pour de bon.