Shopify licencie encore pour simplifier

Accueil - Technologies et Avenirs - Start-ups - Shopify licencie encore pour simplifier
Shopify licencie encore pour simplifier   Innovationsfr
novembre 25, 2025

Shopify licencie encore pour simplifier

Imaginez une entreprise valorisée à près de 300 milliards de dollars canadiens qui, du jour au lendemain, décide de se débarrasser de certains de ses managers comme on enlève un pull trop lourd en plein été. C’est exactement ce qui vient de se passer chez Shopify.

Depuis quelques semaines, des posts LinkedIn pleuvent : directeurs de comptes, responsables opérations, managers de la « merchant success »… tous annoncent, avec plus ou moins de diplomatie, qu’ils ne font plus partie de l’aventure. Et cette fois, ce n’est pas (seulement) à cause de la conjoncture.

Shopify supprime les « couches de complexité »

Le porte-parole Ben McConaghy l’a dit sans détour à BetaKit : l’entreprise a « supprimé des couches qui créaient de la complexité sans valeur ajoutée pour les marchands ».

« Cela concerne une fraction de pourcent de l’équipe, ce qui nous garde rapides, affûtés et concentrés sur le succès à long terme des marchands. »

– Ben McConaghy, porte-parole Shopify

Traduction : moins de middle management, plus de vitesse d’exécution. Avec environ 8 100 employés fin 2024, une « fraction de pourcent » peut tout de même représenter jusqu’à 80 personnes. Pas une hémorragie, mais un signal fort.

Deux vagues distinctes, deux messages différents

Attention à ne pas tout mélanger. Cet automne, Shopify a déjà licencié une poignée de commerciaux (moins de dix, selon l’entreprise) après avoir découvert qu’ils gonflaient artificiellement leurs chiffres de vente depuis plus d’un an.

Kaz Nejatian, l’ex-COO parti depuis chez Opendoor, avait posé un ultimatum clair : avouez ou assumez les conséquences. L’affaire a été réglée en interne, sans impact financier, assure la direction.

Les licenciements actuels, eux, touchent surtout des postes managériaux hors ventes. Deux opérations distinctes, deux rationales différentes : d’un côté la tolérance zéro sur la fraude, de l’autre la chasse aux lourdeurs organisationnelles.

Pourquoi maintenant ?

Shopify n’a jamais été une entreprise comme les autres. Depuis sa création en 2006 à Ottawa par Tobias Lütke, elle cultive une culture d’exécution rapide, presque obsessionnelle. Rappelez-vous 2022 : l’entreprise avait embauché à tour de bras pendant la pandémie… puis avait licencié 20 % de ses effectifs quand la croissance s’est normalisée.

Cette fois, le discours est plus chirurgical. On ne parle plus de « retour à la réalité post-Covid » mais d’une quête permanente de légèreté. L’idée ? Rester une scale-up dans l’âme même à 300 milliards de capitalisation.

Dans un mémo interne célèbre, Tobi Lütke expliquait déjà en 2022 que Shopify devait redevenir « le meilleur endroit où travailler… pour les gens qui veulent construire vite ».

Ce que ça dit du marché tech en 2025

Shopify n’est pas seule. Meta, Amazon, Google, tous les géants continuent de tailler dans leurs effectifs ou de réorganiser leurs strates managériales. Mais le géant canadien le fait avec une brutalité tranquille qui tranche avec la communication larmoyante de certains concurrents.

Ici, pas de larmes : on assume. On supprime des postes parce qu’ils ralentissent l’exécution. Point.

  • Moins de validation en cascade
  • Décisions plus près du terrain
  • Équipes plus autonomes
  • Réactivité accrue face à la concurrence (Mirakl, BigCommerce, Adobe Commerce…)

Dans l’e-commerce, où les cycles produit se comptent parfois en semaines, chaque jour compte.

Un turnover exécutif qui interpelle

Depuis l’été, les départs s’enchaînent au sommet :

  • Kaz Nejatian (ex-COO) parti chez Opendoor en septembre
  • Giang LeGrice, sa bras droit, l’a suivi
  • Bobby Morrison, chief revenue officer, parti en octobre
  • Jess Hertz promue COO pour remplacer Nejatian

Ces mouvements au sommet, combinés aux ajustements actuels, dessinent le portrait d’une entreprise qui se réinvente en profondeur.

Et les employés dans tout ça ?

En Ontario, la loi impose des préavis plus longs dès 50 licenciements collectifs. Shopify semble être resté juste en dessous du seuil pour éviter les formalités. Stratégie légale, mais qui laisse un goût amer à certains ex-employés.

Le cabinet Samfiru Tumarkin, déjà connu pour avoir attaqué Shopify sur des questions d’indemnités en 2022, a été contacté par plusieurs personnes touchées. Rien de massif, mais assez pour rappeler que derrière les beaux discours sur la « vitesse » se cachent des vies bouleversées.

Ce que l’avenir nous réserve

Shopify reste le numéro 2 canadien en bourse, derrière Royal Bank of Canada. Ses résultats continuent de surprendre positivement. La plateforme attire toujours plus de gros clients (Mattel, Reebok, etc.) tout en conservant son ADN de facilitateur pour les petits commerçants.

Mais cette nouvelle vague de simplification en dit long sur la maturité de l’entreprise : elle n’a plus besoin d’autant de garde-fous. Elle veut redevenir cet OVNI agile qui a bousculé l’e-commerce il y a quinze ans.

En clair : Shopify ne grandit plus, elle affine.

Et quand une entreprise de cette taille se met au régime, c’est tout l’écosystème tech canadien qui retient son souffle. Parce que si même le fleuron national se sent obligé de couper dans le gras managérial pour rester compétitif… que doivent faire les autres ?

La réponse, on l’aura peut-être lors du prochain trimestre. En attendant, une chose est sûre : chez Shopify, la devise « build for the long term » n’a jamais semblé aussi… radicale.

Partager:

Ajouter Un Commentaire

Chercher

Étiquettes

abus technologie Accord OpenAI Apple accélérateur innovation santé accélérateur startup accélérateur startups Acquisition start-up actions fintech addiction réseaux sociaux adoption IA générative adoption intelligence artificielle all4pack emballages durables innovations packaging écoconception économie circulaire ambitions venture capitalists Andreessen Horowitz Twitter influence réseaux sociaux capital risque Anthropic levée fonds autonomie véhicules électriques avenir IA générative avenir intelligence artificielle Avenir semi-conducteurs barquettes inox consigne réduction déchets Berny transition écologique biotechnologie avancée Bot Manager campus cybersécurité Chine OMC Droits douane Voitures électriques Tensions commerciales Subventions distorsion concurrence commerce international commissaires vie privée confiance intelligence artificielle controverse Elon Musk crise financement startups croissance start-ups cybersécurité web3 données personnelles défis start-ups défis véhicules autonomes Energie verte expérience utilisateur Géotechnique Décarbonation industrie Empreinte carbone Transition énergétique Prototype innovant Imagino levée de fonds marketing digital données clients expansion internationale Industrie du futur Relocalisation industrielle Transition écologique Startups deeptech Souveraineté technologique innovation mobilité durable mobilité urbaine protection bots Radware Bot transformation numérique Écosystème startup Innovation technologique Résilience entrepreneuriale Défis startups Croissance startup Canada énergies renouvelables

Beauty and lifestyle influencer

Follow my journey on all Social Media channels

Alienum phaedrum torquatos nec eu, vis detraxit periculis ex, nihilmei. Mei an pericula euripidis, hinc partem ei est.
facebook
5M+
Facebook followers
Follow Me
youtube
4.6M+
Youtube Subscribers
Subscribe Me
tiktok
7M+
Tiktok Followers
Follow Me
instagram
3.4M+
Instagram Followers
Follow Me