80 Nouveaux Unicorns Tech en 2025
Imaginez : nous ne sommes même pas encore au réveillon 2025 et déjà plus de quatre-vingts startups viennent de franchir le mythique cap du milliard de dollars. Quatre-vingts. En onze mois seulement. C’est plus que certains millésimes complets des années Covid. Et surtout, les valorisations atteignent parfois des sommets qui laissent pantois : 10 milliards pour une boîte fondée il y a… un an. Bienvenue dans la nouvelle ruée vers l’or technologique.
2025, l’année où tout a accéléré
Il y a encore deux ans, devenir unicorn (valorisation supérieure à 1 milliard de dollars) restait un exploit rare, célébré comme un sacre. Aujourd’hui, c’est presque devenu une étape intermédiaire. L’intelligence artificielle, bien sûr, porte l’essentiel de cette vague, mais pas seulement : espace, biotech, énergie, blockchain… tous les secteurs y passent. Le phénomène est mondial, mais les États-Unis trustent encore la grande majorité des médailles.
Ce qui frappe surtout, c’est la vitesse. Des tours de table à neuf chiffres dès le seed, des valorisations qui doublent en quelques mois, des fondateurs qui passent directement de « inconnu » à « nouvelle star du Valley ». On se croirait revenu en 2021… mais avec des fondamentaux bien plus solides.
Les champions toutes catégories
Parmi les plus impressionnants, on retrouve bien sûr les mastodontes de l’IA générative et des modèles fondateurs. Mais regardons les chiffres :
- Thinking Machines – 10 milliards de dollars (seed de 2 milliards, fondée par Mira Murati, ex-OpenAI)
- Polymarket – 9 milliards (plateforme de prédiction qui a explosé avec l’élection américaine)
- Reflection – 8 milliards (modèles open source, 2 milliards levés en Series B)
- PsiQuantum – 7 milliards (informatique quantique)
- Tempo – 5 milliards (paiements blockchain, fondée en… 2025 !)
Ces chiffres donnent le vertige. Mais ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
L’IA reste le moteur, mais plus seule
Si l’on regarde le classement par secteur, l’intelligence artificielle truste encore la pole position. Plus de 60 % des nouveaux unicorns touchent directement ou indirectement à l’IA : agents autonomes (Genspark), infrastructure (Fireworks AI, Modal, Baseten), modèles spécialisés (Hippocratic AI pour la santé, Eve pour le droit), ou encore outils d’entreprise (Decagon, Distyl).
Cependant, la surprise vient des secteurs « old school » qui se réinventent. Le spatial explose : Loft Orbital et Apex franchissent le milliard avec des satellites low-cost. La défense attire des capitaux fous (Castellion à 2,8 milliards). Même la chimie des matériaux (Periodic Labs) ou les batteries domestiques (Base à 4 milliards) deviennent sexy.
« On assiste à une convergence : l’IA devient l’électricité du XXIe siècle. Tout ce qui peut être électrifié le sera, tout ce qui peut être boosté par l’IA le sera. »
– Un partner d’a16z, sous couvert d’anonymat
Les records qui font tourner la tête
Quelques performances méritent le détour :
- Thinking Machines : 10 milliards dès le seed – probablement le record absolu toutes époques confondues
- Flying Tulip : 1 milliard en seed pour une plateforme décentralisée lancée en 2025
- Periodic Labs : 300 millions en seed pour une startup de matériaux fondée la même année
- Tempo : 500 millions en Series A, 5 milliards de valorisation, fondée en 2025
Ces chiffres montrent une chose : les investisseurs ne parient plus seulement sur des produits, mais sur des équipes capables de dominer un marché entier en quelques années.
Les investisseurs qui misent gros
Les suspects habituels sont là : Andreessen Horowitz (a16z), Sequoia Capital, Founders Fund, General Catalyst, Khosla Ventures… Mais on note aussi l’arrivée massive des corporates (Nvidia, Snowflake) et des fonds souverains. Les tours sont souvent sursouscrits dix fois.
Le FOMO (fear of missing out) est à son paroxysme. Un founder me confiait récemment : « Quand tu refuses une term sheet à 2 milliards pour prendre celle à 2,5, tu sais que le marché est devenu fou. »
Et la France dans tout ça ?
Hélas, aucune startup française dans la liste 2025 pour l’instant. Le record reste Mistral AI (6 milliards en juin 2024). Mais plusieurs boîtes tricolores flirtent avec le statut : Dust, Photoroom, Bioptimus, H Company… 2026 pourrait être l’année du réveil français.
Ce que ça dit de l’économie future
Cette vague de licornes ne tombe pas du ciel. Elle est le reflet de plusieurs phénomènes :
- Les coûts de développement en IA chutent brutalement (merci les modèles open source)
- Les talents sortent en masse des Big Tech pour lancer leurs propres projets
- Les investisseurs cherchent désespérément le prochain « x100 » après avoir raté OpenAI
- La dérégulation (notamment aux États-Unis) favorise les secteurs sensibles (défense, santé, finance)
Résultat : on assiste à la plus grande création de valeur privée de l’histoire sur une période aussi courte.
Les risques derrière l’euphorie
Tous les signaux d’une bulle sont là : valorisations décorrélées des revenus, dilution massive des employés, concurrence féroce sur les talents. Certains fonds commencent déjà à parler de « correction inévitable ».
Mais même en cas d’ajustement, ces entreprises auront levé assez de cash pour survivre plusieurs années. Et celles qui domineront leur niche deviendront probablement les nouveaux géants du numérique.
En attendant, une chose est sûre : 2025 restera dans les annales comme l’année où la tech a décidé de passer à la vitesse lumière.
Et vous, laquelle de ces nouvelles licornes vous intrigue le plus ? La course ne fait que commencer.