Andreessen et l’IA : Ses Craintes Après une Rencontre avec Biden

Le célèbre investisseur Marc Andreessen a récemment fait part de ses vives inquiétudes suite à une rencontre avec l'administration Biden au sujet de l'avenir de l'intelligence artificielle (IA). Ses propos, tenus lors d'une interview avec la journaliste Bari Weiss, soulèvent des questions sur la vision du gouvernement en matière de réglementation de l'IA et son impact potentiel sur la Silicon Valley.

Des réunions qui font froid dans le dos

Andreessen, qui a rencontré des représentants du gouvernement en mai dernier, a déclaré avoir été "très effrayé" par ces échanges, les qualifiant "d'absolument horrifiants". Selon lui, l'attitude et les idées des jeunes membres du personnel, qu'il juge "radicalisés" et "assoiffés de sang", pourraient s'avérer très dommageables pour ses intérêts et ceux de la Silicon Valley de manière générale.

Une vision étatique de l'IA qui inquiète

Ce qui a le plus alarmé Andreessen, c'est la vision que certains semblaient avoir du rôle du gouvernement dans le domaine de l'IA. D'après son témoignage, ils envisageraient un contrôle étatique poussé au point de faire de l'État un véritable faiseur de marché, ne laissant prospérer que quelques entreprises collaborant étroitement avec le gouvernement. Une perspective peu réjouissante pour un investisseur comme lui.

Ils nous ont carrément dit : "N'investissez pas dans des startups d'IA, ne les financez pas".

– Marc Andreessen

Les investissements d'Andreessen dans l'IA remis en question

On peut comprendre pourquoi de tels propos ont de quoi inquiéter Andreessen. Son fonds d'investissement, Andreessen Horowitz, a misé sur plusieurs startups prometteuses dans le domaine de l'IA comme xAI d'Elon Musk, Mistral AI ou encore Character.AI. La perspective d'un environnement réglementaire hostile à ce type d'entreprises est une menace directe pour ses intérêts.

Des positions antérieures contre la régulation de l'IA

Il faut noter qu'avant même ces réunions, en juin 2023, Andreessen avait déjà pris position publiquement contre une régulation excessive de l'IA. Dans un manifeste intitulé "Pourquoi l'IA sauvera le monde", il mettait en garde contre les dangers d'un encadrement trop strict. Ses craintes exprimées aujourd'hui s'inscrivent donc dans la continuité de cette ligne de pensée.

Des initiatives plus modérées de l'administration Biden

Publiquement, les mesures prises par l'administration Biden en matière d'IA apparaissent toutefois moins radicales que ce qu'Andreessen semble avoir perçu lors de ces réunions. En octobre 2023, le président a signé un executive order comprenant une série d'engagements volontaires pour les entreprises du secteur, comme le partage des résultats des tests de sécurité avec le gouvernement.

Cette initiative a reçu un accueil mitigé dans la Silicon Valley. Sam Altman, d'OpenAI, a ainsi tweeté qu'il fallait veiller "à ne pas freiner l'innovation des petites entreprises et des équipes de recherche", tout en saluant certains aspects.

La nouvelle administration Trump, une aubaine pour l'IA ?

La nouvelle administration Trump semble quant à elle vouloir adopter une approche particulièrement bienveillante envers les startups d'IA. La nomination de l'investisseur David Sacks comme "czar" de l'IA et de la crypto en est un signe fort. Suite à cette annonce, Sam Altman et Perplexity ont confirmé qu'ils verseraient chacun 1 million de dollars au fonds d'investiture de Trump.

Le président Trump mènera notre pays à l'ère de l'IA et je suis impatient de soutenir ses efforts pour garantir que l'Amérique reste en tête.

– Sam Altman, OpenAI

Andreessen, un acteur engagé auprès de Trump

Andreessen lui-même semble avoir trouvé en Trump un allié de poids. Depuis l'élection, il passe près de la moitié de son temps à Mar-a-Lago, la résidence de l'ex-président. Il a confirmé son implication dans l'initiative DOGE d'Elon Musk en tant que "bénévole non rémunéré" et a participé au processus de recrutement de certains des nouveaux responsables de l'administration.

Andreessen se dit optimiste quant à l'approche de Trump en matière de technologie, rapportant ces propos du président : "Je ne connais pas grand-chose à la tech, mais je n'en ai pas besoin, parce que vous vous y connaissez beaucoup. Vous devriez créer des entreprises technologiques. Les entreprises technologiques américaines devraient gagner."

L'avenir nous dira si cette nouvelle donne politique sera effectivement favorable à l'écosystème des startups d'IA et si les craintes exprimées par Marc Andreessen étaient fondées. Une chose est sûre, le débat sur la régulation de cette technologie révolutionnaire est loin d'être clos et continuera sans doute d'agiter la Silicon Valley dans les mois et années à venir.