
CAAIN : 6 millions $ pour l’automatisation et l’IA en agroalimentaire
L'agriculture et l'agroalimentaire au Canada sont à l'aube d'une révolution technologique majeure. C'est le message que veut transmettre CAAIN, le Réseau canadien d'automatisation et d'intelligence agroalimentaire, avec le lancement de son tout dernier défi d'innovation doté d'un financement total de 6 millions de dollars.
Un appel à projets ambitieux pour transformer l'agroalimentaire
Basé à Edmonton mais d'envergure nationale, CAAIN cherche à propulser le secteur agricole et agroalimentaire canadien vers l'ère numérique. Pour ce faire, il invite les chercheurs, entrepreneurs et innovateurs de tout le pays à soumettre des projets audacieux misant sur l'automatisation, la robotique et l'intelligence artificielle.
L'objectif : dénicher et soutenir financièrement les idées les plus prometteuses pour optimiser la production et la transformation des aliments grâce aux technologies de pointe. Les projets retenus devront être complétés d'ici septembre 2025.
Des robots pour les champs et les usines
L'automatisation et la robotisation des tâches agricoles et agroalimentaires figurent parmi les priorités de CAAIN. Des robots autonomes capables de semer, désherber, récolter ou emballer les aliments pourraient révolutionner le travail dans les champs et les usines de transformation.
En libérant les agriculteurs et les ouvriers des tâches répétitives, cette nouvelle main d'œuvre mécanique promet des gains majeurs en termes de productivité, d'efficacité et de rentabilité. Elle pourrait aussi aider à pallier la pénurie de main d'œuvre qui affecte de nombreuses régions agricoles canadiennes.
L'intelligence artificielle pour une agriculture de précision
Outre l'automatisation, CAAIN mise gros sur le potentiel de l'IA et de l'analytique des données pour révolutionner la prise de décision en agriculture. Des outils d'aide à la décision basés sur le machine learning pourraient aider les producteurs à :
- Optimiser l'irrigation, la fertilisation et les traitements phytosanitaires
- Prédire les rendements et la qualité des récoltes
- Détecter rapidement les maladies ou les ravageurs
- Réduire le gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne d'approvisionnement
En intégrant une multitude de données (images satellitaires, relevés de capteurs, données météo, etc.), ces outils d'IA permettraient une gestion beaucoup plus fine et adaptée des cultures. Une véritable agriculture de précision, moins gourmande en intrants et plus résiliente face aux aléas.
Vers des fermes et des réseaux agroalimentaires intelligents
À plus grande échelle, CAAIN souhaite aussi encourager des projets de plateformes et réseaux agricoles intelligents. L'idée : interconnecter les fermes, les fournisseurs et les transformateurs agroalimentaires pour fluidifier les échanges de données et optimiser la chaîne de valeur dans son ensemble.
Nous vivons une époque de changements rapides. Plus que jamais, il nous incombe en tant que société d'encourager ceux qui prennent des risques et qui pensent en dehors des sentiers battus.
Darrell Petras, PDG de CAAIN
Un défi ouvert aux chercheurs et aux entrepreneurs de tout le Canada
Si le défi est chapeauté depuis l'Alberta, il se veut résolument pancanadien. Les universités, centres de recherche, start-up et PME de tout le pays sont invités à soumettre leurs projets d'ici le 9 août.
Seule condition : les projets doivent inclure une contribution financière d'au moins deux PME canadiennes. CAAIN précise que son financement, plafonné à 3 millions par projet, ne pourra aller qu'à des organisations canadiennes.
En subventionnant ainsi la R&D en AgTech, CAAIN espère faire émerger une nouvelle génération de solutions made in Canada pour moderniser l'agriculture et l'agroalimentaire. Un secteur stratégique, qui emploie 2,1 millions de Canadiens et génère 112 milliards $ par an, soit 6,7% du PIB national.
De l'Alberta au Québec, un terreau fertile pour l'innovation agricole
Bien qu'établi en Alberta, l'écosystème AgTech canadien compte des pôles dynamiques aux quatre coins du pays. Des start-up comme Motorleaf (serres intelligentes) ou Nectar (robotique agricole) positionnent le Québec comme un leader dans le domaine.
La Belle Province peut aussi compter sur des centres de recherche de calibre mondial, comme le Centre de recherche et d'innovation en horticulture du Québec (CRIHQ) ou le CRIBIQ qui pilote le projet de plateforme agricole intelligente ConnectAG.
Avec ce nouvel appel à projets pancanadien, CAAIN espère justement stimuler les collaborations entre provinces. Parions que les ponts Alberta-Québec n'ont pas fini de se multiplier dans le fertile domaine de l'AgTech !