Clipbook : Mark Cuban Investit Via un Cold Email
Imaginez-vous un soir, une bière à la main, en train d’envoyer un email à l’une des personnalités les plus inaccessibles du monde des affaires. Vous n’avez aucune introduction, aucun contact commun. Vous cliquez sur « envoyer » en vous disant que personne ne le lira jamais. Et pourtant, quelques jours plus tard, c’est ce même destinataire qui vous répond… et finit par investir plusieurs millions dans votre projet.
Cette histoire semble sortie d’un film. Elle est pourtant 100 % réelle et s’est déroulée fin 2024 pour Adam Joseph, le fondateur de Clipbook.
Comment un cold email a changé la vie d’une startup AI
Clipbook n’est pas une énième plateforme de veille médiatique. C’est un outil conçu dès le départ pour être AI-native, capable de comprendre le contexte, de différencier les homonymes et même d’analyser l’audio des podcasts. En 2023, Adam Joseph lance la startup en bootstrap et atteint le million de dollars de chiffre d’affaires récurrent en à peine un an. Un beau succès, mais il sent qu’il est temps d’accélérer.
Il dresse alors une liste très courte : les cinq investisseurs qui comprennent le mieux l’univers des médias. En première position ? Mark Cuban.
« J’ai littéralement bu une bière pour me donner du courage et j’ai envoyé le même pitch d’une page à tout le monde. Sans intro. »
– Adam Joseph, fondateur de Clipbook
Mark Cuban lit (encore) ses emails lui-même
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le milliardaire de Shark Tank ne délègue pas tout. Il continue de parcourir personnellement une partie de ses messages. Et c’est exactement ce qui s’est passé.
Cuban reçoit des centaines de pitches par semaine. Mais celui de Clipbook l’interpelle. Pourquoi ? Parce que l’objet et le corps du message vont droit au but, et surtout parce que le produit résonne immédiatement avec ses propres douleurs.
« J’ai investi des dizaines de millions de dollars à partir d’emails. Certains sont devenus des licornes. »
– Mark Cuban
Le test ultime : un rapport sur CostPlus Drugs
Mais Cuban ne signe pas un chèque les yeux fermés. Sa première réponse ? Une série de vingt questions particulièrement corsées. Le genre qui fait craquer la plupart des fondateurs.
Adam répond point par point, sans broncher. Impressionné, Cuban passe à l’étape suivante : il demande un rapport complet sur sa propre entreprise, CostPlus Drugs, la pharmacie en ligne qu’il a cofondée pour rendre les médicaments accessibles.
Joseph relève le défi en quelques heures. Le rapport identifie des mentions auxquelles l’équipe de Cuban n’avait même pas pensé, notamment une discussion oubliée dans un podcast peu connu. Cuban est bluffé.
« Quand je commence à les bombarder de questions, la plupart flanchent ou s’énervent. Adam, lui, répondait bam, bam, bam, bam. »
– Mark Cuban
Ce qui rend Clipbook vraiment différent
Le marché de la veille médiatique est déjà bien occupé : Sprinklr, Hootsuite, Brandwatch… Alors pourquoi Clipbook sort-elle du lot ?
- Compréhension contextuelle réelle (pas juste des mots-clés)
- Différenciation des homonymes ultra-précise
- Analyse audio et vidéo des podcasts et émissions
- Recherche dans des sources que les concurrents ignorent
- Interface pensée pour les agences et les grands comptes
Adam Joseph a conçu cet outil après avoir souffert lui-même, chez Boston Consulting Group, des limites des solutions existantes. Il connaît la douleur par cœur.
3 millions de dollars et une croissance qui continue
Début 2025, Mark Cuban envoie le term sheet. D’autres fonds suivent : Commonweal Ventures et Carpenter Capital. La levée de 3 millions de dollars est bouclée.
Depuis, Clipbook a franchi les 200 clients, dont des noms prestigieux comme Weber Shandwick ou… Boston Consulting Group. Le chiffre d’affaires a largement dépassé le premier million annoncé.
Les leçons à retenir de cette success story
Cette histoire n’est pas juste une anecdote sympa. Elle contient plusieurs enseignements concrets pour tout fondateur qui rêve de lever des fonds :
- Le cold email fonctionne encore en 2025… à condition d’être exceptionnel
- Un investisseur stratégique vaut parfois mieux que dix VC classiques
- La préparation et la réactivité face aux questions difficiles font toute la différence
- Avoir un produit qui résout une douleur que l’investisseur vit personnellement est un accélérateur fou
- Le bootstrap jusqu’à 1M$ ARR donne une crédibilité énorme
En résumé, Adam Joseph a prouvé qu’avec un produit solide, une exécution irréprochable et un peu (beaucoup) d’audace, les portes les plus fermées peuvent s’ouvrir.
Et vous, oserez-vous envoyer votre prochain cold email après une bière ?