EDF et Engie remportent les premiers grands parcs éoliens offshore en Méditerranée
La France vient de franchir une étape décisive dans le développement de l'énergie éolienne en mer Méditerranée. Le ministère de l'Industrie et de l'Énergie a annoncé ce vendredi 27 décembre l'attribution de deux grands parcs éoliens offshore flottants à des consortiums menés par les géants français de l'énergie EDF et Engie. Ces projets, d'une capacité totale de 500 mégawatts (MW), marquent l'entrée de l'Hexagone dans l'ère des parcs éoliens marins de grande envergure en Méditerranée.
Fos-sur-Mer et Narbonne, théâtres de l'éolien flottant
Le premier parc, baptisé "Golfe de Fos", sera érigé au large de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône. Sa réalisation a été confiée à EDF Renouvelables, filiale d'EDF dédiée aux énergies vertes, et à son partenaire canadien Maple Power. Situé à 25 kilomètres des côtes, le site aura une puissance de 250 MW, suffisante pour couvrir la consommation électrique d'environ 450 000 habitants.
Le second lauréat est Ocean Winds, coentreprise d'Engie et du portugais EDP Renewables, qui s'associe à Eolien en Mer Participation (filiale de la Caisse des Dépôts). Leur parc "Narbonnaise", également de 250 MW, prendra place entre Agde dans l'Hérault et Port-la-Nouvelle dans l'Aude. Comme son homologue de Fos, il se situera à 25 km au large.
Un calendrier ambitieux
Les deux projets visent une mise en service à l'horizon 2031. Un calendrier volontaire qui témoigne de l'ambition française en matière d'énergies marines renouvelables. Les consortiums se sont également engagés auprès de l'État à confier au moins 10% des études, de la fabrication des composants et des travaux à des PME locales, favorisant ainsi les retombées économiques régionales.
L'éolien flottant, technologie d'avenir
Ces futurs parcs utiliseront la technologie émergente de l'éolien flottant. Contrairement aux éoliennes posées sur les fonds marins peu profonds, les flottantes sont ancrées par des lignes d'amarrage, ce qui permet leur installation dans des eaux plus profondes, comme en Méditerranée. Cette technologie ouvre de nouvelles perspectives pour l'exploitation du vent au large.
L'éolien flottant est une technologie très prometteuse. Elle nous permet d'aller chercher la ressource éolienne là où elle est la plus abondante, au large des côtes.
Bruno Bensasson, Directeur Général d'EDF Renouvelables
La France, futur leader de l'éolien offshore ?
Avec ces projets, auxquels s'ajoute le récent feu vert donné à un parc de 250 MW en Bretagne, la France accélère dans l'éolien en mer. L'Hexagone entend bien rattraper son retard sur ses voisins européens comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne, leaders du secteur. Le potentiel est là : avec ses 3500 km de côtes métropolitaines, la France possède le 2ème gisement éolien offshore d'Europe.
Pour accompagner cette montée en puissance, le gouvernement prévoit de lancer fin 2026 un nouvel appel d'offres pour des parcs de 500 MW chacun, extensions de ceux annoncés aujourd'hui. L'éolien en mer pourrait ainsi apporter une contribution significative aux objectifs de la France de 40% de la consommation d'électricité à partir de sources renouvelables en 2030.
En misant sur l'éolien flottant, la France fait le pari d'une technologie d'avenir. Un choix audacieux mais nécessaire pour accélérer la transition énergétique du pays et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Reste maintenant à transformer l'essai et à faire de ces projets de véritables vitrines du savoir-faire français en matière d'énergies marines.