Flow Computing promet de démultiplier la puissance des CPU
Et si une simple puce pouvait décupler la puissance de n'importe quel processeur ? C'est la promesse audacieuse de Flow Computing, une jeune pousse finlandaise qui fait actuellement grand bruit dans le milieu des semi-conducteurs. Leur solution ? Un compagnon électronique baptisé PPU (Parallel Processing Unit) qui viendrait booster les performances des CPU jusqu'à un facteur 100, sans changer une ligne de code. De quoi laisser sceptiques les géants comme Intel ou AMD... mais Flow compte bien prouver que sa technologie tient la route !
La recette magique du PPU
Concrètement, comment fonctionne cette innovation révolutionnaire? Là où les processeurs classiques traitent les tâches en série, le PPU de Flow permet de paralléliser massivement les opérations, un peu comme si on passait d'une route à une voie à une autoroute à 10 voies. Les données sont dispatchées à la vitesse de l'éclair entre le CPU et sa puce compagnon qui joue le rôle d'aiguilleur survolté.
Résultat, le processeur peut se concentrer sur ce qu'il fait de mieux : exécuter les instructions, pendant que le PPU gère les entrées-sorties et synchronise le tout. Un duo gagnant qui permet en théorie de doubler les performances sans toucher à l'architecture ou au code. Avec quelques optimisations logicielles en plus, le gain grimperait jusqu'à un facteur 100 !
Une idée dans l'air du temps
Si le concept peut sembler fou, il s'inscrit dans une tendance de fond de l'industrie des semi-conducteurs : repousser les limites de la loi de Moore en innovant au niveau de l'architecture et des fonctionnalités des puces. D'autres acteurs comme ZeroPoint ont ainsi réussi à améliorer significativement la compression mémoire sans sacrifier la compatibilité avec les systèmes existants.
Cette technologie a déjà été étudiée dans les hautes sphères académiques. La parallélisation est possible mais au prix d'un code legacy inutilisable.
Timo Valtonen, PDG et co-fondateur de Flow Computing
La prouesse de Flow est donc d'avoir conçu un système plug-and-play, s'intégrant de façon transparente à l'existant. De quoi séduire les géants de la Silicon Valley ? Pas si simple...
Le défi de l'adoption par l'industrie
Car le PPU a beau être révolutionnaire sur le papier, il doit encore convaincre les fabricants de processeurs de l'intégrer à leurs produits. Un pari risqué alors que la tendance est plutôt à l'amélioration incrémentale qu'aux grands chamboulements technologiques.
Les fondateurs de Flow en sont bien conscients mais veulent croire au potentiel disruptif de leur invention. Après avoir levé 4 millions d'euros en pré-amorçage, la startup compte démontrer l'intérêt du PPU sur des cas d'usage comme l'intelligence artificielle, plus gourmande que jamais en puissance de calcul.
Miser sur l'IA pour un avenir radieux ?
Le pari n'est pas gagné d'avance mais Flow a des arguments à faire valoir. En démultipliant les performances des CPU généralistes, le PPU pourrait offrir une alternative intéressante aux accélérateurs dédiés type GPU, onéreux et énergivores.
Il permettrait aussi de donner un coup de boost salvateur à des processeurs plus anciens, allongeant leur durée de vie dans les data centers. De quoi contenter à la fois les géants du cloud, toujours en quête d'optimisation, et les entreprises soucieuses de rentabiliser leurs investissements matériels.
Reste à transformer l'essai et à prouver que le PPU n'est pas qu'un énième gadget mais bien une rupture technologique majeure. Les prochains mois s'annoncent décisifs pour Flow qui devra convaincre un premier client emblématique. Si la startup finlandaise réussit son pari, nul doute que son petit boîtier magique fera à nouveau couler beaucoup d'encre !