Google lève les doutes sur l’avenir de l’informatique quantique
Imaginez un futur où les ordinateurs quantiques peuvent résoudre des problèmes d'une complexité inimaginable en quelques secondes. Un futur où la puissance de calcul repousse sans cesse les limites du possible. Eh bien, ce futur vient peut-être de se rapprocher un peu plus de notre réalité grâce aux dernières avancées de Google en matière d'informatique quantique.
Une publication qui électrise la communauté quantique
Fin août, Google a publié un article scientifique sur l'archive ouverte ArXiv qui a fait l'effet d'une bombe dans le petit monde du calcul quantique. Les quelque 240 auteurs de ce papier, issus des laboratoires de Google, annoncent avoir réussi un exploit majeur : accumuler des qubits, l'équivalent quantique des bits classiques, sur une puce sans augmenter le taux d'erreur du système.
Pour bien comprendre l'importance de cette avancée, il faut savoir que les systèmes quantiques sont extrêmement sensibles aux perturbations extérieures et donc sujets à de nombreuses erreurs. Plus on ajoute de qubits, plus ces erreurs se multiplient, rendant les calculs inexploitables. C'est un peu le talon d'Achille du quantique. Mais visiblement, les ingénieurs de Google ont trouvé une parade.
Le calcul quantique, depuis cette publication, c'est beaucoup moins de la science-fiction.
Quentin Ficheux, chargé de recherche CNRS à l'institut Néel de Grenoble
Le "breakeven" atteint pour la première fois
L'une des clés de ce succès réside dans ce que les experts appellent le "breakeven". C'est le point à partir duquel un ensemble de qubits devient plus performant que le meilleur de ses éléments pris individuellement. Google avait déjà réussi des calculs avec 49 qubits, mais sans atteindre ce fameux seuil. Cette fois, c'est chose faite, notamment grâce à un nouveau procédé d'encodage de l'information quantique.
Des qubits qui tiennent une heure au lieu de quelques microsecondes
Mais ce n'est pas la seule bonne nouvelle de cette publication. Google annonce également avoir réussi à fabriquer des qubits dont la durée de vie passe de quelques dizaines de microsecondes à... une heure ! Un bond gigantesque obtenu en modifiant les procédés de fabrication et en supprimant certaines sources d'erreurs. De quoi laisser plus de temps aux algorithmes quantiques pour faire leurs preuves.
De nombreux défis encore à relever
Attention tout de même à ne pas crier victoire trop vite. Même si ces résultats lèvent de nombreux doutes sur la viabilité de l'informatique quantique, il reste encore de nombreux obstacles à franchir avant de voir débarquer des ordinateurs quantiques dans nos salons. La route est encore longue et semée d'embûches :
- Immuniser complètement les calculs quantiques contre les erreurs
- Maîtriser l'ingénierie des systèmes quantiques à grande échelle
- Relever le défi du refroidissement des machines quantiques
Mais une chose est sûre : avec ces avancées, Google vient de franchir une étape clé. La startup française Alice & Bob n'est pas en reste avec son prototype prometteur. La course au quantique est plus ouverte que jamais et promet encore de belles surprises. Un nouveau monde est en train de s'ouvrir sous nos yeux, où la puissance des qubits repousse les limites de la physique et de l'informatique. Vers l'infini et au-delà du quantique ?