Joe Biden passe le relai à Kamala Harris pour 2024
Dans une annonce qui a pris tout le monde de court, le président américain Joe Biden a déclaré dimanche soir qu'il mettait un terme à sa campagne de réélection. Âgé de 81 ans et de plus en plus critiqué sur son âge et sa forme, il a expliqué vouloir se consacrer pleinement à sa fonction de président jusqu'à la fin de son mandat en janvier 2025. Mais surtout, il a apporté un soutien de poids à sa vice-présidente Kamala Harris pour lui succéder.
La pression montait sur Biden pour céder sa place
Ces dernières semaines, Joe Biden faisait l'objet d'une pression croissante dans son propre camp pour qu'il renonce. Après un débat présidentiel jugé catastrophique face à Donald Trump fin juin, de plus en plus d'élus démocrates doutaient ouvertement de sa capacité à remporter un nouveau duel en novembre 2024. Certains l'appelaient publiquement à se retirer au profit d'un autre candidat.
Jusqu'à cette annonce surprise, le président affichait pourtant sa détermination à briguer un second mandat. Son équipe martelait qu'il était le mieux placé pour battre à nouveau Donald Trump. Mais en coulisses, le doute s'installait. Selon une source citée par Reuters, c'est dans l'après-midi de dimanche que Joe Biden aurait brusquement changé d'avis, prenant de court son entourage.
Harris veut fédérer les démocrates derrière elle
Dans la foulée de l'annonce de Joe Biden, Kamala Harris s'est dite "honorée" de recevoir le soutien du président. Déjà pressentie comme sa successeure potentielle, la vice-présidente de 59 ans a promis de tout faire pour "unifier le parti démocrate et battre Donald Trump". Un défi de taille alors que sa propre popularité est en demi-teinte et que sa candidature pourrait ouvrir la voie à une primaire démocrate mouvementée.
"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour unifier le Parti démocrate - et unifier notre nation - pour vaincre Donald Trump"
Kamala Harris, candidate à l'investiture démocrate
Trump se frotte les mains, les républicains attaquent
Dans le camp d'en face, Donald Trump a immédiatement raillé un président "inapte" et s'est dit confiant de battre plus facilement Kamala Harris que Joe Biden. Investi sans surprise par le parti républicain, il part avec une longueur d'avance dans les sondages et surfe sur les divisions démocrates.
Certains ténors républicains sont même allés jusqu'à réclamer une démission immédiate de Joe Biden. "S'il est incapable de faire campagne, comment peut-il gouverner ?", a interrogé sur CNN le patron des représentants républicains Kevin McCarthy. Une pression maximale sur un président affaibli.
Une décision rarissime dans l'histoire américaine
Le retrait de Joe Biden à ce stade est un évènement d'une ampleur historique. C'est seulement la première fois depuis Lyndon Johnson en 1968 qu'un président en exercice renonce à briguer un nouveau mandat en étant pourtant éligible.
Cela ouvre une période d'incertitude pour son camp, à moins de 4 mois du scrutin présidentiel. Les démocrates vont devoir se rassembler en urgence derrière une nouvelle figure, en espérant limiter les dissensions internes. Avec le choix de soutenir Kamala Harris, Joe Biden leur donne le ton. Mais rien ne dit que la vice-présidente parviendra à faire consensus, alors qu'elle a souvent été critiquée, y compris dans son propre camp.
Une chose est sûre : la campagne présidentielle américaine vient de connaître un tournant majeur. Joe Biden passe la main dans la tourmente. Kamala Harris peut-elle sauver les démocrates ? Réponse en novembre.