Khazna, la Super-App Financière Égyptienne, Lève 16M$ pour s’Étendre en Arabie Saoudite
Dans un pays où une large part de la population n'a pas accès aux services bancaires traditionnels, la jeune pousse égyptienne Khazna s'est donnée pour mission de révolutionner l'inclusion financière. Grâce à sa super-app mobile, elle propose des solutions taillées sur mesure pour les travailleurs à faible et moyen revenu, longtemps laissés pour compte par le système. Un pari audacieux qui semble porter ses fruits, comme en témoigne sa récente levée de fonds de 16 millions de dollars.
Khazna, bien plus qu'une simple app bancaire
Fondée en 2019, Khazna a rapidement compris que pour toucher sa cible, il fallait sortir des sentiers battus. Loin de se contenter d'être une énième app bancaire, la startup a développé une véritable plateforme tout-en-un, offrant une large gamme de services financiers :
- Avances sur salaire
- Microcrédits
- Paiements numériques
En ciblant en priorité les employés et travailleurs indépendants gagnant moins de trois fois le salaire minimum égyptien, Khazna leur permet enfin d'accéder à des outils financiers abordables et adaptés à leurs besoins du quotidien. Un concept novateur qui a séduit plus d'un demi-million d'utilisateurs en à peine quelques années.
Le prêt, produit phare et moteur de rentabilité
Si Khazna propose de multiples services, c'est bien le crédit qui constitue son cœur de métier. La startup s'appuie sur deux modèles distincts mais complémentaires :
D'une part, elle permet à 100 000 utilisateurs de percevoir leur salaire directement via l'application. Une intégration étroite qui lui permet de proposer des prêts et assurances directement prélevés sur la paie.
D'autre part, Khazna offre des solutions de crédit aux 400 000 travailleurs indépendants et retraités qui composent le reste de sa base clients. Un produit devenu si populaire qu'il a permis à la fintech d'atteindre l'équilibre financier le mois dernier, comme l'explique son CEO Omar Saleh :
Nous nous sommes concentrés sur notre produit phare, à savoir l'offre de crédit aux bénéficiaires de salaires et de pensions, ainsi que les prêts non garantis aux travailleurs indépendants. C'est le produit le plus rentable au cœur de notre développement, il était donc crucial de bien le maîtriser car il nous a permis d'atteindre la rentabilité.
Un acteur incontournable en devenir de la « bank-as-a-service »
Khazna ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Outre le crédit et les avances sur salaire, la startup propose déjà tout un éventail de services annexes comme :
- Le paiement de factures
- L'achat à crédit (BNPL)
- L'assurance maladie
- La location avec option d'achat
En s'ancrant à la fois dans la gestion des salaires et l'octroi de crédit, la jeune pousse jette les bases d'une plateforme bancaire complète destinée aux populations mal desservies d'Égypte. Une stratégie ambitieuse, qui implique toutefois de décrocher une licence pour collecter l'épargne. Une démarche cruciale pour réduire ses coûts de financement et proposer des prêts plus abordables, comme le souligne Omar Saleh :
L'accès aux dépôts des utilisateurs va changer la donne. C'est une énorme opportunité pour nous de capter une partie de ce marché, d'une manière qui rendra notre coût de financement bien plus attractif qu'aujourd'hui. À terme, cela nous placera dans une position très différenciée.
Cap sur l'Arabie saoudite et une potentielle introduction en bourse
Khazna voit grand et ne compte pas se cantonner au seul marché égyptien. Avec une partie des 16 millions de dollars fraîchement levés, la startup compte bien se lancer à la conquête de l'Arabie saoudite dès cette année. Un choix stratégique à plus d'un titre :
Outre une forte demande pour des solutions de crédit à la consommation, le Royaume représente un immense marché de transferts d'argent. Avec près de 3 millions d'Égyptiens y travaillant, le corridor de transferts Égypte-Arabie saoudite est l'un des plus importants au monde. De quoi offrir à Khazna de belles perspectives de croissance en combinant crédit et solutions de change.
En visant 40 à 50% de revenus en provenance d'Arabie saoudite d'ici 4 ans, Khazna pourrait même envisager une introduction en bourse sur le Tadawul, la très liquide bourse saoudienne. Une opportunité alléchante pour des investisseurs early stage souhaitant réaliser une sortie à forte valeur ajoutée après 4-5 ans d'engagement.
Alors que Khazna s'apprête à franchir un nouveau cap, nul doute que la fintech égyptienne a encore de belles cartes à jouer pour démocratiser l'accès aux services financiers. Sa super-app pourrait bien devenir la nouvelle coqueluche des populations mal bancarisées, tant en Égypte qu'au-delà de ses frontières. Une success story à suivre de près !