Le biométhane, clé de la transition énergétique durable
Face à l'urgence climatique, les industriels se tournent vers les énergies renouvelables pour réduire leur empreinte carbone. Parmi elles, le biométhane suscite un intérêt grandissant. Ce gaz vert, produit à partir de déchets organiques, offre une alternative durable au gaz naturel fossile. Deux géants, Engie et BASF, viennent de signer un contrat d'approvisionnement prometteur, ouvrant la voie à un déploiement massif de cette énergie d'avenir.
Le biométhane, un atout pour la transition énergétique
Le biométhane présente de nombreux avantages environnementaux. Selon l'analyse de Carbone 4, il n'émet que 44 grammes de CO2 par kilowattheure, contre 227 g/kWh pour le gaz naturel. Sa production permet aussi de valoriser des déchets organiques qui auraient été incinérés ou enfouis, évitant ainsi des émissions supplémentaires.
Mais le biométhane ne se contente pas d'être vertueux. Il offre une véritable solution pour décarboner des secteurs industriels difficiles à électrifier. Injecté dans les réseaux de gaz existants, il peut alimenter des procédés thermiques, se substituer aux énergies fossiles pour la production de chaleur ou de vapeur.
Un contrat pionnier entre Engie et BASF
C'est tout l'enjeu du partenariat noué entre Engie et BASF. Le géant de la chimie allemand s'est engagé à acheter 2,7 à 3 TWh de biométhane sur 7 ans pour alimenter ses sites de Ludwigshafen et Anvers. Un volume conséquent, qui témoigne d'une réelle volonté de décarboner ses activités.
Nous voulons activement façonner la transition vers une économie circulaire et à faibles émissions de carbone. Le biométhane est une composante importante pour y parvenir.
– Ralf Spettmann, Managing Director chez BASF
Pour honorer ce contrat et d'autres comme celui signé avec Arkema fin 2022, Engie compte investir massivement dans la filière biométhane. Pas moins de 8 milliards d'euros sont prévus d'ici 2030 pour développer de nouvelles capacités de production en Europe.
L'essor des contrats d'achat de biométhane
Le biomethane purchase agreement (BPA) signé entre Engie et BASF illustre une tendance de fond. Sur le modèle des PPA, contrats d'achat d'électricité renouvelable de long terme, les industriels sont de plus en plus nombreux à sécuriser leur approvisionnement en gaz vert.
Ces engagements sur 5, 7 voire 10 ans offrent une visibilité essentielle aux producteurs de biométhane. Ils leur permettent d'investir dans de nouvelles unités de méthanisation, un procédé encore coûteux. Les BPA sont donc un levier clé pour dynamiser la filière et atteindre les objectifs ambitieux fixés par les États.
Vers une filière biométhane compétitive
La France vise ainsi 7% de gaz renouvelable dans ses réseaux en 2030, contre moins de 1% aujourd'hui. Des projets d'envergure fleurissent dans l'Hexagone, à l'image de la centrale biométhane de Bearn Bioenergies, une des plus grandes d'Europe. Avec une capacité d'injection de 160 GWh/an, elle permettra d'alimenter 32 000 foyers en gaz vert.
En se structurant et en gagnant en compétitivité, la filière biométhane s'impose comme un pilier de la transition énergétique. Un maillon essentiel pour verdir le mix énergétique et atteindre la neutralité carbone, aux côtés de l'électricité renouvelable et de l'hydrogène propre. Les industriels l'ont bien compris, le gaz vert a le vent en poupe !
Au final, le contrat entre Engie et BASF illustre parfaitement les nouvelles synergies qui se tissent entre énergéticiens et industriels pour accélérer la transition écologique. Une alliance vertueuse, qui ouvre la voie à un avenir plus durable pour notre économie.
