Les Erreurs Fatales Des Startups : 80+ Échecs Analysés
Dans les interviews, toutes les startups devaient mentionner la raison principale de leur échec. Bien sûr, au fil de l'entretien, les fondateurs évoquaient aussi toutes sortes d'autres erreurs et problèmes rencontrés ayant contribué à cet échec.
Cela m'a permis de classer les erreurs citées par catégorie (marketing, équipe, tech, etc) et de les diviser entre fatales et non-fatales. Voici les constats intéressants :
- Les erreurs marketing étaient de loin les plus fréquentes et généralement les plus fatales (69% étaient jugées fatales). En fait, les erreurs marketing fatales étaient plus nombreuses que toutes les autres erreurs fatales réunies (56% vs 44%). La raison la plus courante de l'arrêt était de loin l'absence de product-market fit, représentant plus de la moitié des erreurs marketing.
- Les problèmes d'équipe (frictions, manque d'expérience, démotivation...) arrivaient en 2ème position. Ils étaient parmi les moins fatals en pourcentage (39%) mais, étant fréquents, constituaient la 2ème cause d'échec.
- Les problèmes et erreurs financières étaient 3èmes, mais étant donné que plus de 50% des projets n'avaient aucun budget au départ et que plus de 75% étaient autofinancés, il est surprenant que seulement 16% pointent les problèmes financiers comme raison majeure d'échec.
Erreurs marketing courantes
Comme indiqué, les erreurs marketing étaient à la fois les plus fréquentes et les plus fatales. Parmi elles :
Problèmes financiers récurrents
Une startup early-stage n'a pas besoin d'argent mais de temps et d'efforts.
Malgré 77% de projets autofinancés et environ 50% sans budget, seules 2 startups sur 83 ont cité le "manque de financement" comme cause principale d'échec. Beaucoup ont réalisé qu'avec plus d'argent, elles auraient juste perdu plus d'argent. Le financement n'est crucial que quand la startup passe à l'échelle.
Monétisation, marges et cashflow étaient des problèmes plus courants, surtout après les premiers revenus. Il est vital de garder les coûts le plus bas possible et d'externaliser (freelances, agences) pour rester agile.
Difficultés d'équipe les plus citées
- Manque d'expérience : du marché (fatal), du marketing (fréquent dans les équipes techniques), de la tech (ruine le produit), du business (erreurs fatales).
- Frictions : partir avec une vision partagée et bien se connaître.
- Motivation : bien s'entendre et kifer le sujet, sinon le projet meurt à petit feu.
- Disponibilité : gros écarts (plein temps vs temps partiel) créent frictions et démotivation.
Tech, Ops, Legal : attention aux pièges
Erreurs techniques les plus fatales :
- Construire un truc cool avant de valider son utilité réelle
- Manquer des compétences pour un projet techniquement complexe
- Dépendre d'une solution tierce (ex: API) qui peut changer et ruiner le business
Sinon, peu de problèmes opérationnels et légaux dans cet échantillon de startups surtout web. Mais restez vigilants, ils peuvent être fatals dans certains secteurs !
La leçon clé : Lean Startup !
Environ 1/3 des startups ont cité le concept de Lean Startup comme leçon clé apprise à la dure :
- Lean = Validation : parler aux clients, tester ses hypothèses et trouver un marché avant d'investir trop de ressources (cité 20 fois)
- Lean = MVP : créer son prototype (pour tester le marché) le plus vite et simplement possible, itérer souvent (cité 14 fois)
Le livre "Lean Startup" est d'ailleurs une des ressources les plus recommandées.
Autres leçons
- Risque : l'échec est probable, assurez-vous de pouvoir le supporter financièrement et psychologiquement
- Bien-être personnel : l'entrepreneuriat est dur, préservez votre vie perso !
- Équipe et expérience : réunissez hustler (marketing), hacker (tech) et si possible un mentor
- L'échec n'est pas la fin : beaucoup de fondateurs réussissent leur projet suivant ou trouvent un bon job grâce à l'expérience acquise !
Cet article s'applique-t-il à vous ?
Les startups analysées sont assez diverses mais il y a des biais dans l'échantillon :
- 75% étaient autofinancées, 50% n'avaient investi que du temps, pas d'argent. Les leçons s'appliquent donc surtout aux projets en phase validation/traction, là où la plupart échouent.
- La majorité développait des produits web/mobile. Les produits physiques, sous-représentés, ont des problématiques différentes (ex: fournisseurs, rarement critiques pour une appli). Inspirez-vous des projets proches du vôtre !
Merci d'avoir lu cet article, en espérant que les échecs de ces 80+ startups permettront à d'autres d'éviter ces pièges fatals et de connaitre le succès. N'hésitez pas à vous abonner à notre newsletter pour recevoir nos dernières analyses !