Les startups face au dilemme de la valorisation

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Les startups face au dilemme de la valorisation Innovationsfr
novembre 4, 2024

Les startups face au dilemme de la valorisation

Pour les startups en quête de financement, l'euphorie des dernières années sur le marché du capital-risque a clairement enseigné une leçon : une valorisation plus élevée n'est pas toujours synonyme de succès. Car si lever beaucoup d'argent trop vite, avant d'avoir un business model éprouvé, peut sembler tentant, cela comporte aussi des risques importants pour l'avenir de l'entreprise.

Le piège d'une valorisation surévaluée

Selon Elizabeth Yin, co-fondatrice de Hustle Fund, qui s'exprimait au récent TechCrunch Disrupt, les startups ayant bénéficié de valorisations très élevées ces dernières années en paient parfois le prix aujourd'hui. En effet, pour justifier leur prochain tour de table, les attentes en termes de croissance sont d'autant plus fortes.

Le niveau est plus élevé pour la prochaine levée. En général, la croissance du business doit justifier de doubler ou tripler la valorisation précédente.

– Elizabeth Yin, Hustle Fund

D'où l'importance de ne pas viser une valorisation déraisonnable si l'on n'est pas certain de pouvoir l'assumer par la suite avec de solides métriques business. Sous peine d'en payer les conséquences...

Des employés clés démotivés

Une valorisation en décalage avec la réalité de l'entreprise risque non seulement de compliquer les futures levées, mais aussi de démotiver les salariés, prévient Renata Quintini de Renegade Partners. En effet, la plupart des startups accordent des stocks options à leurs employés clés, qui en acceptant un salaire inférieur au marché espèrent pouvoir être récompensés si la valeur de l'entreprise progresse.

Si l'écart avec la réalité ne se réduit pas, cela revient à démotiver les personnes qui vous ont rejoint au départ.

– Renata Quintini, Renegade Partners

Préparer sa levée de fonds

Comment éviter ces écueils ? La clé est de créer un processus de levée de fonds structuré en amont, avec des attentes raisonnables en termes de valorisation, conseille Corinne Riley de Greylock Partners. Cela implique de bien réfléchir en amont au montant recherché et à la dilution acceptable pour les fondateurs.

Une phase de prise d'information est nécessaire pour sonder l'intérêt et les critères des investisseurs. Il faut connaître les multiples de valorisation en vigueur sur son marché et segmenter les investisseurs prêts à accepter une participation minoritaire par exemple.

Attention aux termes atypiques

Enfin, méfiance si un investisseur propose une valorisation très supérieure aux autres. Mieux vaut regarder la term sheet en détail car des termes défavorables pour la startup et ses fondateurs peuvent s'y cacher. Par exemple des droits de vote ou de liquidation préférentielle excessifs qui donneront un contrôle disproportionné à cet investisseur.

J'encourage nos fondateurs à refuser les termes de levée vraiment non-standards. Pour d'autres plus limites, on peut les accepter si on n'a pas le choix. Mais une fois signés, il est très dur de revenir en arrière.

– Elizabeth Yin, Hustle Fund

En résumé, avant d'accepter la plus haute valorisation, les startups ont intérêt à bien préparer leur levée, peser le pour et le contre, penser au long terme et bien examiner les conditions. Viser juste plutôt que haut, pour maximiser ses chances de financer sereinement sa croissance.

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