Lien incontestable entre viande rouge et cancer colorectal identifié
Le cancer colorectal représente un fléau de santé publique, touchant des millions de personnes dans le monde. Si certains facteurs de risque comme l'âge et la génétique sont bien connus, le rôle de l'alimentation reste plus flou. Des chercheurs viennent cependant de faire une avancée majeure en identifiant le lien moléculaire direct entre consommation excessive de viande rouge et développement de ce cancer, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies de prévention et de traitement.
Élucider les mécanismes du cancer colorectal
De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence une association entre forte consommation de viande rouge et risque accru de cancer colorectal. Cependant, les mécanismes biologiques sous-jacents demeuraient incertains. C'est ce mystère que l'équipe du Dr Mendoza a résolu, en identifiant la cascade moléculaire impliquée :
Nous avons découvert qu'un sucre spécifique, le Neu5Gc, présent dans la viande rouge mais absent chez l'homme, déclenche une réaction immunitaire chronique favorisant l'inflammation et la prolifération des cellules cancéreuses du côlon.
– Dr Miguel Mendoza, directeur de l'étude
Perspectives de prévention et traitement
Au-delà de son intérêt fondamental, cette découverte ouvre des pistes concrètes d'application clinique. Les chercheurs ont en effet pu bloquer la réaction délétère au Neu5Gc dans des modèles animaux, freinant ainsi la croissance tumorale :
- En manipulant certains récepteurs immunitaires, il est possible d'empêcher la fixation du Neu5Gc et son effet pro-tumoral.
- Des anticorps thérapeutiques ciblant spécifiquement ce sucre pourraient aussi être développés comme traitement du cancer colorectal.
Adapter les recommandations nutritionnelles
Si l'efficacité de ces approches doit encore être confirmée chez l'homme, cette étude renforce dès à présent le bien-fondé des recommandations visant à limiter la consommation de viande rouge. En identifiant le facteur de risque spécifique qu'est le Neu5Gc, elle pourrait permettre d'affiner les conseils nutritionnels pour la prévention du cancer colorectal :
Encourager la population à réduire la viande rouge au profit d'autres sources de protéines comme la volaille aiderait à diminuer l'exposition au Neu5Gc sans compromettre les apports nutritionnels. Des politiques de santé publique en ce sens seraient bénéfiques.
– Pr Sheila Rothman, cancérologue
Vers une meilleure compréhension des facteurs de risque
Au final, cette découverte illustre l'importance de la recherche fondamentale pour élucider les mécanismes du cancer. Décortiquer l'impact des facteurs environnementaux et comportementaux au niveau moléculaire permet de mieux comprendre leur rôle et d'envisager des parades. Concernant l'alimentation, d'autres liens restent à explorer, comme l'effet protecteur supposé de certains végétaux :
Nous commençons à peine à comprendre la complexité des relations entre alimentation et cancer. Chaque avancée nous rapproche de recommandations nutritionnelles optimales pour réduire le risque, basées sur des preuves solides.
– Dr Mendoza
Nul doute que la piste du Neu5Gc sera suivie de près et inspirera de nouveaux travaux, avec l'espoir à terme de mieux prévenir et traiter le cancer colorectal grâce à une meilleure compréhension de ses déterminants moléculaires et environnementaux.
