
L’Ifpen: Un Virage Décisif vers les Énergies Renouvelables
Fin février 2025, l'Ifpen a présenté devant la presse son bilan annuel, mettant en lumière les avancées majeures réalisées en 2024 dans le domaine de la transition écologique. Cet institut de recherche, anciennement focalisé sur le pétrole, confirme ainsi son virage radical vers les énergies nouvelles et bas-carbone. Une transformation indispensable face à l'urgence climatique qui s'accélère.
L'Ifpen, Un Acteur Majeur de l'Innovation Verte
Comme l'a souligné Pierre-Franck Chevet, PDG de l'institut, la France dispose avec le CEA, l'Ifpen et le CNRS d'une « capacité de développement de solutions innovantes pour la transition énergétique absolument hors normes ». Ces organismes figurent en effet parmi les plus grands déposants de brevets liés aux technologies vertes au niveau mondial.
Au sein même de l'Ifpen, la bascule est spectaculaire. Alors qu'en 2016, 62% des activités étaient encore consacrées aux hydrocarbures, ce chiffre est tombé à seulement 21% en 2024. 79% des efforts de recherche sont désormais dédiés aux nouvelles technologies d'énergie. Un virage indispensable bien que difficile, les activités restantes liées au gaz et pétrole permettant de financer la croissance dans le domaine des renouvelables.
Des Investissements Massifs dans la Transition Énergétique
À l'échelle mondiale, les investissements dans le secteur de l'énergie ont atteint plus de 3000 milliards de dollars en 2024, dont 2000 milliards pour les seules technologies bas-carbone. Des chiffres en forte hausse, portés notamment par la Chine, les États-Unis et l'Union Européenne. Pourtant, dans le même temps, près de 1200 milliards ont encore été investis dans les énergies fossiles, signe que la transition n'est pas encore gagnée.
L'année 2024 fut la première année où l'électricité produite par l'éolien et le solaire en Europe (30%) a dépassé celle produite par énergies fossiles (27%).
Mickaële Le Ravalec, directrice économie et veille de l'Ifpen
L'Inaction Climatique, Un Coût Faramineux pour l'Économie
Mais au-delà des progrès, l'Ifpen alerte sur l'impact économique colossal de l'inaction climatique. Selon une étude qui sera prochainement publiée dans Nature, si rien n'est fait pour réduire les émissions de CO2 et que le réchauffement atteint +4,8°C en 2100, le coût des dommages pourrait représenter 60% du PIB mondial actuel. En limitant le réchauffement à 2°C, ce coût serait réduit à "seulement" 20% du PIB. Des chiffres vertigineux qui doivent pousser à une action rapide et d'envergure.
De Nouvelles Filières Industrielles Bas-Carbone
Concrètement, l'Ifpen planche sur de nombreux projets pour accompagner la transition écologique des industries :
- Création d'une usine de recyclage de batteries pour véhicules électriques, avec une capacité de 13% de la demande française dès 2028.
- Lancement d'une unité industrielle capable de recycler 80 000 tonnes de plastique PET par an, en partenariat avec Axens et Jeplan.
Des initiatives qui démontrent qu'au-delà de la R&D, les technologies vertes deviennent une réalité industrielle. Avec son expertise unique, l'Ifpen entend bien être un acteur clé de cette révolution verte qui ne fait que commencer. Un engagement crucial pour relever le défi climatique, malgré un contexte 2024 marqué par des records de chaleur inquiétants.