
Louis-Marie de Castelbajac : Réinventer l’Armagnac pour Séduire une Nouvelle Génération
Quand on pense à l'armagnac, on imagine souvent un digestif vieillissant, coincé dans ses codes classiques et poussiéreux. C'est ce cliché que Louis-Marie de Castelbajac, jeune designer et producteur gersois, a décidé de bousculer en lançant ses marques Ortolan et 700. Son objectif : redonner ses lettres de noblesse à cet alcool ancestral en le rendant désirable auprès d'une nouvelle génération de consommateurs, sans pour autant trahir son authenticité.
Réinventer sans dénaturer
Héritier d'une longue tradition familiale, Louis-Marie de Castelbajac a grandi entouré des vignes et des chais de Loubersan, dans le Gers. Mais plutôt que de se contenter de reproduire les schémas de ses aînés, il a choisi de repartir d'une page blanche pour créer un armagnac en phase avec son époque, comme il l'explique :
Je suis parti d'une page blanche pour répondre aux attentes du marché d'aujourd'hui, tout en respectant l'intégrité du produit.
– Louis-Marie de Castelbajac
Son approche : réinventer les codes visuels et gustatifs de l'armagnac, sans pour autant le dénaturer. Car contrairement à d'autres spiritueux, l'eau-de-vie gersoise a su rester préservée des logiques industrielles et garder son caractère artisanal unique. Toute la subtilité du travail de Louis-Marie de Castelbajac consiste donc à sublimer cette authenticité pour la rendre désirable et accessible au plus grand nombre.
Ortolan, un armagnac urbain et décomplexé
Avec sa marque Ortolan, le designer s'adresse à une cible jeune et branchée, à la recherche de sensations nouvelles. Exit l'imagerie traditionnelle un brin surannée : ici, le packaging mise sur des couleurs vives, des formes épurées et un oiseau stylisé en guise de logo, clin d'œil à l'ortolan, mets emblématique et controversé du Sud-Ouest.
Surtout, Ortolan bouscule les codes de dégustation en proposant de savourer l'armagnac en cocktail ou même en shot, loin de l'image sage du digestif. Une approche décomplexée pensée pour créer du lien entre les générations et démocratiser cet alcool souvent méconnu en dehors de sa région d'origine.
700, un écrin premium pour les connaisseurs
À l'inverse, la gamme 700 se positionne sur un créneau ultra-premium, destiné aux amateurs éclairés. Composée d'assemblages rares et millésimés, elle rend hommage aux 700 ans d'histoire de l'armagnac à travers un habillage aussi moderne qu'élégant : la traditionnelle étiquette laisse place à une feutrine évoquant le béret, couvre-chef iconique du Sud-Ouest.
Un parti-pris esthétique fort, qui rappelle l'importance du lien au terroir et aux savoir-faire ancestraux, tout en insufflant une dose de fraîcheur et de modernité. Là encore, l'objectif est d'intriguer le consommateur par des clins d'œil subtils, pour mieux l'inviter à (re)découvrir les richesses de ce breuvage d'exception.
Un pari audacieux et visionnaire
En osant réinventer les codes d'un produit aussi ancré dans la tradition que l'armagnac, Louis-Marie de Castelbajac fait figure d'original dans son milieu. Un pari risqué, mais qui répond à une réelle attente des consommateurs pour des spiritueux à la fois authentiques et contemporains.
Son approche, mêlant héritage et innovation, ouvre la voie à un renouveau de l'armagnac, longtemps resté dans l'ombre d'alcools plus « tendance » comme le whisky ou le gin. La promesse d'un avenir radieux pour ce fleuron du patrimoine français, qui n'a pas fini de nous étonner et de nous enchanter.
En bref
- Louis-Marie de Castelbajac modernise l'image de l'armagnac avec ses marques Ortolan et 700
- Une approche créative pour séduire une clientèle jeune et urbaine
- Un pari audacieux mêlant respect du terroir et codes contemporains
- La promesse d'un renouveau pour ce spiritueux ancestral