MaxBounty rejoint Mrge : l’adtech canadienne se consolide
Dans l'univers effervescent des startups, certains rapprochements ne manquent pas d'attirer l'attention. C'est le cas de l'acquisition récente de MaxBounty, une pépite canadienne du marketing à la performance, par la plateforme publicitaire allemande Mrge. Une opération qui en dit long sur les mouvements de fond à l'œuvre dans le secteur de l'adtech.
MaxBounty, fleuron ottavien du marketing digital
Fondé en 2004 dans la capitale canadienne, MaxBounty s'est taillé une solide réputation dans l'écosystème adtech en proposant des solutions avancées de marketing à la performance. Sa plateforme permet aux annonceurs de rémunérer leurs affiliés sur la base de divers critères d'engagement : coût par action (CPA), coût par lead (CPL) ou encore coût par installation (CPI).
Avec un focus sur des verticales comme la finance, les études de marché et l'e-commerce, MaxBounty revendique plus de 30 000 affiliés actifs et 3 000 campagnes en cours. Des chiffres qui ont de quoi faire tourner les têtes, y compris outre-Rhin.
Mrge, un géant européen en embuscade
De son côté, Mrge n'est pas un acteur à négliger. Cette plateforme publicitaire "made in Germany" chapeaute déjà plusieurs entités majeures comme Digidip (spécialiste des éditeurs premium), Shopping24 (solutions de recommandations produits) ou encore Yieldkit (réseaux à forte audience). Le tout avec le soutien financier du fonds Waterland Private Equity, basé aux Pays-Bas.
En mettant la main sur MaxBounty, Mrge renforce donc ses positions sur des marchés stratégiques comme les États-Unis, l'Europe et l'Asie du Sud-Est. Mais aussi et surtout, le groupe diversifie son offre en intégrant un spécialiste reconnu du coût par lead et du coût par action.
MaxBounty introduit une nouvelle offre en marketing CPL et étend nos capacités dans le segment CPA. Le réseau apporte une forte portée dans les secteurs de la finance, des insights consommateurs et de l'e-commerce.
Dave Reed, CEO de Mrge
SourceKnowledge, première prise canadienne
MaxBounty n'est pas le premier actif canadien à entrer dans l'escarcelle de Mrge. L'an dernier, le groupe allemand avait déjà jeté son dévolu sur SourceKnowledge, une adtech montréalaise positionnée sur le marché du coût par clic (CPC).
Avec MaxBounty en plus, Mrge dispose désormais de deux têtes de pont de choix pour s'imposer sur le marché nord-américain de la publicité digitale. Preuve que l'expertise technologique canadienne attire les convoitises des grands groupes internationaux.
L'adtech canadienne, un secteur en ébullition
Au-delà du cas MaxBounty, force est de constater que l'adtech canadienne traverse une période intense en opérations de croissance externe. Début juin, un autre poids lourd montréalais, Sharethrough, annonçait sa fusion avec la française Equativ. Là encore, l'objectif était de créer un champion mondial du marketing digital.
Alors, simple coïncidence ou véritable tendance de fond ? Les spécialistes penchent plutôt pour la seconde option. Dans un marché adtech hautement concurrentiel et technologique, la consolidation apparaît comme une réponse naturelle. En unissant leurs forces, les acteurs gagnent en taille critique, en capacités d'innovation mais aussi et surtout en portée mondiale.
- La consolidation de l'adtech s'accélère au niveau mondial
- Le Canada possède des pépites très courtisées à l'international
- La fusion permet de créer des champions technologiques globaux
Pour MaxBounty comme pour les autres startups adtech du pays, rejoindre un grand groupe est souvent synonyme d'opportunités accrues : nouveaux marchés, synergies technologiques et commerciales, capacités d'investissement décuplées... Autant d'atouts clés pour poursuivre leur développement et prendre une nouvelle dimension.
Reste à savoir si cette vague de consolidation profitera, in fine, à l'écosystème adtech canadien dans son ensemble. Le risque existe de voir certains centres de décision et d'innovation quitter le pays au profit des grands hubs technologiques mondiaux. Aux startups locales de préserver leurs spécificités et leur ancrage, même sous pavillon étranger. L'avenir du marketing digital à la sauce canadienne en dépend !