Samsung confirme son engagement dans la fabrication de puces
Malgré des pertes de plusieurs milliards de dollars dans ses activités de fonderie et de conception de puces logiques, Samsung Electronics n'envisage pas de s'en séparer. C'est ce qu'a affirmé son président Jay Y. Lee lors d'une récente visite aux Philippines. Une déclaration qui réaffirme l'engagement du géant coréen dans la course effrénée aux puces électroniques.
Samsung déterminé à devenir leader mondial des fonderies
En 2019, Jay Y. Lee avait annoncé un objectif ambitieux : dépasser le taïwanais TSMC, numéro un mondial de la fabrication de puces en sous-traitance, d'ici 2030. Pour y parvenir, Samsung a mis les bouchées doubles avec des investissements massifs :
- Construction de nouvelles usines de pointe en Corée du Sud et aux États-Unis
- Développement de technologies de gravure avancées pour miniaturiser les transistors
- Partenariats stratégiques avec des clients clés comme Qualcomm et Nvidia
Mais cette stratégie a un coût. Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, les activités de fonderie et de conception de puces logiques System LSI de Samsung entraîneraient des pertes annuelles de plusieurs milliards de dollars. En cause : la faiblesse de la demande et la difficulté à remplir les nouvelles capacités de production.
Pas question d'abandonner malgré les difficultés
Interrogé sur une possible scission de ces activités déficitaires, Jay Y. Lee a balayé l'idée d'un revers de main. «Nous sommes désireux de développer cette activité. Nous ne sommes pas intéressés par une scission», a-t-il déclaré à Reuters. Un message clair : Samsung compte bien rester dans la course coûte que coûte.
Le dirigeant a toutefois reconnu que le projet de nouvelle usine au Texas rencontrait quelques difficultés «en raison d'une situation changeante et de l'élection présidentielle américaine». Mais pas de quoi entamer la détermination de Samsung.
Nous restons engagés à long terme sur le marché des semiconducteurs. C'est un secteur hautement stratégique et nous avons les moyens de nos ambitions.
Jay Y. Lee, Président de Samsung Electronics
La souveraineté technologique en jeu
Au-delà des enjeux business, c'est aussi une question de souveraineté technologique pour la Corée du Sud. Avec la montée des tensions géopolitiques autour de Taïwan, grand centre mondial des semiconducteurs, le pays cherche à sécuriser son approvisionnement en composants électroniques critiques.
Samsung, fleuron national, joue donc un rôle clé dans cette stratégie. Malgré les vents contraires, le conglomérat semble prêt à tenir le cap. Reste à transformer l'essai dans les années à venir pour inquiéter vraiment TSMC. Un défi de taille mais pas impossible pour celui qui a déjà prouvé sa capacité à bouleverser des industries entières, des écrans aux smartphones.
La bataille pour la suprématie des puces ne fait que commencer. Et Samsung compte bien rester dans la course jusqu'au bout, quitte à essuyer quelques pertes. Car l'enjeu n'est rien de moins que l'avenir technologique de la planète. Un terrain où le géant coréen n'a pas l'intention de laisser sa place, ni aujourd'hui, ni demain.