
Shines : L’Énergie Hydrolienne Réinvente le Futur Vert
Et si l’avenir de l’énergie se cachait sous la surface des océans ? Le 13 mars 2025, un projet ambitieux nommé Shines a vu le jour à Lille, porté par une alliance de 14 partenaires européens. Avec un budget de 10 millions d’euros, cette initiative veut transformer les courants marins en une source d’énergie durable et accessible. Intriguant, non ? Plongeons dans cette aventure qui pourrait bien redéfinir notre rapport à l’énergie verte.
Shines : Une Révolution Hydrolienne en Marche
L’énergie hydrolienne, qui exploite la puissance des courants marins, n’est pas une nouveauté. Mais Shines va plus loin. Ce projet, financé en partie par l’Union européenne via le programme Interreg ENO, réunit des experts de six pays pour concevoir des technologies inédites. L’objectif ? Tester cinq prototypes d’ici 2028 et poser les bases d’une industrie énergétique durable au large des côtes du Nord-Ouest de l’Europe.
Un Consortium Européen au Service de l’Innovation
Imaginez une équipe d’ingénieurs, de chercheurs et d’entrepreneurs venant d’Allemagne, de Belgique, de France, d’Irlande, des Pays-Bas et de Suisse, tous réunis autour d’une même vision. C’est ce que propose Shines, piloté par la fondation française Open-C, un centre d’essais spécialisé dans les énergies marines renouvelables. Leur mission est claire : accélérer le développement de solutions hydroliennes capables de rivaliser avec les énergies fossiles.
Le projet ne se limite pas à des tests en laboratoire. Les prototypes seront déployés en conditions réelles, notamment sur les sites de Paimpol-Bréhat en Bretagne et au large de Bordeaux. Cette approche pragmatique garantit des résultats concrets, ancrés dans les défis du terrain.
« Notre ambition est de tester jusqu’à cinq prototypes innovants d’ici la fin du projet. »
– Bertrand Alessandrini, directeur général de la fondation Open-C
Pourquoi l’Énergie Hydrolienne Compte
En 2020, la Commission européenne a fixé un objectif ambitieux : atteindre **40 GW** de capacité pour les énergies marines (hors éoliennes offshore) d’ici 2050. Pourtant, en 2023, la capacité installée plafonnait à 43,8 MW selon Ocean Energy Europe. Cela représente un écart colossal, presque mille fois supérieur à l’existant. Shines veut combler cette lacune en exploitant mieux les courants marins, qu’ils soient liés aux marées, aux fleuves ou aux grands courants océaniques.
Contrairement au solaire ou à l’éolien, l’hydrolien offre une production prévisible, calée sur les cycles naturels des marées. C’est un atout majeur dans un monde où la stabilité énergétique devient cruciale face aux aléas climatiques.
Trois Technologies Prometteuses à l’Épreuve
Shines ne se contente pas de rêver : trois entreprises ont déjà été choisies pour tester leurs innovations. Chacune apporte une vision unique de l’hydrolien, adaptée à des contextes variés. Voici un aperçu de ces pionniers qui pourraient changer la donne.
RivGen : La Puissance des Fleuves
L’américain ORPC mise sur RivGen, une technologie qui ressemble à un catamaran immergé. Conçue pour capter l’énergie des courants fluviaux, elle sera testée dans les eaux de la Garonne. L’idée ? Créer un réseau de petites unités capables d’alimenter des communautés locales sans dépendre des grandes infrastructures.
Ce système modulaire pourrait révolutionner l’accès à l’énergie dans les régions traversées par des fleuves puissants. Une solution simple, mais diablement efficace.
Hydrowing : L’Énergie des Marées en Bretagne
Inyanga, une entreprise britannique, déploiera sa technologie Hydrowing à Paimpol-Bréhat. Ce système repose sur des turbines modulaires qui transforment l’énergie marémotrice en électricité. Avec une turbine de **600 kW** prévue pour les tests, Inyanga veut prouver que l’hydrolien peut être scalable et compétitif.
Le site breton, connu pour ses forts courants, est un terrain idéal pour évaluer la robustesse et l’efficacité de cette innovation. Les résultats pourraient inspirer d’autres régions côtières.
TidalKite : Le Cerf-Volant des Mers
Et puis, il y a SeaQurrent, une entreprise néerlandaise qui sort des sentiers battus avec TidalKite. Imaginez un cerf-volant sous-marin, attaché à un point fixe, qui danse avec les courants marins pour produire de l’électricité. Ce concept, aussi poétique que technique, est conçu pour exploiter des courants faibles, là où les turbines classiques échouent.
« TidalKite capte l’énergie là où d’autres technologies ne le peuvent pas. »
– Bertrand Alessandrini, à propos de l’innovation de SeaQurrent
Cette approche audacieuse pourrait ouvrir de nouveaux horizons, notamment dans les zones où les courants sont moins intenses mais constants. Un vrai pari sur l’avenir.
Des Sites d’Essais au Cœur du Projet
Shines ne se limite pas à ces trois technologies. Le projet inclut l’identification d’une dizaine de nouveaux sites potentiels pour l’hydrolien en Europe du Nord-Ouest. Les zones côtières françaises et néerlandaises, avec leurs courants variés, sont au centre de cette exploration.
À Paimpol-Bréhat, les marées puissantes offrent un laboratoire naturel. Au large de Bordeaux, les courants fluviaux et océaniques se mêlent, créant un terrain d’expérimentation unique. Ces sites seront cruciaux pour valider la viabilité des prototypes.
Un Défi Économique et Écologique
Rendre l’hydrolien compétitif est un enjeu majeur. Aujourd’hui, le coût de production reste élevé par rapport aux énergies fossiles ou même à l’éolien offshore. Pourtant, Shines mise sur l’innovation pour inverser la tendance. En optimisant les technologies et en diversifiant les sources de courants, le projet veut réduire les coûts tout en maximisant l’impact écologique.
Voici quelques avantages clés de l’hydrolien mis en avant par Shines :
- Une énergie propre, sans émissions de CO2.
- Une production stable, indépendante des conditions météo.
- Un impact limité sur les écosystèmes marins grâce à des designs adaptés.
Vers une Nouvelle Ère Énergétique ?
À l’heure où la transition énergétique devient une urgence mondiale, Shines incarne une lueur d’espoir. En combinant expertise européenne, technologies audacieuses et tests grandeur nature, le projet pourrait poser les jalons d’une industrie hydrolienne viable. Mais les défis restent nombreux : financement, acceptabilité sociale, et concurrence avec d’autres énergies renouvelables.
D’ici décembre 2028, les résultats de Shines parleront d’eux-mêmes. Si les prototypes tiennent leurs promesses, l’Europe pourrait devenir un leader mondial dans ce domaine encore sous-exploité. Et qui sait ? Peut-être que les cerfs-volants sous-marins de SeaQurrent deviendront un jour aussi familiers que les éoliennes sur nos côtes.
L’Hydrolien au-delà de Shines
Même si Shines se concentre sur le Nord-Ouest de l’Europe, son impact pourrait rayonner bien au-delà. Les fleuves d’Afrique, les courants du Pacifique ou les estuaires d’Asie pourraient un jour bénéficier de ces avancées. L’hydrolien, encore discret, a le potentiel de devenir un pilier de la **transition écologique**, à condition que des projets comme celui-ci réussissent.
En attendant, Shines nous rappelle une vérité essentielle : l’innovation naît souvent là où on l’attend le moins. Sous les vagues, un futur vert se dessine, porté par des visionnaires prêts à relever les défis de demain.