
Trump et Wall Street : Les Start-ups Face aux Décisions
Et si une seule décision, prise à des milliers de kilomètres, pouvait faire trembler les bureaux flambant neufs des start-ups françaises ? Alors que Wall Street ouvre en ordre dispersé ce 25 février 2025, les regards se tournent vers Donald Trump, dont les annonces commerciales maintiennent les investisseurs dans une tension palpable. Entre droits de douane au Mexique, restrictions sur les semi-conducteurs vers la Chine et un Nasdaq chahuté, l’écosystème entrepreneurial hexagonal retient son souffle.
Quand Trump Redessine les Règles du Jeu
Les États-Unis, première puissance économique mondiale, ne cessent d’influencer les dynamiques globales. Mais avec le retour de Trump aux commandes, c’est un vent d’incertitude qui souffle sur les marchés. Les start-ups, souvent perçues comme des pionnières agiles, se retrouvent aujourd’hui au cœur d’un jeu géopolitique complexe.
Une ouverture incertaine à Wall Street
Ce mardi, la Bourse de New York a démarré sur une note hésitante. Le Dow Jones grimpe timidement de 0,4 %, atteignant 43 633,44 points, tandis que le S&P 500 stagne à 5 982,50 points. Le Nasdaq, lui, chute de 0,28 %, plombé par les valeurs technologiques. Pourquoi cette dispersion ? Les investisseurs scrutent les signaux macroéconomiques, notamment l’indice de confiance des consommateurs attendu à 16h00, dans un contexte de ralentissement économique américain.
Mais au-delà des chiffres, c’est l’ombre de Trump qui plane. Sa récente déclaration sur les droits de douane envers le Mexique et le Canada, confirmée ce lundi, a ravivé les craintes d’une guerre commerciale. Les actifs refuges gagnent du terrain, et les start-ups françaises, souvent dépendantes des marchés internationaux, s’interrogent.
Les semi-conducteurs dans le viseur
Un article de Bloomberg News a mis le feu aux poudres : l’administration Trump envisagerait de durcir les restrictions sur les exportations de semi-conducteurs vers la Chine. Pour les start-ups technologiques françaises, ce n’est pas une simple rumeur. Beaucoup collaborent avec des géants comme Nvidia, dont les résultats, attendus demain, pourraient amplifier la nervosité ambiante.
« Les restrictions sur les semi-conducteurs pourraient redessiner les chaînes d’approvisionnement mondiales en un clin d’œil. »
– Clara Dupont, PDG de TechNova, start-up parisienne spécialisée en IA
Nvidia, par exemple, accuse une baisse de 1,1 % en début de séance. Une start-up comme TechNova, qui développe des solutions d’intelligence artificielle pour l’industrie, dépend de ces puces pour ses prototypes. Si les exportations sont freinées, les coûts risquent d’exploser, menaçant les marges déjà fragiles des jeunes entreprises.
Les start-ups françaises sur le fil
En France, l’écosystème des start-ups a prospéré ces dernières années, porté par des initiatives comme la French Tech et des levées de fonds records. Mais cette croissance repose sur une ouverture internationale. Les décisions de Trump pourraient-elles freiner cette dynamique ? Prenons l’exemple de GreenPulse, une start-up lyonnaise spécialisée dans les énergies renouvelables.
GreenPulse exporte 30 % de ses solutions aux États-Unis. Avec des droits de douane accrus, ses clients américains pourraient se tourner vers des alternatives locales. « Nous devons être prêts à pivoter rapidement », confie son cofondateur, Julien Mercier, lors d’une interview récente. Cette agilité, si elle est un atout, demande des ressources que toutes les jeunes pousses n’ont pas.
Des secteurs sous pression
Les répercussions ne se limitent pas à la tech. Voici quelques secteurs où les start-ups françaises pourraient être touchées :
- Technologie : Les restrictions sur les semi-conducteurs affectent les entreprises d’IA et de hardware.
- Énergie : Les droits de douane compliquent les exportations de solutions vertes vers l’Amérique du Nord.
- Santé : Les biotechs françaises, souvent liées à des partenariats américains, surveillent l’évolution des coûts.
À l’inverse, certains y voient des opportunités. Les start-ups spécialisées dans la relocalisation ou les alternatives biosourcées pourraient tirer leur épingle du jeu. Mais pour l’instant, l’incertitude domine.
Wall Street : un miroir des inquiétudes
Les fluctuations de Wall Street reflètent les doutes des investisseurs. Home Depot, par exemple, gagne 2,5 % malgré des prévisions pessimistes pour 2025. À l’opposé, Sempra plonge de 17,7 % après avoir revu ses bénéfices à la baisse. Ces mouvements traduisent une réalité : les entreprises, grandes ou petites, naviguent à vue.
Pour les start-ups, ce climat est à double tranchant. Une chute du Nasdaq peut refroidir les investisseurs, mais un Dow Jones en hausse pourrait signaler une résilience économique. « C’est un puzzle complexe », résume Antoine Leclerc, analyste chez Bpifrance.
Et demain ?
Difficile de prédire l’avenir avec précision. Pourtant, quelques tendances émergent :
- Une diversification des marchés pour réduire la dépendance aux États-Unis.
- Un focus accru sur l’Europe, où les politiques commerciales restent stables.
- Une accélération des innovations locales pour contourner les restrictions.
Les start-ups françaises ont déjà prouvé leur capacité à s’adapter. Mais face à un Trump imprévisible, la résilience sera mise à rude épreuve. Et si, finalement, cette crise devenait un tremplin pour une nouvelle vague d’innovations ?
Pour l’heure, Wall Street reste suspendue aux prochaines annonces. Et à Paris, Lyon ou Bordeaux, les entrepreneurs croisent les doigts, prêts à écrire le prochain chapitre.