Un Télescope Révolutionnaire au Chili pour Explorer l’Univers
Imaginez un instant pouvoir contempler l'immensité de l'univers comme si vous y étiez. C'est la prouesse que s'apprête à réaliser l'observatoire Vera C. Rubin, niché au sommet d'une montagne chilienne à 2700 mètres d'altitude. Fruit d'un investissement colossal de 800 millions de dollars, ce télescope révolutionnaire promet de percer certains des plus grands mystères cosmiques grâce à sa caméra surpuissante de 3200 mégapixels, un record mondial.
Un miroir géant pour capter la lumière des confins de l'univers
Au cœur de ce projet titanesque se trouve le miroir principal du télescope, une merveille d'ingénierie de 8,4 mètres de diamètre. Recouvert d'une fine couche d'argent pour optimiser sa réflectivité, il est capable de capter avec une précision inouïe la lumière émanant des recoins les plus reculés du cosmos. Le miroir secondaire, d'un diamètre de 3,42 mètres, a quant à lui été installé en août dernier.
Une caméra ultra-puissante pour photographier le ciel
Mais la véritable star de l'observatoire est sans conteste sa caméra. Pesant pas moins de 2,8 tonnes, elle est équipée de capteurs de dernière génération fabriqués avec le concours de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) du CNRS. Refroidie à l'azote liquide pour minimiser les interférences, elle sera capable de prendre chaque nuit 800 clichés du ciel austral, couvrant chacun une zone 40 fois plus grande que la Lune.
C'est la première fois que l'on cartographie l'univers de cette manière.
Dominique Boutigny, chercheur au Laboratoire d'Annecy de physique des particules
Au total, ce sont des informations sur près de 20 milliards de galaxies et 17 milliards d'étoiles qui seront collectées au cours des 10 années d'exploitation prévues. Un déluge de données de 15 à 20 téraoctets qu'il faudra traiter et analyser quotidiennement, notamment dans les centres de calcul de l'IN2P3 en France.
Percer les mystères de la matière noire et de l'énergie sombre
Au-delà de leur intérêt esthétique, ces images revêtent une importance capitale pour faire progresser nos connaissances sur l'univers. Les scientifiques espèrent en particulier pouvoir en apprendre davantage sur deux de ses composants les plus énigmatiques : la matière noire et l'énergie sombre.
Bien qu'elle constitue environ 85% de la matière de l'univers, la matière noire reste à ce jour indétectable directement. Sa présence est seulement déduite de ses effets gravitationnels sur la matière ordinaire. Quant à l'énergie sombre, sorte de force répulsive qui agirait comme un accélérateur de l'expansion de l'univers, sa nature demeure tout aussi mystérieuse.
C'est l'un des plus grands mystères de la physique.
Christopher Stubbs, professeur à l'université de Harvard
Un lieu d'observation idéal au Chili
Avec son ciel d'une pureté exceptionnelle et son faible taux d'humidité, le désert d'Atacama au Chili offre des conditions d'observation idéales. Le pays devrait d'ailleurs accueillir plus de 50% des infrastructures astronomiques mondiales d'ici 2030.
Vera C. Rubin ne sera pas le seul télescope de nouvelle génération à fouler le sol chilien. Son grand frère européen, l'Extremely Large Telescope (ELT) et son miroir de 39 mètres de diamètre, devrait lui aussi voir sa première lumière en 2028. De quoi permettre aux astronomes du monde entier de repousser encore un peu plus les frontières de l'univers connu.
