Une Grève Portuaire aux États-Unis Paralyse le Transport Maritime

Saviez-vous qu'une grève peut paralyser plus de 30 ports simultanément ? C'est pourtant ce qui se passe actuellement aux États-Unis, où les dockers de la côte Est et du Golfe du Mexique ont cessé le travail ce mardi 1er octobre. Un mouvement social d'une ampleur inédite depuis près d'un demi-siècle, aux lourdes conséquences économiques.

L'échec des négociations salariales à l'origine de la grève

Tout a commencé par l'échec des négociations entre le syndicat International Longshoremen's Association (ILA), qui représente 45 000 travailleurs portuaires, et le groupe d'employeurs United States Maritime Alliance (USMX). Malgré des discussions jusqu'à la dernière minute, les deux parties n'ont pas réussi à s'entendre sur un nouveau contrat de 6 ans avant l'échéance du 30 septembre à minuit.

Le principal point d'achoppement ? Les augmentations de salaire, jugées insuffisantes par l'ILA face aux demandes de ses membres, selon son leader Harold Daggett. Ce dernier reproche aussi aux employeurs comme Maersk de ne pas avoir répondu aux inquiétudes sur l'automatisation dans les ports.

Nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps que nécessaire, à rester en grève aussi longtemps qu'il le faudra, pour obtenir les salaires et les protections contre l'automatisation que les membres de l'ILA méritent.

Harold Daggett, leader de l'ILA

36 ports paralysés, le commerce mondial impacté

Résultat, depuis mardi matin, 36 ports sont à l'arrêt du Maine jusqu'au Texas, dont ceux stratégiques de New York ou Houston. Du jamais vu depuis la dernière grève de l'ILA en 1977 ! Les dockers bloquent le chargement et déchargement des navires, interrompant le flux de marchandises de nombreux secteurs :

• Alimentaire
• Automobile
• Électronique
• Pétrole et gaz

Dans la région de New York seulement, près de 100 000 conteneurs attendent d'être traités alors que 35 porte-conteneurs supplémentaires doivent arriver cette semaine. La congestion promet d'être massive, avec des répercussions en cascade sur les ports européens et asiatiques jusqu'en 2025 selon les analystes.

Des milliards de dollars de pertes par jour

Au-delà de la paralysie logistique, c'est l'économie américaine qui risque de trinquer. Les analystes estiment que chaque jour de grève coûtera des milliards de dollars, menaçant des milliers d'emplois. Sans parler de la flambée des prix des produits importés, avec un impact direct sur l'inflation déjà élevée.

Les entreprises dépendantes des importations s'inquiètent, à l'image de Walmart et Costco qui disent faire leur maximum pour limiter les dégâts. Côté politique, si l'administration Biden, plutôt favorable aux syndicats, exclut pour l'instant une intervention, la pression monte pour une résolution rapide du conflit.

Il est essentiel que l'USMX et l'ILA parviennent rapidement à un accord équitable qui respecte les travailleurs et garantit la fluidité du commerce dans nos ports.

Kathy Hochul, gouverneure de l'État de New York

Les négociations ont repris, l'espoir d'un accord rapide

Une lueur d'espoir est apparue avec la reprise des pourparlers dimanche, permettant de réduire les divergences selon des sources proches du dossier. La Maison Blanche, qui suit le dossier de près, mise sur une grève de courte durée. Employeurs et syndicats doivent maintenant parvenir à un compromis pour sortir rapidement de l'impasse.

En attendant, les ports américains tournent au ralenti, les entreprises retiennent leur souffle et les prix montent. Cette grève historique va laisser des traces, illustrant la fragilité des chaînes logistiques mondialisées. Un nouveau défi pour le commerce international déjà malmené par les crises à répétition.