V and B et Néodif Créent une Brasserie Commune en Mayenne
Le monde de la bière artisanale est en pleine ébullition et deux acteurs majeurs de la distribution de boissons en France, V and B et Néodif, ont décidé de se lancer dans l'aventure en créant leur propre brasserie. Un pari audacieux et ambitieux qui vise à réduire leur dépendance aux importations tout en proposant une bière blonde 100% française de grande qualité. Zoom sur ce projet prometteur qui allie savoir-faire traditionnel et innovation technologique.
Un investissement conséquent pour une production locale
C'est à Château-Gontier, en Mayenne, que V and B et Néodif ont choisi d'implanter leur brasserie baptisée The French Factory. Un investissement à hauteur de 15 millions d'euros pour transformer un bâtiment logistique de 2200 m² appartenant à Néodif en un outil de production ultramoderne. Les travaux, qui viennent de démarrer, devraient s'achever en septembre ou octobre 2025 pour un lancement commercial début 2026.
L'objectif est clair : produire 100 000 hectolitres par an de bière blonde de type Lager Pils, titrant entre 4,5 et 5,5°, destinée à la grande consommation. Une capacité conséquente qui nécessitera peu de main d'œuvre grâce à une automatisation poussée. Seulement 5 salariés seront ainsi nécessaires pour faire tourner la brasserie équipée de :
- 20 fermenteurs de 40 à 50 000 litres
- 2 silos de stockage pour 60 tonnes de malt d'orge
- 1 cave de fermentation de 320 000 litres
- 1 salle de maturation de 150 000 litres
Une bière 100% française pour réduire l'empreinte carbone
Si V and B dispose déjà d'une petite brasserie craft, le Mont Hardi, l'enjeu ici est tout autre. Il s'agit de proposer un produit grand public avec un argument de poids : une bière 100% française, brassée uniquement avec du houblon et du malt cultivés en France.
L'enjeu est de réduire les émissions de CO2 liées aux transports, notamment de la bière importée d'Allemagne et de Belgique.
Emmanuel Bouvet, co-fondateur de V and B
Au-delà de l'aspect écologique, cette production locale permettra aux deux partenaires de sécuriser leurs approvisionnements et de maîtriser toute la chaîne de valeur. Chacun commercialisera la bière sous sa propre marque à travers ses circuits de distribution, uniquement en fût dans un premier temps.
Des débouchés multiples pour la bière et les coproduits
Si les 300 magasins sous enseigne V and B et les "Levrette Cafés" du groupe représentent un débouché naturel et conséquent, les deux partenaires comptent également se positionner sur le marché des festivals, des clubs et associations.
La brasserie a aussi été pensée dans une logique d'économie circulaire. Les coproduits du brassage comme les drêches (résidus de céréales) seront valorisés pour l'alimentation animale tandis que les levures seront destinées à la méthanisation.
Un nouveau chapitre pour deux acteurs historiques
Pour V and B comme pour Néodif, tous deux implantés de longue date dans l'Ouest de la France, ce projet marque un tournant. Le premier, dont le siège est à Château-Gontier, pèse 205 millions d'euros de chiffre d'affaires avec son réseau de 300 magasins en franchise et ses "Levrette Cafés". Le second, distributeur nantais de boissons, ajoute une nouvelle corde à son arc.
Avec The French Factory, ils démontrent leur capacité à s'adapter aux nouvelles attentes des consommateurs en termes de qualité, de traçabilité et d'impact environnemental. Un pari osé mais qui s'appuie sur leur expérience et leur ancrage territorial. Reste à transformer l'essai en relevant le défi industriel et logistique que représente une telle brasserie. Les premiers verres de cette bière blonde "Made in Mayenne" sont attendus avec impatience !