Vallourec signe un contrat majeur avec Petrobras au Brésil
Le groupe français Vallourec, spécialiste mondial de la fabrication de tubes industriels, vient de décrocher un contrat majeur avec le géant pétrolier brésilien Petrobras. Cet accord, dont le montant pourrait atteindre 100 millions d'euros, prévoit la fourniture sur 3 ans de 25000 tonnes de tubes en acier de précision et d'accessoires destinés à équiper deux champs pétroliers offshore au large des côtes brésiliennes.
Cette annonce intervient à un moment charnière pour Vallourec. Le groupe, qui était en proie à de sérieuses difficultés financières il y a encore quelques années, semble avoir retrouvé des couleurs grâce à une stratégie audacieuse de redéploiement de ses activités. Sous l'impulsion de son PDG Philippe Guillemot, Vallourec a en effet décidé de délocaliser une grande partie de sa production au Brésil pour gagner en compétitivité.
Un symbole fort du recentrage de Vallourec sur le Brésil
Ce nouveau contrat avec Petrobras est hautement symbolique de la stratégie "Brésil" de Vallourec. Il y a deux ans, le groupe avait pris la décision controversée de fermer ses sites industriels en Allemagne pour transférer ces activités dans ses usines brésiliennes, jugées plus compétitives. Une délocalisation assumée qui avait fait grincer quelques dents en Europe, mais qui semble porter ses fruits aujourd'hui.
Présent de longue date au Brésil où il possède une dizaine d'unités de production couvrant toute la chaîne de valeur (de la mine de fer à la finition des tubes), Vallourec a fait du pays la pierre angulaire de sa stratégie de reconquête. Et cela semble payer : le groupe est repassé dans le vert en 2023 avec près de 500 millions d'euros de bénéfices.
25000 tonnes de tubes « premium » pour les champs Sepia et Atapu
Les tubes commandés par Petrobras, issus des gammes les plus technologiques de Vallourec, sont destinés à équiper les champs pétroliers offshore Sepia et Atapu. Situés dans le pre-sal de la zone de Santos, où le français Total est également partenaire, ces gisements en eaux profondes devraient produire chacun 225000 barils de pétrole et 10 millions de m3 de gaz par jour d'ici 2029.
« La stratégie du groupe est d'utiliser ses capacités pour vendre les produits les plus premium sur les marchés les plus premium »
Philippe Guillemot, PDG de Vallourec
Cette commande s'inscrit dans le cadre d'une relation de longue date entre Vallourec et Petrobras. Le groupe français avait déjà fourni des tubes pour le champ de Libra en 2016 et signé un contrat de 10 ans en 2020 portant sur la fourniture de produits tubulaires premium. Il équipe aussi les projets de la compagnie brésilienne dans d'autres pays comme le mega-champ Mero.
Le Brésil, eldorado des projets pétro-gaziers offshore
Au-delà de Petrobras, c'est tout le marché brésilien des tubes pour l'industrie pétrolière qui semble prometteur pour Vallourec. Le pays multiplie en effet les projets de développement offshore, attirant les géants mondiaux comme Shell, TotalEnergies, ExxonMobil ou CNOOC. Des opportunités à saisir pour les fabricants de tubes, d'autant que le Brésil impose des taux élevés de contenu local.
Cerise sur le gâteau pour Vallourec, le Brésil dispose aussi de vastes réserves de minerai de fer servant à fabriquer l'acier ainsi que d'abondantes forêts d'eucalyptus dont le groupe tire du charbon de bois pour alimenter ses hauts-fourneaux. Une intégration verticale qui renforce sa compétitivité sur ce marché clé.
Le contrat avec Petrobras conforte donc le pari brésilien de Vallourec. Mais le groupe français ne met pas tous ses tubes dans le même panier et compte aussi sur les marchés exports, comme en témoigne le contrat signé récemment avec ExxonMobil pour le champ Stabroek au Guyana. De quoi voir l'avenir en tubes roses.
