Zone Euro : Le Taux De Chômage Stable En Mai

Alors que les vents contraires soufflent sur l'économie européenne, une donnée vient apporter une lueur d'espoir : le taux de chômage de la zone euro est resté stable en mai à 6,4% de la population active, selon les derniers chiffres publiés par Eurostat. Ce pourcentage, conforme aux attentes des économistes, témoigne de la résilience du marché du travail face aux défis actuels.

Un marché de l'emploi qui fait de la résistance

Dans un contexte marqué par les incertitudes géopolitiques, la hausse des prix de l'énergie et les difficultés d'approvisionnement, on aurait pu s'attendre à une dégradation plus marquée de la situation de l'emploi. Mais force est de constater que le marché du travail européen fait preuve d'une belle capacité d'adaptation.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette stabilité :

• Les mesures de soutien mises en place par les gouvernements et l'Union Européenne pour préserver l'emploi pendant la crise sanitaire continuent de porter leurs fruits.
• La reprise économique amorcée en 2021, bien que ralentie, se poursuit et permet aux entreprises de maintenir les embauches.
• Certains secteurs particulièrement dynamiques, comme la tech ou la santé, compensent les pertes d'emplois dans d'autres domaines plus touchés.

Des disparités entre pays membres

Si le taux de chômage global de la zone euro affiche une belle stabilité, la situation varie sensiblement d'un pays à l'autre. Ainsi, selon Eurostat :

• L'Allemagne et les Pays-Bas enregistrent les taux de chômage les plus faibles, respectivement à 2,8% et 3,3%.
• À l'inverse, l'Espagne (12,7%) et la Grèce (12,3%) affichent encore des taux à deux chiffres.
• La France se situe dans la moyenne avec un taux de chômage de 7,1%.

Ces écarts illustrent les fragilités structurelles de certaines économies, plus dépendantes des secteurs très affectés par la crise comme le tourisme, et les efforts qu'il reste à accomplir pour converger vers les meilleurs élèves de la classe.

analyse Carole Mathieu, experte des questions européennes à l'IFRI

Quelles perspectives pour les prochains mois ?

Même s'ils se réjouissent de ce taux de chômage stable, les observateurs restent prudents pour la suite. Ils craignent que la dégradation de la conjoncture économique et la flambée de l'inflation ne finissent par avoir un impact négatif sur l'emploi.

La Banque Centrale Européenne anticipe une hausse du taux de chômage à 6,8% en 2023 en zone euro. Un scénario moins optimiste que les 6,6% prévus initialement, mais qui témoigne malgré tout d'une certaine résistance du marché du travail.

Pour limiter la casse, il sera crucial de :

• Continuer à soutenir les entreprises et les ménages face à la crise énergétique
• Miser sur la formation et la montée en compétences des travailleurs pour répondre aux nouveaux besoins
• Favoriser la création d'emplois dans les secteurs d'avenir et porteurs de sens

Face à une crise inédite, nous devons inventer de nouvelles solutions pour conjuguer économie robuste et emploi durable.

martèle Nicolas Schmit, Commissaire européen à l'emploi et aux droits sociaux

Le taux de chômage stable en mai est une éclaircie bienvenue dans un ciel économique chargé de nuages. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite. La bataille pour l'emploi est loin d'être gagnée et nécessitera la mobilisation de tous les acteurs : institutions européennes, États membres, partenaires sociaux et citoyens. C'est main dans la main que l'Europe pourra bâtir un marché du travail plus inclusif et résilient.