Bench : La Chute d’une Fintech Prometteuse

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Bench La Chute dune Fintech Prometteuse Innovationsfr
janvier 17, 2025

Bench : La Chute d’une Fintech Prometteuse

Qui aurait pu prédire une telle déroute pour Bench, cette startup fintech canadienne qui avait levé pas moins de 113 millions de dollars auprès d'investisseurs prestigieux comme Shopify et Bain Capital Ventures ? Pourtant, les documents de la procédure de faillite révèlent l'ampleur du désastre : plus de 65 millions de dollars de dettes, pour seulement 2,8 millions de trésorerie au moment du dépôt de bilan. Comment en est-on arrivé là ?

Une croissance impressionnante, des fondamentaux fragiles

Fondée en 2012 sous le nom de 10Sheet, Bench proposait initialement un service de comptabilité et de gestion financière aux petites entreprises et indépendants. Le concept séduit rapidement les investisseurs, permettant à la startup de lever des fonds conséquents :

  • 22 millions de dollars en Série A en 2017
  • 60 millions de dollars en Série C fin 2019, menée par Contour Venture Partners

Fort de ces levées, Bench se développe à un rythme effréné. En quelques années, ses effectifs passent à plus de 600 personnes. D'après les informations de sa CFO Mor Lakritz, la startup atteint près de 50 millions de dollars de revenus récurrents annuels.

Mais derrière cette croissance impressionnante, la rentabilité n'est pas au rendez-vous. Bench accumule les pertes et la dette, notamment auprès de la Banque Nationale du Canada, à hauteur de 50 millions de dollars, dont 85% non garantis.

La Banque Nationale du Canada, le créancier fatal ?

C'est justement le refus de la Banque Nationale du Canada d'accorder des concessions qui aurait précipité la chute de Bench, alors que des repreneurs potentiels se manifestaient. Selon le média spécialisé Newcomer :

La Banque Nationale du Canada a refusé de faire des concessions à Bench alors que la startup était en cours de cession.

– Newcomer

Sans marge de manœuvre, Bench est contrainte de se placer sous la protection de la loi sur les faillites fin décembre 2022. Les salariés sont remerciés du jour au lendemain, sans préavis ni indemnités, pour une ardoise de 1,8 million de dollars. Plusieurs cadres dont le CEO partent également avec des indemnités impayées.

Les créanciers lésés

Au-delà des 50 millions dus à la Banque Nationale du Canada, les dettes de Bench s'accumulent auprès de multiples créanciers :

  • 1,3 million de dollars pour Bain Capital Ventures (en obligations convertibles)
  • 1,2 million pour Inovia Capital (dont un partner était le dernier CEO de Bench)
  • 750 000 dollars pour Contour Venture Partners
  • 777 000 dollars pour Altos Ventures
  • 4 millions d'impayés de loyers auprès de l'agence immobilière Morguard

Des dettes largement non garanties, laissant peu d'espoir de recouvrement pour les créanciers dans le cadre de la procédure de faillite.

Un futur incertain, malgré le rachat par Employer.com

Un espoir vient toutefois de la société de RH Employer.com, basée à San Francisco, qui a racheté Bench en janvier 2023. Gary Levin, responsable du développement d'Employer.com, a déclaré que la justice canadienne superviserait la procédure de faillite et la distribution des fonds aux créanciers.

Employer.com affirme avoir les reins solides pour investir significativement dans Bench. Une partie des employés licenciés auraient ainsi été réembauchés, mais sur des contrats précaires de 30 jours dans un premier temps.

Pour les clients de la startup, c'est également le flou. Employer.com leur demande de transférer leurs données, sans quoi ils risquent de les perdre définitivement. De quoi susciter de légitimes inquiétudes sur la continuité du service.

La faillite de Bench, malgré ses promesses initiales et ses levées de fonds spectaculaires, rappelle la fragilité de certaines startups en hyper-croissance. Un modèle de développement touché de plein fouet dès que les investisseurs se montrent plus regardants et que les perspectives de rentabilité s'amenuisent. Reste à voir si Employer.com parviendra à relancer la fintech sur des bases plus saines. L'avenir de Bench et de ses stakeholders, employés comme clients, en dépend.

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